ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘lumière’

« Il y avait beaucoup de veuves en Israël. »

lundi 24 mars 2014

A-Sarepta-il-y-a-une-veuve_largeSeigneur, mon âme misérable est nue, glacée et transie ; elle désire être réchauffée par la chaleur de ton amour… Dans l’immensité de mon désert, dans l’étendue de la vanité de mon cœur, je ne ramasse pas quelques branches comme la veuve de Sarepta, mais seulement ces brindilles, afin de me préparer de quoi manger, avec la poignée de farine et le vase d’huile, et puis en entrant dans la tente de ma demeure, je mourrai (1R 17,10s). Ou plutôt, je ne mourrai pas si vite ; non, Seigneur, « je ne mourrai pas, mais je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur » (Ps 117,17).

Je me tiens donc dans ma demeure de solitude…et j’ouvre la bouche vers toi, Seigneur ; je cherche le souffle. Et quelquefois, Seigneur…, tu me mets quelque chose dans la bouche du cœur, mais tu ne me permets pas de savoir ce que c’est. Sans doute, je goûte une saveur si douce, si délicieuse, si réconfortante…que je ne chercherais rien d’autre. Mais tu ne me permets pas de comprendre, ni par la vision, ni par l’intelligence…; je voudrais la retenir, la ruminer, la savourer, mais aussitôt elle passe… Par expérience, j’apprends ce que tu dis de l’Esprit dans l’Évangile : « On ne sait d’où il vient ni où il va…; l’Esprit souffle où il veut » (Jn 3,8). Je découvre en moi qu’il souffle non pas quand je le veux, mais quand lui, il le veut…

Vers toi seul je dois lever les yeux, toi « la source de vie », seulement « en ta lumière voir la lumière » (Ps 35,10). Vers toi donc, Seigneur, vers toi mes yeux sont tournés… Mais combien de temps tarderas-tu, combien de temps mon âme s’étendra-t-elle vers toi, misérable, anxieuse, à bout de souffle ? Je t’en prie, « cache-moi dans le secret de ta face, loin des intrigues des hommes ; protège-moi dans ta tente, loin de la guerre des langues » (Ps 30,21).

Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148), moine bénédictin puis cistercien
La Contemplation de Dieu, 12 ; SC 61 bis (trad. cf SC p. 113)

 

 

« Quel est le jeûne qui me plaît ? N’est-ce pas faire tomber les chaînes injustes ? » (Is 58,6)

mercredi 12 mars 2014

jonasLes Ninivites ont jeûné d’un jeûne pur lorsque Jonas leur a prêché la conversion… Voici ce qui est écrit : « Dieu vit qu’ils se détournaient de leurs mauvais chemins ; alors il détourna d’eux l’ardeur de sa colère » (Jon 3,10). On ne dit pas : « Il vit une abstinence de pain et d’eau, avec sac et cendre », mais : « qu’ils revenaient de leurs mauvais chemins et de la méchanceté de leurs œuvres. » Car le roi de Ninive avait parlé et dit : « Que chacun se détourne de sa mauvaise conduite et de la rapacité de ses mains » (v. 8). C’était un jeûne pur, et il a été accepté…

Car, mon ami, quand on jeûne, c’est toujours l’abstinence de méchanceté qui est la meilleure. Elle est meilleure que l’abstinence de pain et d’eau, meilleure que « s’humilier soi-même, courber le cou comme un crochet et se couvrir de sac et de cendre », comme le dit  Isaïe (58,5). En effet, quand l’homme s’abstient de pain, d’eau ou de quelque nourriture que ce soit, quand il se couvre de sac et de cendre et qu’il s’afflige, il est aimé, beau aux yeux de Dieu et accueilli. Mais ce que Dieu agrée le plus, c’est de « …délier les chaînes injustes et de couper les liens de la tromperie » (v. 6). Pour cet homme alors « sa lumière se diffusera comme le soleil, et sa justice marchera devant lui. Il sera comme un verger surabondant, comme une source dont les eaux ne tarissent pas » (v. 8-11). Il ne ressemble pas aux hypocrites « qui se composent un visage défait et prennent un air sombre » pour faire connaître leur jeûne (Mt 6,16).

Aphraate (?-v. 345), moine et évêque près de Mossoul
Les Exposés, n°3 « Du jeûne » ;  SC 349 (trad. SC p. 277 rev.)

