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Archive pour le mot-clef ‘Vatican 2’

« Tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres. »

samedi 30 août 2014

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Par son travail et son génie, l’homme s’est toujours efforcé de donner à sa vie un épanouissement plus large… Devant cet immense effort, qui s’étend déjà à tout le genre humain, de nombreuses questions s’élèvent parmi les hommes : quels sont le sens et la valeur de cette activité laborieuse ? Comment faut-il utiliser tous ses biens ?…

Pour les croyants, une chose est certaine : considérée en elle-même, l’activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s’acharnent à améliorer leurs conditions de vie, correspond au dessein de Dieu. L’homme, créé à l’image de Dieu, a en effet reçu la mission de soumettre la terre et tout ce qu’elle contient (Gn 1,26s), de gouverner le monde en justice et sainteté et, en reconnaissant Dieu comme Créateur de tout, de lui rapporter sa personne ainsi que toutes choses, de façon à ce que, tout étant soumis à l’homme, le nom même de Dieu soit glorifié par toute la terre. Cela concerne aussi les activités les plus quotidiennes…

Mais plus le pouvoir de l’homme grandit, plus le champ de ses responsabilités, personnelles et communautaires, s’élargit. On voit par là que le message chrétien ne détourne pas les hommes de la construction du monde et ne les incite pas à se désintéresser du sort de leurs semblables : il leur en fait au contraire un devoir plus pressant. De même que l’activité humaine procède de l’homme, de même elle est ordonnée à l’homme. En effet, par son action, l’homme ne transforme pas seulement les choses et la société, il se parfait lui-même… L’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a. De même, tout ce que font les hommes pour faire régner plus de justice, une fraternité plus large, un ordre plus humain dans les rapports sociaux, dépasse en valeur les progrès techniques.

Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l’Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 33-35

 

 

 

 

« Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages…, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume. »

mardi 8 juillet 2014

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La présence des chrétiens dans les groupes humains doit être animée de cet amour dont Dieu nous a aimés, qui veut que nous aussi nous nous aimions les uns les autres du même amour de charité (1Jn 4,11). La charité chrétienne s’étend véritablement à tous les hommes, sans aucune distinction de race, de condition sociale ou de religion. Elle n’attend aucun profit ni aucune reconnaissance. Dieu nous a aimés d’un amour gratuit ; de même, les fidèles doivent être préoccupés dans leur charité de l’homme lui-même, en l’aimant du même mouvement que celui dont Dieu nous a cherchés. Le Christ « parcourait toutes les villes et les villages en guérissant toutes les maladies et infirmités », en signe de l’avènement du Règne de Dieu. De même l’Église est, par ses enfants, en liaison avec les hommes de quelque condition qu’ils soient, mais surtout avec les pauvres et ceux qui souffrent… Elle participe à leurs joies et à leurs souffrances, elle connaît les aspirations et les problèmes de leur vie, elle compatit avec eux dans les angoisses de la mort. À ceux qui cherchent la paix, elle désire répondre dans un dialogue fraternel, en leur apportant la paix et la lumière qui viennent de l’Évangile.

Les chrétiens doivent donc travailler et doivent collaborer avec tous les autres à organiser de manière droite les affaires économiques et sociales. Ils se dévoueront avec un soin particulier à l’éducation des enfants et des jeunes… Ils assumeront leur part dans les efforts des peuples qui, en luttant contre la faim, l’ignorance et les maladies, s’appliquent à créer des conditions de la vie meilleures et à affermir la paix dans le monde…

Mais l’Église ne veut en aucune manière s’ingérer dans le gouvernement de la cité terrestre. Elle ne revendique pour elle-même d’autre forme d’autorité que celui d’être au service des hommes, avec l’aide de Dieu.

Concile Vatican II
Décret sur l’activité missionnaire de l’Église « Ad Gentes », § 12

 

 

 

La liberté humaine : « Les gens le supplièrent de partir de leur région. »

mercredi 2 juillet 2014

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Établi par Dieu dans un état de justice, l’homme, séduit par le Malin, a abusé de sa liberté dès le début de l’histoire en se dressant contre Dieu et en désirant parvenir à sa fin en dehors de Dieu. Alors qu’ils avaient connu Dieu, « ils ne lui ont pas rendu la gloire qui convient à un Dieu…, mais les ténèbres ont rempli leur cœur sans intelligence », et « ils ont servi la créature plutôt que le Créateur » (Rm 1,21s). Notre propre expérience confirme ce que la Révélation divine nous fait connaître ainsi. Car l’homme, s’il examine son cœur, se découvre enclin aussi au mal et emmêlé dans des maux multiples qui ne peuvent pas venir de son Créateur, qui est bon. Refusant souvent de reconnaître Dieu comme son origine, l’homme a, par le fait même, brisé l’ordre juste qui l’orientait à sa fin ultime, et, en même temps, il a rompu toute harmonie, par rapport à lui-même, par rapport aux autres hommes et par rapport à toute la création.

C’est donc en lui-même que l’homme est divisé. C’est pourquoi toute la vie des hommes, individuelle et collective, se manifeste comme une lutte, combien dramatique, entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres. Bien plus, l’homme se découvre incapable par lui-même de vaincre les assauts du mal de façon efficace ; et ainsi chacun se sent comme chargé de chaînes. Mais le Seigneur en personne est venu pour restaurer l’homme dans sa liberté et sa force, le rénovant intérieurement, et jetant dehors « le prince de ce monde » (Jn 12,31), qui le retenait dans l’esclavage du péché. Quant au péché, il amoindrit l’homme lui-même en l’empêchant d’atteindre sa plénitude.

