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Archive pour le mot-clef ‘Christ’

Le Christ, Voie, Vérité et Vie, est la lumière de la conscience

vendredi 27 avril 2018

La conscience est le noyau le plus intime et secret de l’homme. C’est là qu’il se réfugie avec ses facultés spirituelles dans une solitude absolue : seul avec soi-même, ou plutôt, seul avec Dieu, dont la voix se fait entendre à la conscience. C’est là qu’il se détermine pour le bien ou pour le mal ; c’est là qu’il choisit le chemin de la victoire ou celui de la défaite. Même s’il le voulait, l’homme ne réussirait pas à s’en débarrasser ; avec elle, soit qu’elle l’approuve, soit qu’elle le condamne, il parcourra tout le chemin de la vie, et avec elle encore, témoin véridique et incorruptible, il se présentera au jugement de Dieu.

La conscience est donc un sanctuaire, sur le seuil duquel tous doivent s’arrêter ; tous, même le père ou la mère, lorsqu’il s’agit d’un enfant. Seul, le prêtre y entre comme médecin des âmes ; mais la conscience ne cesse pas pour autant d’être un sanctuaire jalousement gardé, dont Dieu Lui-même veut que le secret soit préservé sous le sceau du plus sacré des silences. En quel sens peut-on parler de l’éducation de la conscience ? Le divin Sauveur a apporté à l’homme ignorant et faible sa vérité et sa grâce : la vérité pour lui indiquer la voie qui conduit au but ; la grâce pour lui conférer la force de pouvoir l’atteindre. Le Christ est la Voie, la Vérité et la Vie, non seulement pour tous les hommes pris ensemble, mais pour chacun pris individuellement.

Vénérable Pie XII, pape de 1939 à 1958
Pie XII Radio message 23 Mars 1952 (Documentation Catholique n°1119, 20 Avril 1952, rev.)

 

 

 

 

 

Le Christ est l’accomplissement des Écritures.

mercredi 7 mars 2018

 

« Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. » La force et la puissance de ces paroles du Fils de Dieu enferment un profond mystère.

La Loi, en effet, prescrivait des œuvres, mais toutes ces œuvres, elle les orientait vers la foi aux réalités qui seraient manifestées dans le Christ : car l’enseignement et la Passion du Sauveur sont le dessein grand et mystérieux de la volonté du Père. La Loi, sous le voile des paroles inspirées, a annoncé la naissance de notre Seigneur Jésus Christ, son incarnation, sa Passion, sa résurrection ; les prophètes aussi bien que les apôtres nous enseignent à maintes reprises que de toute éternité, tout le mystère du Christ a été disposé pour être révélé en notre temps…

Le Christ n’a pas voulu que nous pensions que ses propres œuvres contenaient autre chose que les prescriptions de la Loi. C’est pourquoi il a affirmé lui-même : « Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ». Le ciel et la terre…doivent disparaître, mais pas le moindre commandement de la Loi, car dans le Christ toute la Loi et tous les prophètes trouvent leur achèvement. Au moment de sa Passion…il a déclaré : « Tout est accompli » (Jn 19 30). À ce moment-là, toutes les paroles des prophètes ont reçu leur confirmation.

C’est pourquoi le Christ affirme que même le plus petit des commandements de Dieu ne peut être aboli sans offense pour Dieu… Rien ne peut être plus humble que la chose la plus petite. Et la plus humble de toutes a été la Passion du Seigneur et sa mort sur la croix.

Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Matthieu, 4, 14-15 ; PL 9, 936-937 (trad. cf SC 254, p. 135)

 

 

 

 

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. »

mardi 6 février 2018

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Qui a créé toute chose ? Qui t’a créé toi-même ? Que sont toutes ces créatures ? Qu’es-tu ? Et comment dire ce qu’est celui qui a créé tout cela ? Pour le dire, il faut que ta pensée le conçoive… : que ta pensée se porte donc vers lui, approche-toi de lui. Pour bien voir quelque chose, tu t’en approches… Mais Dieu n’est aperçu que par l’esprit, il n’est saisi que par le cœur. Et où est-il ce cœur par lequel on peut voir Dieu ? « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Mt 5,8)…

On lit dans un psaume : « Approchez-vous de lui et vous serez éclairés » (Ps 33,6 Vulg). Pour approcher et être éclairé, il faut que tu détestes les ténèbres… Tu es pécheur, tu dois devenir juste ; mais tu ne pourras pas recevoir la justice si le mal te plaît encore. Détruis-le en ton cœur et purifie-le ; chasse le péché de ton cœur où veut venir habiter Celui que tu veux voir. L’âme humaine, notre « homme intérieur » (Ep 3,16), s’approche de Dieu autant qu’elle le peut, notre homme intérieur qui est recréé à l’image de Dieu, lui qui a été créé à l’image de Dieu (Gn 1,26) mais qui s’est éloigné de Dieu dans la dissemblance.