 

 

 

Lumière

lundi 24 février 2014

sur-le-port-de-key-west-en-floride-il-est-egalement-possible-d-admirer-des-couchers-de-soleil_125128_w460

Nous te bénissons, Père des lumières,

Christ, Verbe de Dieu, splendeur du Père,
Lumière de lumière, et source de lumière,
Esprit de feu, souffle du Fils comme du Père.

Trinité Sainte, lumière indivisée,
Tu dissipas les ténèbres pour créer
Un monde lumineux, d’ordre et de beauté,
Qui porterait ta ressemblance.

De raison et sagesse tu éclairas l’homme,
L’illuminas du sceau de ton Image,
Pour que dans ta lumière, il voie la lumière (Ps 36,10),
Et tout entier devienne lumière.

Tu fis briller au ciel d’innombrables lumières,
Ordonnas au jour et à la nuit
De s’entendre à se partager le temps
Tour à tour, paisiblement.

La nuit met fin au travail du corps fatigué,
Le jour appelle aux oeuvres que tu aimes,
Nous apprend à fuir les ténèbres, à nous hâter
Vers ce jour qui n’aura plus de nuit.

 

Saint Grégoire de Nazianze (330-390), évêque et docteur de l’Église
Hymne 32 ; PG 37, 511-512

 

 

 

 

« Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? »

lundi 17 février 2014

sangiovanirotondopadrepioLe plus bel acte de foi est celui qui jaillit sur tes lèvres en pleine obscurité, parmi les sacrifices, les souffrances, le suprême effort d’une ferme volonté de faire le bien. Comme la foudre, cet acte de foi déchire les ténèbres de ton âme ; au milieu des éclairs de l’orage, il t’élève et te conduit à Dieu.

La foi vive, la certitude inébranlable et l’adhésion inconditionnelle à la volonté du Seigneur, voilà la lumière qui éclaire les pas du peuple de Dieu au désert. C’est cette même lumière qui resplendit à chaque instant en tout esprit agréable au Père. C’est cette lumière aussi qui a conduit les mages et leur a fait adorer le Messie nouveau-né. C’est l’étoile prophétisée par Balaam (Nb 24,17), le flambeau qui guide les pas de tout homme qui cherche Dieu.

Or cette lumière, cette étoile, ce flambeau, sont également ce qui illumine ton âme, ce qui dirige tes pas pour t’empêcher de chanceler, ce qui fortifie ton esprit dans l’amour de Dieu. Tu ne le vois pas, tu ne le comprends pas, mais ce n’est pas nécessaire. Tu ne verras que ténèbres, certes non pas celles des fils de perdition, mais bien plutôt celles qui entourent le Soleil éternel. Tiens pour assuré que ce Soleil resplendit dans ton âme ; le prophète du Seigneur a chanté à son sujet : « À ta lumière je verrai la lumière » (Ps 35,10).

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin
CE,57 ; Ep 3,400s (trad. Une pensée, Mediaspaul 1991, p. 70)

 

 

 

« Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde. »

dimanche 9 février 2014

ciel

Remplir le monde de lumière, être sel et lumière : c’est ainsi que le Seigneur a décrit la mission de ses disciples. Porter jusqu’aux derniers confins de la terre la bonne nouvelle de l’amour de Dieu. C’est à cela que tous les chrétiens doivent consacrer leur vie, d’une manière ou d’une autre. J’irai plus loin. Nous devons être consumés par le désir de ne pas demeurer seuls, nous devons encourager les autres à contribuer à cette mission divine d’apporter joie et paix au cœur des hommes. « Dans la mesure où vous progresserez vous-mêmes, écrit saint Grégoire le Grand, attirez les autres à vous ; ayez ce désir d’avoir des compagnons sur votre chemin vers le Seigneur. »

Mais souvenez-vous que « tandis que les hommes dormaient », assoupis, surgit le semeur d’ivraie, comme dit le Seigneur dans l’une de ses paraboles (Mt 13,25). Nous, les hommes, nous sommes exposés à nous laisser envahir par le sommeil de l’égoïsme et de la superficialité, à laisser notre cœur se disperser en mille expériences éphémères, à esquiver la recherche en profondeur du véritable sens des réalités terrestres. Triste chose que ce sommeil qui étouffe la dignité de l’homme et le rend esclave de la tristesse !…

Il faut donc réveiller ceux qui ont pu sombrer dans ce mauvais sommeil ; il faut leur rappeler que la vie n’est pas un jeu, mais un trésor divin à faire fructifier. Il faut également montrer le chemin à ceux qui sont pleins de bonne volonté et de désirs louables, mais ne savent pas comment les mettre en pratique. Le Christ nous presse (cf 2Co 5,14) : chacun de vous doit être non seulement apôtre, mais apôtre d’apôtres, qui entraîne les autres, qui les incite à faire connaître Jésus Christ eux aussi.

