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Archive pour le mot-clef ‘Origène’

Le signe du Temple

mardi 24 novembre 2015

temple« Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai. » Le Sauveur était certes capable de montrer mille autres signes, mais pour montrer « pourquoi il agissait ainsi », aucun autre n’était possible. C’est pourquoi, très à propos, il a donné une réponse qui concernait le Temple, au lieu d’autres signes sans rapport avec celui-ci. Cependant, il me semble que le Temple et le corps de Jésus doivent être interprétés comme le symbole de l’Église, puisque celle-ci est bâtie avec des « pierres vivantes, édifice spirituel pour un sacerdoce saint ». Elle est construite « sur les fondations des apôtres et des prophètes, avec pour pierre d’angle le Christ Jésus », temple véritable.

Puisque « vous êtes le Corps du Christ et membres chacun pour sa part », même si on voit détruit l’assemblage harmonieux des pierres du temple et si, comme il est écrit dans le psaume 21, on voit tous les os du Christ disloqués dans l’assaut des épreuves et des tribulations…et les persécutions qui s’acharnent sur l’unité du temple, eh bien, le temple sera relevé et le corps ressuscitera, le troisième jour après le jour d’iniquité qui l’aura écrasé et après le jour de l’accomplissement qui suivra. Car il y aura un troisième jour dans un ciel nouveau et une terre nouvelle, quand les ossements…se dresseront au grand Jour du Seigneur, à la suite de sa victoire sur la mort. La résurrection du Christ après sa Passion et sa croix embrasse le mystère de la résurrection du Corps du Christ tout entier.

(Références bibliques : Jn 2,18-19; 1P 2,5; Ep 2,20; 1Co 12,27; Ps 21,15; 2P 3,3-10.13; Ez 37,11)

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire de l’évangile de Jean, 10, 226s ; PG 14, 369s (trad. cf Thèmes et figures, DDB 1984, p. 130 et SC 157, p. 520)

 

 

 

« Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. »

samedi 9 mai 2015

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Si, en passant de l’incroyance à la foi, nous sommes « passés de la mort à la vie » (Jn 5,24) ne soyons pas étonnés que le monde nous hait. Car tous ceux qui ne sont pas passés de la mort à la vie, mais qui demeurent dans la mort, ne peuvent pas aimer ceux qui sont passés de la demeure ténébreuse de la mort…aux « édifices faits de pierres vivantes » (1P 2,5) où règne la lumière de la vie…

Pour nous chrétiens voici venu le temps de nous glorifier, car il est dit : « Nous nous glorifions dans nos épreuves, car nous savons que l’épreuve produit la persévérance, la persévérance produit la valeur éprouvée, la valeur éprouvée produit l’espérance, et l’espérance ne trompe pas. Que seulement l’amour de Dieu soit répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rm 5,3-5)…

« De même que nous avons largement part aux souffrances du Christ, de même, par le Christ, nous sommes largement consolés » (2Co 1,5). Accueillons donc avec une grande ferveur les souffrances du Christ ; qu’elles nous soient largement accordées, si nous voulons être largement consolés, puisque tous « ceux qui pleurent seront consolés » (Mt 5,5)… Ceux qui participent aux souffrances participeront aussi à la consolation en proportion des souffrances qui les font participer au Christ. Apprenez-le de l’apôtre qui a dit avec confiance : « Nous le savons : puisque vous connaissez comme nous la souffrance, vous obtiendrez comme nous la consolation » (2Co 1,7).

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Exhortation au martyre, 41-42 (trad. bréviaire rev.)

