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Archive pour le mot-clef ‘St François d’Assise’

« Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »

vendredi 6 juillet 2012

Voici à quoi je reconnaîtrai que tu aimes le Seigneur, et que tu m’aimes, moi, son serviteur et le tien : si n’importe quel frère au monde, après avoir péché autant qu’il est possible de pécher, peut rencontrer ton regard, demander ton pardon, et te quitter pardonné. S’il ne demande pas pardon, demande-lui, toi, s’il veut être pardonné. Et même si après cela il péchait encore mille fois contre toi, aime-le plus encore que tu m’aimes, et cela pour l’amener au Seigneur. Aie toujours pitié de ces malheureux…

Si un frère, à l’instigation de l’ennemi, commet un péché grave, il sera tenu par obéissance de recourir à son responsable. Les frères qui connaîtraient sa faute ne lui feront ni affront ni reproche ; ils lui témoigneront au contraire beaucoup de bonté et tiendront soigneusement caché le péché de leur frère, car « ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades » (Mt 9,12)…  Et son supérieur agira envers lui avec autant de bonté qu’il en souhaiterait pour lui s’il était en un cas semblable.

Si un frère tombe en quelque péché véniel, il se confessera à l’un de ses frères prêtres. S’il n’y a pas de prêtre, il se confessera à son frère, en attendant qu’il trouve un prêtre pour l’absoudre canoniquement. Les frères ne pourront enjoindre d’autre pénitence que ceci : « Va, et ne pèche plus ! » (Jn 8,11)

Saint François d’Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
Lettre à un supérieur de l’ordre franciscain (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 129)

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Un homme prévoyant construit sa maison sur le roc.

jeudi 28 juin 2012

Dès le début de sa conversion, le bienheureux François, en sage qu’il était, voulait, avec l’aide du Seigneur, établir solidement à la fois lui-même et sa maison, c’est-à-dire son Ordre des Frères mineurs, sur un roc solide, à savoir sur la très grande humilité et la très grande pauvreté du Fils de Dieu.

Sur une profonde humilité : c’est pourquoi dès le début, quand les frères commençaient à se multiplier, il leur a prescrit de demeurer dans les hospices pour servir les lépreux. A ce moment-là, quand les postulants se présentaient, que ce soient des nobles ou des roturiers, on les prévenait qu’il leur faudrait servir les lépreux et résider dans leurs hôpitaux.

Sur une très grande pauvreté : il a dit en effet dans sa Règle que les frères doivent habiter leurs maisons « comme des étrangers et des pèlerins, et qu’ils ne doivent rien désirer sous le ciel », si ce n’est la sainte pauvreté, grâce à laquelle le Seigneur les nourrira en ce monde d’aliments corporels et de vertus, ce qui leur vaudra dans l’autre vie leur héritage, le ciel.

Pour lui-même aussi, François a choisi ce fondement d’une humilité parfaite et d’une pauvreté parfaite ; bien qu’il ait été un grand personnage dans l’Église de Dieu, par un choix libre il a voulu être tenu au dernier rang non seulement dans l’Église mais aussi parmi ses frères.

Vie de St François d’Assise dite « Compilation de Pérouse » (v. 1311)
§102 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, 1968, p. 986 rev.)

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« Nous devons aimer non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jn 3,18)

jeudi 14 juin 2012

Tous les frères auront soin de ne calomnier personne, d’éviter les paroles de dispute. Qu’ils essaient plutôt de garder le silence autant que Dieu leur en donnera la grâce. Ils ne se disputeront pas entre eux ni avec d’autres, mais ils s’efforceront de répondre humblement : « Nous ne sommes que des serviteurs inutiles » (Lc 17,10). Ils ne s’irriteront pas, « car celui qui se met en colère contre son frère sera passible du jugement ; celui qui dit : ‘ Imbécile ! ‘ sera passible du tribunal ; celui qui dira : ‘ Fou ! ‘ sera passible de la géhenne du feu ». Ils s’aimeront les uns les autres, conformément à la parole du Seigneur : « Mon commandement est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12). Par des actes ils témoigneront de l’amour mutuel qu’ils doivent se porter, conformément à la parole de l’apôtre Jean : « Aimons non pas avec des paroles et des discours, mais véritablement et par des actes » (1Jn 3,18).

Ils « n’outrageront personne » ; ils ne diffameront, ils ne dénigreront personne ; car il est écrit : Le Seigneur hait « les rapporteurs et les médisants » ; ils seront modestes, « animés de la plus grande douceur envers tous les hommes » (Tt 3,2; Rm 1,29-30). Ils ne doivent ni juger ni condamner, comme dit le Seigneur (Lc 6,37). Ils n’examineront pas les moindres péchés des autres, mais ils réfléchiront à leurs propres péchés dans l’amertume de leur cœur (cf Is 38,15). Ils « s’efforceront d’entrer par la porte étroite », car, dit le Seigneur, « étroite est la porte et resserrée la route qui conduit à la vie, et il en est peu qui la trouvent » (Lc 13,24; Mt 7,13-14).