Certes, ce n’est pas dans l’espace qu’on se rapproche de Dieu ou qu’on s’en éloigne : si tu ne lui ressembles plus, tu t’écartes de Dieu ; si tu lui ressembles, tu t’approches de lui. Regarde donc comment le Seigneur veut que nous nous approchions de lui : il nous rend d’abord semblables à lui pour que nous puissions être près de lui. Il nous dit : « Soyez comme votre Père qui est dans les cieux, lui qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes ». Apprends donc à aimer ton ennemi (Mt 5,44-45). À mesure que cette charité grandit en toi, elle te ramène et te reforme à la ressemblance de Dieu…; et plus tu t’approches de cette ressemblance en avançant en amour, plus tu commences à sentir la présence de Dieu. Mais qui sens-tu ? Celui qui vient à toi ou celui auquel tu reviens ? Il ne s’est jamais éloigné de toi ; c’est toi qui t’es retiré loin de lui.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Les Discours sur les psaumes, Ps 99, §5

 

 

 

« Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »

mardi 30 janvier 2018

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À propos de l’offrande des premiers fruits de la terre, la Loi disait : « Tout ce qui y touche se trouvera consacré » (Lv 6,11). Le Christ immolé est le sacrifice unique et parfait, dont tous les sacrifices de l’ancienne Loi étaient le symbole et la préfiguration. Celui qui touche la chair de ce sacrifice est immédiatement sanctifié : s’il est impur, il est purifié ; s’il est blessé, sa blessure est guérie. C’est bien ainsi que l’a compris la femme qui souffrait d’un flux de sang… Parce qu’elle a compris qu’il y avait là en vérité la chair du Saint des Saints, elle s’est approchée. Elle n’ose pas toucher la chair même, car elle n’avait pas encore saisi ce qui est parfait ; mais elle a touché la frange du vêtement qui touchait cette chair très sainte. Et parce qu’elle touchait avec foi, « une force est sortie » de l’humanité du Christ, pour la purifier de son impureté et la guérir de sa maladie…

Ne crois-tu pas donc que ce texte de la Loi doit s’entendre ainsi : Si quelqu’un touche la chair de Jésus avec les dispositions que nous venons de dire, si avec toute sa foi, toute son obéissance, il s’approche de Jésus comme du Verbe fait chair, celui-là a touché la vraie chair du sacrifice et il est sanctifié.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélie 4 sur le Lévitique, PG 12,442-443 (trad. cf SC 286)

 

 

 

Troisième Dimanche de l’Avent

dimanche 17 décembre 2017

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Comment le Christ est-il venu ? Il est apparu en homme. Parce qu’il était homme à ce point que Dieu était caché en lui, un homme remarquable a été envoyé devant lui pour faire reconnaitre qu’il était plus qu’un homme, lui, le Christ… Qui était-il, celui qui devait ainsi rendre témoignage à la Lumière ? Un être remarquable, ce Jean, un homme d’un haut mérite, d’une grâce éminente, d’une grande élévation. Admire-le, mais comme on admire une montagne : la montagne reste dans les ténèbres tant que la lumière ne vient pas l’envelopper : « Cet homme n’était pas la Lumière ». Ne prends pas la montagne pour la lumière ; ne va pas te briser contre elle, bien loin d’y trouver du secours.