 

 

 

 

« Il fut saisi de pitié envers eux. »

samedi 7 février 2015

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Jésus, le Verbe de Dieu, était en Judée. Après la nouvelle du meurtre du prophète Jean le Baptiste, dans une barque –- symbole de son corps –- « il est allé dans un pays désert, à l’écart ». Dans ce lieu désert, Jésus s’y trouvait « à l’écart » parce que sa parole y était isolée et que son enseignement allait à l’encontre des coutumes et des idées reçues parmi les nations. Alors les foules des nations, apprenant que celui qui est la Parole de Dieu était venu habiter dans leur désert…, sont venus se mettre à sa suite, quittant leurs cités, c’est-à-dire chacun abandonnant les coutumes superstitieuses de sa patrie et adhérant à la loi du Christ… Jésus était sorti à leur rencontre, car ils n’étaient pas capables de venir à lui ; se mêlant à « ceux qui sont dehors » (Mc 4,11), il les a conduits à l’intérieur.

Elle est nombreuse celle foule du dehors qu’il est allé rencontrer. Répandant sur elle la lumière de sa présence, il la regarde, et voyant quel genre de personnes l’entourent, il les trouve encore plus digne de pitié. Lui qui en tant que Dieu est au-delà de la souffrance, il souffre à cause de son amour pour les hommes ; l’émotion le prend aux entrailles. Non seulement il est ému, mais il les guérit de toutes leurs maladies, il les délivre du mal.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur l’évangile de Matthieu, 10, 23 (trad. SC 162, p. 257 rev)

 

Petit traité sur la prière

samedi 19 juillet 2014
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Personne ne pourra obtenir quoi que ce soit par la prière s’il ne prie pas avec de bonnes dispositions et une foi droite…
Il ne s’agit pas de parler beaucoup… ; il s’agit de ne pas venir à la prière avec une âme troublée par des ressentiments.
On n’imagine pas que quelqu’un vienne à l’oraison sans préparer son coeur ; on n’imagine pas non plus que celui qui prie puisse obtenir le pardon de ses péchés s’il n’a pas d’abord pardonné de tout son coeur à son frère qui lui demande pardon…
En premier lieu donc, celui qui se dispose à prier aura grand avantage à adopter une attitude qui l’aide à se mettre en présence de Dieu et qui l’aide à lui parler comme à quelqu’un qui le voit et lui est présent. Certaines images ou certains souvenirs d’événements passés encombrent l’esprit qui se laisse envahir par eux ; ainsi il est utile de se souvenir que Dieu est là et qu’il connaît les mouvements les plus secrets de notre âme. Elle se dispose alors à plaire à celui qui est présent, qui la voit et prévient toutes ses pensées, à celui qui scrute les coeurs et sonde les reins (cf. Ps 7,10)…
Comme le disent les Saintes Écritures, il faut que celui qui prie élève des mains pures, qu’il pardonne à chacun de ceux qui l’ont offensé, rejette tout ce qui trouble son âme et ne s’irrite contre personne… Qui peut douter que cet état d’âme soit le plus favorable ? Paul l’enseigne lorsqu’il dit dans sa première lettre à Timothée : « Je veux que les hommes prient en tout lieu, élevant des mains pures, sans ressentiment ni contestation » ( 1 Tm 2,8).
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Origène (vers 185-253)
Petit traité sur la prière
ma prière 2014 world press
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« Je ferai de toi mon épouse dans la fidélité et la tendresse. » (Os 2,22)

samedi 5 juillet 2014

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      « Rebecca venait puiser de l’eau au puits », nous dit l’Écriture (Gn 24,16). Chaque jour Rebecca venait aux puits, chaque jour elle puisait de l’eau. Et parce que chaque jour elle passait du temps près des puits, le serviteur d’Abraham a pu la trouver et la donner en mariage à Isaac. Peut-être penses-tu qu’il s’agit là d’un conte ou d’une belle histoire rapportée par l’Esprit Saint dans l’Écriture ? Non, il s’agit en vérité d’un enseignement spirituel, d’une instruction qui s’adresse à ton âme pour lui apprendre à venir chaque jour aux puits des Écritures, vers les eaux de l’Esprit Saint, à y puiser sans se lasser pour en remporter un vase bien rempli. C’est ainsi qu’agissait sainte Rebecca ; si elle avait fait autrement, elle n’aurait pas pu épouser le grand patriarche Isaac…