Saint François d’Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
Première règle, § 11 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 66 rev.)

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« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur.»

jeudi 7 juin 2012

Aimons tous le Seigneur de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de tout notre pouvoir et courage, de toute notre intelligence, de toutes nos forces, de tout notre effort, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs, de toutes nos volontés. Il nous a donné et nous donne à tous le corps, l’âme et la vie ; il nous a créés et rachetés ; il nous sauvera par sa seule miséricorde. Malgré nos faiblesses et nos misères, notre corruption et notre honte, notre ingratitude et notre méchanceté, il ne nous a fait et ne nous fait que du bien.
N’ayons donc d’autre désir, d’autre volonté, d’autre plaisir et d’autre joie que notre Créateur, Rédempteur et Sauveur : le seul vrai Dieu, qui est le bien plénier, entier, total, vrai et souverain. Lui seul est bon, miséricordieux et aimable, suave et doux ; lui seul est saint, juste, vrai et droit ; lui seul est bienveillant, innocent et pur…

Désormais donc, plus d’obstacle, plus de barrière, plus d’écran ! Partout, en tout lieu, à toute heure et en tout temps, chaque jour et sans discontinuer, tous, croyons d’une foi humble et vraie, gardons dans notre cœur, sachons aimer, honorer, adorer, servir, louer et bénir, glorifier et célébrer, magnifier et remercier le très haut souverain Dieu éternel : Trinité et unité ; Père, Fils et Saint Esprit ; Créateur de toutes choses, Sauveur de tous ceux qui mettent en lui leur foi, leur espérance et leur amour ; lui qui est sans commencement ni fin ; immuable, invisible, inexprimable…, béni, louable, glorieux et célébré…, doux, aimable, délectable, et désirable plus que tout autre bien dans ce monde et dans le monde à venir. Amen.

Saint François d’Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
Première règle, § 23 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 80)

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« Demeurez dans mon amour. »

jeudi 10 mai 2012

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 15,9-11.

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À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie.

Du début de sa conversion jusqu’au jour de sa mort, le bienheureux François a toujours été très rude pour son corps. Mais son principal et suprême souci a été de posséder et de conserver toujours au-dedans et au-dehors la joie spirituelle. Il affirmait que si le serviteur de Dieu s’efforçait de posséder et de conserver la joie spirituelle intérieure et extérieure qui procède de la pureté du cœur, les démons ne pourraient lui faire aucun mal, contraints de reconnaître : « Puisque ce serviteur de Dieu conserve sa joie dans la tribulation comme dans la prospérité, nous ne pouvons trouver aucun accès pour nuire à son âme. »

Un jour, il a repris un de ses compagnons qui avait l’air triste et le visage chagrin : « Pourquoi manifester ainsi la tristesse et la douleur que tu ressens de tes péchés ? C’est affaire entre Dieu et toi. Prie-le de te rendre, par sa bonté, la joie du salut (Ps 50,14). Devant moi et devant les autres, tâche de te montrer toujours joyeux, car il ne convient pas qu’un serviteur de Dieu paraisse devant les frères ou les autres hommes avec un visage triste et renfrogné ».

Vie de St. François d’Assise dite « Anonyme de Pérouse » (13ème s.)
§97 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, 1968, p 980)

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« Va te mettre à la dernière place. »

samedi 29 octobre 2011

Frères, gardons-nous de tout orgueil et de toute vaine gloire. Gardons-nous de la sagesse de ce monde et de la prudence égoïste. Car celui qui est esclave de ses tendances égoïstes met beaucoup de volonté et d’application à tenir des discours, mais beaucoup moins à passer aux actes : au lieu de rechercher la religion et la sainteté intérieures de l’esprit, il veut et il désire une religion et une sainteté extérieures bien visibles aux yeux des hommes. C’est d’eux que le Seigneur dit : « Je vous le dis en vérité, ils ont reçu leur récompense » (Mt 6,5). Celui, au contraire, qui est docile à l’esprit du Seigneur veut mortifier et humilier cette chair égoïste… Il s’applique à l’humilité et à la patience, à la pure simplicité et à la paix véritable de l’esprit ; ce qu’il désire toujours et par-dessus tout, c’est la crainte de Dieu, la sagesse de Dieu, et l’amour de Dieu, Père, Fils et Saint Esprit.

Tous les biens, rendons-les au Seigneur Dieu très-haut et souverain ; reconnaissons que tous les biens lui appartiennent ; rendons-lui grâces pour tout, puisque c’est de lui que procèdent tous les biens. Lui, le Dieu très-haut et souverain, le seul vrai Dieu, qu’il obtienne, qu’on lui rende, qu’il reçoive tous honneurs et respects, toutes louanges et bénédictions, toute reconnaissance et toute gloire : car tout bien est à lui, qui seul est bon.