Et que faut-il admirer alors ? La montagne, mais comme montagne. Elève-toi jusqu’à celui qui éclaire cette montagne qui est dressée pour recevoir, la première, les rayons du soleil, afin de les renvoyer à tes yeux… De nos yeux, on dit aussi qu’ils sont des lumières ; et pourtant si on n’allume pas de lampe la nuit ou si le soleil ne se lève pas durant le jour, nos yeux s’ouvrent en vain. Jean lui-même était ténèbres avant d’être illuminé ; il n’est devenu lumière que par cette illumination. S’il n’avait pas reçu les rayons de la Lumière, il serait demeuré ténèbres comme les autres…

Et la Lumière elle-même, où est-elle ? « la Lumière véritable qui illumine tout homme en venant dans ce monde » ? (Jn 1,9) S’il illumine tout homme, il illuminait aussi Jean, par qui il voulait être manifesté… Il venait pour des intelligences infirmes, pour des cœurs blessés, pour des âmes aux yeux malades…, des gens incapables de le voir directement. Il a couvert Jean de ses rayons. En proclamant qu’il avait été lui-même illuminé, Jean a fait connaître Celui qui illumine, Celui qui éclaire, Celui qui est la source de tout don.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Saint Jean, n°2, §5-7 (trad. Bibliothèque augustinienne, t. 71, p. 183s rev.)Résultat de recherche d'images pour "troisième dimanche de l'avent"

Fondé sur le roc, le Christ

jeudi 7 décembre 2017

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Quand vous affrontez courageusement les tentations, ce n’est pas la tentation qui vous rend fidèles et constants ; elle révèle seulement les vertus de constance et de courage qui étaient déjà en vous, mais de façon cachée. « Penses-tu, dit le Seigneur, que j’avais un autre but, en parlant ainsi, que de faire apparaître ta justice ? » (Jb 40,3 LXX) Et il dit ailleurs : « Je t’ai affligé et je t’ai fait sentir la faim pour manifester ce que tu avais dans le cœur » (Dt 8,3-5).

De la même manière, la tempête ne rend pas solide l’édifice bâti sur le sable. Si tu veux bâtir, que ce soit sur la pierre. Alors, quand la tempête se lèvera, elle ne renversera pas ce qui est fondé sur la pierre ; mais pour ce qui vacille sur le sable, elle montre aussitôt que ses fondations ne valent rien. C’est pourquoi, avant que s’élève la tempête, que se déchaînent les rafales de vent, que débordent les torrents, tandis que tout demeure encore en silence, tournons toute notre attention sur le fondement de l’édifice, construisons notre demeure avec les pierres variées et solides des commandements de Dieu. Et quand la persécution se déchaînera et qu’une tourmente cruelle s’élèvera contre les chrétiens, nous pourrons montrer que notre édifice est fondé sur la pierre, le Christ Jésus (1Co 3,11).

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur St Luc, n° 26, 4-5 (trad. SC 87, p. 341 rev. Delhougne)

 

 

« Vivre, c’est le Christ. »

samedi 25 novembre 2017

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Nous ne mourrons plus désormais. Même si nous sommes détruits en notre corps, nous vivrons dans le Christ, comme lui-même l’a dit : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra » (Jn 11,25). Nous pouvons être certains ; le Seigneur lui-même en témoigne ; qu’Abraham, Isaac, Jacob et tous les saints de Dieu sont en vie. C’est justement de ceux-là que le Seigneur a dit : « Ils sont tous vivants ; car Dieu est le Dieu des vivants et non des morts ». Et l’apôtre Paul dit de lui-même : « Pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir m’est un gain ; mon souhait, c’est de m’en aller pour être avec le Christ » (Ph 1,21-23)…

Voilà bien ce que nous croyons, mes frères, et « si nous mettons nos espoirs en ce siècle-ci, nous sommes les plus malheureux des hommes » (1Co 15,19). La vie de ce monde, pour les animaux domestiques ou sauvages et pour les oiseaux, est ; comme vous pouvez le constater ; plus ou moins longue que la nôtre. Ce qui est propre à l’homme, c’est ce que le Christ lui a donné par son Esprit : c’est-à-dire la vie éternelle, mais à condition que nous renoncions désormais au péché. Car la mort résulte du péché et est évitée par la vertu ; la vie est détruite par le péché et conservée par la vertu. « Le salaire du péché, c’est la mort, tandis que le don de Dieu, c’est la vie éternelle par notre Seigneur Jésus Christ » (Rm 6,23).