Or tout ce que contient l’Écriture est symbolique : toi aussi, le Christ veut t’épouser. C’est à toi qu’il s’adresse par la promesse des prophètes, quand il dit : « Je ferai de toi mon épouse pour toujours ; je ferai de toi mon épouse dans la fidélité et la tendresse, et tu connaîtras le Seigneur » (Os 2,21s). Voulant donc te fiancer à lui, le Christ t’envoie un serviteur — la parole inspirée. Tu ne peux pas épouser le Christ sans l’avoir reçue… Seuls ceux qui savent tirer l’eau en abondance des profondeurs des puits…, qui ont une âme qui fait tout avec patience, qui est entièrement disponible, qui s’applique à aller au plus profond pour puiser les eaux de la connaissance, seule cette âme peut connaître les noces avec le Christ.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur la Genèse, n° 10,2 (trad. cf Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 1, p. 84 et SC 7, p. 186 s)

 

 

 

Abraham

jeudi 10 avril 2014

images« Dieu mit Abraham à l’épreuve et lui dit : ‘ Prends ton fils bien-aimé, celui que tu chéris, Isaac, et offre-le en sacrifice sur la montagne que je t’indiquerai ’ » (Gn 22,2).  Ce fils sur qui reposent de grandes et merveilleuses promesses…, voilà qu’Abraham reçoit l’ordre de l’offrir en holocauste au Seigneur sur une montagne !

Que ressens-tu à cet ordre, Abraham ?… L’apôtre Paul à qui l’Esprit avait révélé, je crois, les pensées et les sentiments d’Abraham, a déclaré : « Grâce à sa foi, Abraham n’hésita pas lorsqu’il offrit son fils unique sur qui reposaient les promesses, car il pensait que Dieu était assez puissant pour le ressusciter des morts » (Rm 4,20; He 11,17.19)… Voilà donc la première occasion où la foi en la résurrection s’est manifestée. Oui, Abraham espérait qu’Isaac ressusciterait, il croyait à la réalisation de ce qui n’était jamais encore arrivé… Abraham savait qu’en lui se formait déjà la préfiguration de la réalité à venir ; il savait que le Christ naîtrait de sa descendance, la vraie victime offerte pour le monde entier, celui qui triompherait de la mort par sa résurrection.

« Abraham se leva donc de bon matin…, et le troisième jour il parvint au lieu que le Seigneur lui avait indiqué. » Le troisième jour est toujours lié avec le mystère…; la résurrection du Seigneur surtout a eu lieu le troisième jour… « Levant les yeux, Abraham vit l’endroit de loin. Il dit à ses serviteurs : ‘ Restez ici avec l’âne. Moi et l’enfant, nous irons jusque là-bas pour adorer, puis nous reviendrons vers vous ’ »… Dis-moi donc, Abraham, déclares-tu la vérité à tes serviteurs quand tu affirmes aller adorer puis revenir avec l’enfant, ou bien veux-tu les tromper ?… « Je dis la vérité, répond Abraham ; j’offre l’enfant en holocauste, et c’est pourquoi j’emporte le bois avec moi. Puis je reviens vers vous avec l’enfant. Je crois en effet de toute mon âme que ‘ Dieu est assez puissant pour le ressusciter des morts. ’ »

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur le livre de la Genèse, n° 8 ; SC 7 (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 1, p. 74 rev.)

 

 

 

Être une pierre vivante

samedi 9 novembre 2013

pierres-vivantesNous tous qui croyons dans le Christ Jésus, nous sommes appelés « pierres vivantes » selon les paroles de l’Écriture : « Mais vous, vous êtes des pierres vivantes, édifiées en maison spirituelle pour un sacerdoce saint afin d’offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus Christ » (1P 2,5).