Saint François d’Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
Première règle, § 17 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 71)

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vendredi 21 octobre 2011

SAINT FRANÇOIS D’ASSISE Fondateur (1182-1226)

mardi 4 octobre 2011

La vie de saint François d’Assise est la condamnation des sages du monde, qui regardent comme un scandale et une folie l’humilité de la croix. Il naquit à Assise, en Ombrie. Comme ses parents, qui étaient marchands, faisaient beaucoup de commerce avec les Français, ils lui firent apprendre la langue française et il parvint à la parler si parfaitement, qu’on lui donna le nom de François, quoiqu’il eût reçu celui de Jean au baptême.

Sa naissance avait été marquée par une merveille : d’après un avis du Ciel, sa mère le mit au monde sur la paille d’une étable. Dieu voulait qu’il fût, dès le premier moment, l’imitateur de Celui qui eut pour berceau une crèche et est mort sur une croix. Les premières années de François se passèrent pourtant dans la dissipation ; il aimait la beauté des vêtements, recherchait l’éclat des fêtes, traitait comme un prince ses compagnons, avait la passion de la grandeur ; au milieu de ce mouvement frivole, il conserva toujours sa chasteté.

Il avait une grande compassion pour les pauvres. Ayant refusé un jour l’aumône à un malheureux, il s’en repentit aussitôt et jura de ne plus refuser à quiconque lui demanderait au nom de Dieu. Après des hésitations, François finit par comprendre la volonté de Dieu sur lui et se voua à la pratique de cette parole qu’il a réalisée plus que tout autre saint : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce lui-même, qu’il porte sa croix et qu’il me suive ! »

Sa conversion fut accompagnée de plus d’un prodige : un crucifix lui adressa la parole ; un peu plus tard, il guérit plusieurs lépreux en baisant leurs plaies. Son père fit une guerre acharnée à cette vocation extraordinaire, qui avait fait de son fils, si plein d’espérance, un mendiant jugé fou par le monde. François se dépouilla de tous ses vêtements, ne gardant qu’un cilice, et les remit à son père en disant : « Désormais je pourrai dire avec plus de vérité : Notre Père, qui êtes aux cieux. »

Un jour, il entendit, à l’évangile de la messe, ces paroles du sauveur : « Ne portez ni or ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux vêtements, ni souliers, ni bâtons. » Dès lors, il commença cette vie tout angélique et tout apostolique dont il devait lever l’étendard sur le monde. On vit, à sa parole, des foules se convertir ; bientôt les disciples affluèrent sous sa conduite ; il fonda un ordre de religieux qui porta son nom, et un ordre de religieuses qui porte le nom de sainte Claire, la digne imitatrice de François. Ces deux frêles tiges devinrent des arbres immenses.

©Evangelizo.org

 

« Le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête »

mercredi 28 septembre 2011

Ô Dame Pauvreté, le fils du Père souverain « est devenu amoureux de ta beauté » (Sg 8,2)…, sachant que tu serais sa plus fidèle compagne. Avant qu’il ne descende de sa patrie lumineuse, c’est toi qui lui a préparé un endroit convenable, un trône où s’asseoir, un lit où se reposer : la Vierge très pauvre, de qui il est né. Dès sa naissance tu as été à son chevet ; on l’a déposé « dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place à l’hôtellerie » (Lc 2,7). Et tu l’as accompagné toujours, tant qu’il était sur terre : « Les renards avaient leurs tanières, les oiseaux leurs nids, mais lui n’a pas eu de lieu où reposer sa tête ». Quand il s’est mis à enseigner lui-même, après avoir laissé les prophètes parler en son nom, c’est de toi la première qu’il a fait la louange : « Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux ! » (Mt 5,3)

Puis, lorsqu’il s’est choisi quelques amis comme ses témoins pour le salut de l’humanité, il n’a pas appelé de riches commerçants, mais des pêcheurs modestes, afin de montrer à tous combien l’estime qu’il te portait à toi, Dame Pauvreté, devait engendrer de l’amour pour toi. Finalement, comme s’il fallait une preuve éclatante et définitive de ta valeur, de ta noblesse, de ton courage, de ta prééminence sur les autres vertus, tu as été la seule à rester attachée au Roi de gloire alors que les amis qu’il s’était choisis l’avaient abandonné.

Toi sa fidèle compagne, sa tendre amante, tu ne l’as pas quitté un instant ; tu t’es attachée même d’autant plus à lui que tu le voyais davantage et plus universellement méprisé… Toi seule, tu le consolais. Tu ne l’as pas quitté « jusqu’à la mort, à la mort sur une croix » (Ph 2,8), nu, les bras étendus, mains et pieds cloués…, si bien qu’il ne lui restait plus rien à montrer de sa gloire que toi.

Un compagnon de saint François d’Assise (13ème siècle)
Sacrum commercium, 22 (trad. Vorreux, Documents, p. 1289 rev. ; cf AELF)


Bulletin n°39

jeudi 22 septembre 2011

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Message du 16 septembre 2011

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