Saint Pacien de Barcelone (?-v. 390), évêque
Sermon sur le baptême, 6 ; PL 13,1093 (trad. Orval ; cf bréviaire 19e sam. )

 

 

 

« Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »

lundi 20 novembre 2017

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Regardons ces aveugles de Jéricho dans l’évangile de Matthieu : ils valent mieux que beaucoup de ceux qui y voient clair. Ils n’avaient personne pour les guider, ils ne pouvaient voir Jésus s’approcher ; et pourtant ils s’efforçaient d’arriver jusqu’à lui. Ils se mirent à crier à haute voix ; on cherchait à les faire taire : ils criaient plus fort. Ainsi en est-il de l’âme énergique ; ceux qui veulent l’arrêter redoublent son élan.

Le Christ permet qu’on cherche à les faire taire, pour que leur ferveur se montre mieux et pour t’apprendre qu’ils étaient bien dignes d’être guéris. C’est pourquoi il ne leur demande pas s’ils ont la foi, comme il le faisait souvent : leurs cris et leurs efforts pour s’approcher de lui suffisaient pour montrer leur foi. Apprends par là, mon cher ami, que, malgré notre bassesse et notre misère, si nous allons à Dieu de tout cœur, nous pourrons obtenir par nous-mêmes ce que nous demandons. En tout cas, regarde ces deux aveugles ; ils n’avaient qu’un disciple pour les protéger, beaucoup leur imposaient silence ; et pourtant ils ont réussi à triompher des empêchements et à parvenir jusqu’à Jésus. L’évangéliste ne signale en eux aucune qualité exceptionnelle de vie : leur ferveur a tout remplacé.

Imitons-les, nous aussi. Même si Dieu ne nous accorde pas tout de suite ce que nous demandons, même si bien des gens cherchent à nous détourner de la prière, ne cessons pas de l’implorer. Car c’est ainsi que nous attirerons le mieux les faveurs de Dieu.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Matthieu, n°66,1 (trad. Véricel, Les Pères commentent, p. 277)

 

 

 

 

Le lieu du combat spirituel

vendredi 13 octobre 2017

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Le lieu du combat entre Dieu et Satan, c’est l’âme humaine, à chaque instant de la vie. Il est donc nécessaire que l’âme laisse libre accès au Seigneur pour qu’il la fortifie de tout côté et par toutes sortes d’armes. Ainsi sa lumière peut venir l’illuminer pour mieux combattre les ténèbres de l’erreur. Revêtue du Christ (Ga 3,27), de sa vérité et de sa justice, protégée par le bouclier de la foi et par la parole de Dieu, elle vaincra ses ennemis, aussi puissants soient-ils (Ep 6, 13s). Mais pour être revêtu du Christ, encore faut-il mourir à soi-même.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin
CE 33 (trad. Une pensée, Médiaspaul 1991, p. 56)

 

 

 

« Tu es…le Fils du Dieu vivant. »

dimanche 27 août 2017

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Le Seigneur avait demandé : « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? » Assurément, la vue de son corps manifestait le Fils de l’homme, mais en posant cette question, il faisait comprendre qu’en plus de ce qu’on voyait en lui, il y avait autre chose à discerner… L’objet de la question était un mystère où devait tendre la foi des croyants.

La confession de Pierre a obtenu pleinement la récompense qu’il méritait pour avoir vu dans l’homme le Fils de Dieu. « Bienheureux » il l’est, loué pour avoir étendu sa vue au-delà des yeux humains, ne regardant pas ce qui venait de la chair et du sang, mais contemplant le Fils de Dieu révélé par le Père céleste. Il a été jugé digne de reconnaître le premier ce qui dans le Christ était de Dieu. Quel fondement qu’il a la chance de donner à l’Église, au titre de son nom nouveau ! Il devient la pierre digne d’édifier l’Église, de façon qu’elle brise les lois de l’enfer… et toutes les prisons de la mort. Bienheureux portier du ciel à qui sont remises les clés de l’accès à l’éternité ; sa sentence sur terre fait d’avance autorité au ciel, en sorte que ce qui a été lié ou délié sur terre l’est aussi au ciel.

Jésus ordonne encore aux disciples de ne dire à personne qu’il est le Christ, car il fallait que d’autres, c’est-à-dire la Loi et les prophètes, soient témoins de son Esprit, tandis que le témoignage de la résurrection est propre aux apôtres. Et comme la béatitude de ceux qui connaissent le Christ dans l’Esprit a été manifestée, est manifesté à son tour le danger de méconnaître son humilité et sa Passion.

Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l’Église
Commentaire sur Matthieu, 16 (trad. SC 258, p.55 rev.)