Or, quand il s’agit de pierres matérielles, nous savons qu’on veille à placer en premier dans les fondations les pierres les plus solides et les plus résistantes pour qu’on puisse placer par-dessus avec confiance le poids de l’édifice entier. Les pierres suivantes, de qualité un peu inférieure, on les range tout près des pierres de fondation, et ainsi de suite selon la résistance des pierres…, jusqu’au toit. Il faut comprendre que cela s’applique également aux pierres vivantes, dont certaines sont aux fondations de notre édifice spirituel. Or quelles sont ces pierres placées dans les fondations ? « Les apôtres et les prophètes » ; c’est l’enseignement de Paul : « Édifiés, dit-il, sur les apôtres et les prophètes comme fondations, la pierre angulaire étant le Christ Jésus lui-même » (Ep 2,20).

Pour te préparer plus activement, toi qui m’écoutes, à la construction de cet édifice, pour être une des pierres voisines du fondement, tu dois savoir que c’est le Christ lui-même qui est le fondement de cet édifice que nous décrivons. Ainsi l’affirme l’apôtre Paul : « Nul ne peut poser d’autre fondement que celui qui s’y trouve, à savoir Jésus Christ » (1Co 3,11). Bienheureux donc ceux qui ont bâti des édifices religieux et saints sur un fondement aussi noble !

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur le livre de Josué, n°9, 1-2 ; PG 12, 871-872 (trad. Orval ; cf SC 71, p. 245 et bréviaire commun dédicace)

 

 

 

L’arche de l’Eglise

dimanche 27 octobre 2013

arche-de-noeAutant que la petitesse de mon esprit me le permet, je pense que le déluge, qui a mis alors presque un terme au monde, est le symbole de la fin du monde, fin qui doit véritablement arriver. Le Seigneur lui-même l’a déclaré quand il a dit : « Aux jours de Noé, les hommes achetaient, vendaient, bâtissaient, se mariaient, donnaient leurs filles en mariage, et le déluge arriva, qui les fit tous périr. Ainsi sera également l’avènement du Fils de l’homme. » Dans ce texte, il semble bien que le Seigneur décrit d’une seule et même façon le déluge qui a déjà eu lieu et la fin du monde qu’il annonce pour l’avenir.

Ainsi donc, jadis il a été dit à Noé de faire une arche et d’y introduire avec lui non seulement ses fils et ses proches mais des animaux de toute espèce. De même, à la consommation des âges, il a été dit par le Père au Seigneur Jésus Christ, notre nouveau Noé, le seul Juste et le seul Parfait (Gn 6,9), de se faire une arche de bois équarri et de lui donner des mesures qui sont pleines de mystères divins (cf Gn 6,15). Cela est indiqué dans un psaume qui dit : « Demande et je te donnerai les nations pour héritage et pour domaine les extrémités de la terre » (2,8). Il a construit donc une arche avec toutes sortes d’abris pour recevoir les animaux divers. Un prophète parle de ces demeures quand il écrit : « Va, mon peuple, entre dans tes abris, cache-toi pour quelques instants, jusqu’à ce que la colère ait passé » (Is 26,20). Il y a en effet une correspondance mystérieuse entre ce peuple qui est sauvé dans l’Eglise, et tous ces êtres, hommes et animaux, qui ont été sauvés du déluge dans l’arche.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur la Genèse, II, 3 (trad. cf SC 7 bis, p. 89)

 

 

 

 

« Purifie d’abord l’intérieur » : préparer un chemin dans notre cœur

mardi 27 août 2013

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Nous lisons cette parole chez le prophète Isaïe : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez un chemin au Seigneur ! Redressez ses sentiers » (40,3). Le Seigneur veut trouver en vous un chemin par où il pourra entrer dans vos cœurs et y cheminer. Préparez-lui ce chemin ; redressez ses sentiers… Quel chemin allons-nous préparer au Seigneur ? Est-ce un chemin matériel ? Mais la Parole de Dieu peut-elle emprunter un tel chemin ? Ne faut-il pas plutôt préparer au Seigneur un chemin intérieur et tracer dans notre cœur des routes droites et unies ? Oui, voilà le chemin par où la Parole de Dieu pourra entrer pour s’installer dans le cœur humain capable de l’accueillir.