Saint Josémaria Escriva de Balaguer (1902-1975), prêtre, fondateur
Homélie du 04/05/1957 in Es Cristo que pasa § 147 (trad. Quand le Christ passe, Le Laurier 1989, p. 263)

 

 

 

Jean Baptiste, témoin de la foi

vendredi 7 février 2014

Saint-Jean-Baptiste

Je veux proposer de nouveau à tous, afin qu’il ne soit jamais oublié, le grand signe d’espérance constitué par les nombreux témoins de la foi chrétienne qui ont vécu au [vingtième] siècle, à l’Est comme à l’Ouest. Ils ont su vivre l’Évangile dans des situations d’hostilité et de persécution, souvent jusqu’à l’épreuve finale de l’effusion du sang.

Ces témoins, en particulier ceux qui ont affronté l’épreuve du martyre, sont un signe éloquent et grandiose, qu’il nous est demandé de contempler et d’imiter. Ils attestent à nos yeux la vitalité de l’Église ; ils nous apparaissent comme une lumière pour l’Église et pour l’humanité, car ils ont fait resplendir dans les ténèbres la lumière du Christ. Appartenant à diverses confessions chrétiennes, ils resplendissent de ce fait comme un signe d’espérance pour le cheminement œcuménique, dans la certitude que leur sang est aussi une sève d’unité pour l’Église.

Plus radicalement encore, ils nous disent que le martyre est l’incarnation suprême de l’Évangile de l’espérance. En effet, les martyrs annoncent cet Évangile et en témoignent par leur vie jusqu’à l’effusion du sang, car ils sont certains de ne pas pouvoir vivre sans le Christ et ils sont prêts à mourir pour lui, dans la conviction que Jésus est le Seigneur et le Sauveur des hommes et qu’en lui seulement l’homme peut donc trouver la véritable plénitude de la vie. De cette façon, selon l’avertissement de l’apôtre Pierre, ils se montrent « prêts à rendre compte de l’espérance qui est en eux » (1P 3,15). En outre, les martyrs célèbrent l’Évangile de l’espérance car l’offrande de leur vie est la manifestation la plus grande et la plus radicale de ce « sacrifice vivant, saint et accepté par Dieu, qui constitue le véritable culte spirituel » (Rm 12,1), origine, âme et sommet de toute célébration chrétienne. Enfin, ils servent l’Évangile de l’espérance parce que, par leur martyre, ils expriment au plus haut degré l’amour et le service de l’homme, en ce qu’ils démontrent que l’obéissance à la loi évangélique engendre une vie morale et une convivialité qui honorent et promeuvent la dignité et la liberté de chaque personne.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Exhortation apostolique « Ecclesia in Europa » §13 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Présentation du Seigneur au Temple, fête

dimanche 2 février 2014

Presentazione_del_Signore_P

La fête de ce jour a un double objet, célébrer la purification de Marie et la présentation de Jésus au Temple selon la loi de Moïse. Cette loi fixait le temps où les mères devaient se présenter avec leurs nouveau-nés devant les autels, et elle exigeait une offrande pour le rachat des enfants mâles. Ni Marie, toute pure dans sa maternité, ni Jésus, Fils de Dieu, n’étaient obligés à cette cérémonie ; cependant par humilité, et pour donner aux hommes un éclatant exemple d’obéissance aux lois divines, Marie, accompagnée de Joseph et portant Jésus en ses bras, se rendit au Temple de Jérusalem.

La fête chrétienne qui nous conserve le souvenir de cette cérémonie porte, dans le langage populaire, le nom de la Chandeleur, à cause de la procession qui se fait ce jour-là dans nos églises avec des cierges allumés.

Les cierges symbolisent Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lumière du monde ; la procession représente le passage de la sainte Famille dans le Temple et la rencontre des deux vieillards Siméon et Anne. Saint Anselme, développant ce mystère, nous dit qu’il y a trois choses à considérer dans le cierge : la cire, la mèche et la flamme. La cire, ouvrage de l’abeille virginale, est la chair du Christ ; la mèche, qui est intérieure, est son âme ; la flamme, qui brille en la partie supérieure est sa Divinité.