Qu’il est grand, le cœur de l’homme ! Quelle largeur et quelle capacité, pourvu qu’il soit pur ! Veux-tu connaître sa grandeur et sa largeur ? Regarde l’étendue des connaissances divines qu’il contient. Ce cœur le dit lui-même : « Dieu m’a donné une vraie connaissance de ce qui est : il m’a fait connaître la structure du monde et l’activité des éléments, le commencement, la fin et le milieu des temps, les alternances des solstices et les changements des saisons, les cycles de l’année et les positions des astres, la nature des animaux et les instincts des bêtes sauvages, le pouvoir des esprits et les pensées des hommes, les variétés de plantes et les vertus des racines » (Sg 7,17-20). Tu vois qu’il n’est pas petit, le cœur de l’homme qui embrasse tant de choses…

Or, s’il n’est pas petit et s’il peut saisir tant de choses, on peut y préparer un chemin au Seigneur et y tracer une route droite où cheminera la Parole, la Sagesse de Dieu (1Co 1,24). Prépare un chemin au Seigneur par une bonne conscience, aplanis la route pour que le Verbe de Dieu marche en toi sans heurts et te donne la connaissance de ses mystères et de sa venue.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur l’évangile de Luc, n°21 ; PG 13, 1855 ; SC 87 (trad. Orval rev.)

 

 

 

 

« Alors on verra le Fils de l’homme venir…avec grande puissance. »

lundi 19 novembre 2012

« Il reste encore beaucoup de terre à posséder » (Jos 13,1)… Considère le premier avènement de notre Seigneur et Sauveur, quand il est venu semer sa parole sur la terre. Il s’est emparé de toute la terre par la seule force de ces semailles : il a mis en fuite les puissances adverses et les anges rebelles qui dominaient les esprits des nations, et en même temps il a semé sa parole et répandu ses églises. Telle est sa première possession de toute la terre.

Suis-moi cependant…à travers les lignes subtiles de l’Écriture, et je te montrerai ce qu’est la seconde conquête d’une terre dont on dit à Josué/Jésus qu’on en a beaucoup laissé. Écoute les paroles de Paul : « Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il fasse de tous ses ennemis l’escabeau de ses pieds » (1Co 15,25; Ps 109,1). Voilà la terre dont on dit qu’elle a été laissée jusqu’à ce que tous soient complètement soumis à ses pieds et qu’ainsi il prenne tous les peuples dans son héritage… En ce qui concerne notre temps, nous voyons bien des choses « qui restent » et ne sont pas encore soumises aux pieds de Jésus ; or il faut qu’il entre en possession de tout. Car il ne pourra y avoir de fin du monde que lorsque tout lui aura été soumis. Le prophète dit en effet : « Toutes les nations lui seront soumises, des extrémités des fleuves jusqu’aux extrémités de la terre ; devant lui se prosterneront les Éthiopiens » (Ps 71 LXX), et « D’au-delà des fleuves de l’Éthiopie ils lui présenteront des offrandes » (So 3,10).

Il résulte de là qu’à son second avènement Jésus dominera cette terre dont il reste beaucoup à posséder. Mais bienheureux ceux qui auront été ses sujets dès le premier avènement ! Ils seront vraiment comblés de faveurs, malgré la résistance de tant d’ennemis et les attaques de tant d’adversaires ; ils recevront…leur part de la Terre Promise. Mais lorsque la soumission aura été faite par la force, au jour où il faut que « soit détruit le dernier ennemi, c’est-à-dire la mort » (1Co 15,26), il ne pourra plus y avoir de faveur pour ceux qui refuseront de se soumettre.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur le livre de Josué, n°16, 3 ; SC 71 (trad. SC p. 363 rev.)

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