La procession de la Chandeleur nous apparaît comme la marche du peuple chrétien à la lumière du Christ, figuré par les cierges que porte le clergé, la portion choisie de l’Église, comme Jésus même était porté entre les bras de Marie, entre ceux du saint vieillard Siméon et du pontife qui l’offrit au Seigneur.

Les cierges de la Chandeleur sont bénits avec une solennité toute particulière et avec l’emploi des prières les plus touchantes. Conservés dans la maison des chrétiens, ils sont un gage de la protection divine. Il est dans l’esprit de l’Église d’allumer les cierges de la Chandeleur pour repousser les esprits de ténèbres, dans les dangers corporels et spirituels, au lit des mourants, pour éloigner d’eux l’ennemi des hommes, qui fait alors son suprême effort afin d’arracher les âmes à Dieu. C’est bien alors surtout, en effet, que l’homme a besoin du recours du Rédempteur, vraie lumière des âmes, pour illuminer les derniers instants de sa vie.

Pour approfondir, lire l’Homélie du Bx Jean-Paul II :

>>> Fête de la Présentation du Seigneur au Temple

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

 

 

 

 

 

La foi, une force de consolation dans la souffrance

jeudi 16 janvier 2014

lumière de la foiLe chrétien sait que la souffrance ne peut pas être éliminée, mais qu’elle peut recevoir un sens, devenir acte d’amour, confiance entre les mains de Dieu qui ne nous abandonne pas et, de cette manière, être une étape de croissance de la foi et de l’amour… La lumière de la foi ne nous fait pas oublier les souffrances du monde. Pour combien d’hommes et de femmes de foi, les personnes qui souffrent ont été des médiatrices de lumière ! Ainsi le lépreux pour saint François d’Assise, ou pour la Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, ses pauvres. Ils ont compris le mystère qui est en eux. En s’approchant d’eux, ils n’ont certes pas effacé toutes leurs souffrances, ni n’ont pu leur expliquer tout le mal. La foi n’est pas une lumière qui dissiperait toutes nos ténèbres, mais la lampe qui guide nos pas dans la nuit, et cela suffit pour le chemin.

À l’homme qui souffre, Dieu ne donne pas un raisonnement qui explique tout, mais il offre sa réponse sous la forme d’une présence qui accompagne, d’une histoire de bien qui s’unit à chaque histoire de souffrance pour ouvrir en elle une trouée de lumière. Dans le Christ, Dieu a voulu partager avec nous cette route et nous offrir son regard pour y voir la lumière. Le Christ est celui qui, en ayant supporté la souffrance, « est l’origine de notre foi et la porte à la perfection » (He 12,2).

Pape François
Encyclique « Lumen fidei / La Lumière de la foi », § 56-57 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

mercredi 25 décembre 2013

bougies-multicoloes

Une de fois de plus : NOËL !
Qu’est-ce que cela va changer ?
Rien, si ce n’est toi.
Deviens lumière et tu verras la Lumière…
Tout est là.
Ne cherche pas ailleurs le sens de cet événement-avènement.
L’humanité fraternelle de Jésus porte le jour qui doit se lever en toi.
Le Dieu vivant est remis entre tes mains.
A toi de créer, avec Dieu et à son image, un monde de joie, de lumière, de beauté.

Maurice Zundel

Prière de l’Avent

samedi 21 décembre 2013

Dès mon enfance,
tu as déposé sur mon âme
ta lumière, cette source de vie
à rayonner pour d’autres.
Pourtant aujourd’hui, je la vois là,
figée, paralysée,
gisant au fond de moi
comme pierre de marbre.

Alors, en ce temps de l’Avent,
je me tiens devant toi
en attente du miracle de Noël :
je voudrais seulement que tu m’aides,
Seigneur, à redonner son mouvement
à ta lumière dans ma vie.
Ce désir de toi qui a résisté
à la traversée de tout mon temps…
Prends-le.
Je sais ce que tu peux faire avec peu.

Et encore n’oublie pas ceux qui m’entourent
et que j’aime et même ceux que j’aime moins.
Et aussi ceux lointains que je ne connais pas.
Enfin tous ceux qui habitent notre terre
menacée aujourd’hui de perdre ta lumière.
Seigneur, s’il te plaît, prépare nous au miracle de Noël !