La vocation sublime de l’homme, comme sa profonde misère, dont tous font l’expérience, trouvent leur signification ultime à la lumière de cette Révélation.

Concile Vatican II
Constitution sur l’Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 13

 

 

 

Est-ce qu’il marche avec nous ?

mercredi 26 février 2014

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Aujourd’hui, je voudrais m’arrêter brièvement sur un des termes avec lesquels le Concile Vatican II a défini l’Église, celui de « Peuple de Dieu »… Que veut dire être « Peuple de Dieu » ? Tout d’abord cela veut dire que Dieu n’appartient de manière propre à aucun peuple, parce que c’est lui qui nous appelle, nous convoque, nous invite à faire partie de son peuple, et cette invitation est adressée à tous, sans distinction, parce que la miséricorde de Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,4).

Jésus ne dit pas aux apôtres ni à nous de former un groupe exclusif, un groupe d’élite. Jésus dit : Allez et faites de tous les peuples des disciples (Mt 28,19). Saint Paul affirme que dans le peuple de Dieu, dans l’Église, « il n’y a ni juif ni grec…, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28). Je voudrais dire aussi à qui se sent éloigné de Dieu et de l’Église, à qui est craintif ou indifférent, à qui pense ne pouvoir jamais changer : le Seigneur t’appelle toi aussi à faire partie de son peuple et il le fait avec beaucoup de respect et d’amour ! Il nous invite à faire partie de ce peuple, peuple de Dieu.

Comment devient-on membre de ce peuple ? Ce n’est pas à travers la naissance physique, mais à travers une nouvelle naissance. Dans l’Évangile, Jésus dit à Nicodème qu’il faut naître d’en haut, de l’eau et de l’Esprit pour entrer dans le Royaume de Dieu (Jn 3,3s). C’est à travers le baptême que nous sommes introduits dans ce peuple, à travers la foi dans le Christ, don de Dieu qui doit être nourri et qu’il faut faire croître toute notre vie. Demandons-nous : comment puis-je faire grandir la foi que j’ai reçue de mon baptême ? Comment puis-je faire croître cette foi que j’ai reçue et que le peuple de Dieu possède ?

Pape François
Audience générale du 12/06/2013 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

Optimisme

jeudi 13 février 2014
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Ce n’est pas en tirant sur l’herbe qu’on la fait pousser, nous apprend la sagesse populaire. Face aux injonctions à l’optimisme que l’on entend régulièrement, on est en droit de ressentir un certain agacement. (…) L’optimisme, cela ne se commande pas. En revanche, cela peut se cultiver avec patience.
Pour y parvenir, une règle essentielle?: s’interdire de peindre la réalité en rose. Un optimisme fondé sur l’ignorance est une fragile illusion. Dans bien des situations, il faut d’abord savoir regarder en face la dureté des choses, la douleur des hommes, l’incertitude du lendemain. Pour les catholiques, la constitution pastorale Gaudium et spes du concile Vatican II exprime bien cet impératif d’un optimisme lucide?: ce texte fondateur évoque ainsi dès sa première phrase « les joies et les espoirs » mais aussi « les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps ». C’est seulement après avoir considéré le versant sombre du monde que l’on peut tenter de tourner ses yeux vers les sources de lumière.
L’optimiste est donc simplement celui qui ne s’arrête pas au pire mais s’emploie aussi à observer le meilleur. (…) Cette lucidité espérante (certains diraient plutôt?: ce pessimisme actif) est une discipline indispensable pour trouver le courage de changer le monde. Et pour avoir confiance?: le pire n’est pas toujours sûr.
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Guillaume Goubert, rédacteur en chef de « La Croix »
in « La Croix » 7/1/14

« Rentre auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »

lundi 3 février 2014

se mettre en route

Comme le Fils a été envoyé par le Père, il a lui-même envoyé les apôtres (Jn 20,21) en disant : « Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,19s). Ce commandement solennel du Christ d’annoncer la vérité qui sauve, l’Église l’a reçu des apôtres pour qu’elle l’accomplisse « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). Dès lors, elle fait siennes les paroles de l’apôtre Paul : « Malheur à moi, si je n’évangélise pas » (1Co 9,16), et elle continue donc sans répit à envoyer des missionnaires jusqu’à ce que les jeunes Églises soient pleinement établies et qu’elles poursuivent à leur tour l’œuvre de l’évangélisation.

En effet l’Esprit Saint la pousse à travailler à la pleine réalisation du dessein de Dieu, qui a établi le Christ comme principe de salut pour le monde entier. En proclamant l’Évangile, l’Église attire à la foi ceux qui l’écoutent, elle les incite à professer cette foi, elle les dispose au baptême, les arrache à l’esclavage de l’erreur et les incorpore au Christ, pour qu’ils grandissent en lui par la charité jusqu’à atteindre la pleine stature. Son activité fait que toute trace de bien, quelle qu’elle soit, présente dans le cœur et la pensée des hommes, dans leurs rites et leurs cultures, non seulement ne périsse pas, mais soit purifiée, élevée et portée à la perfection pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de l’homme.

À chacun des disciples du Christ incombe, pour sa part, la charge de jeter la semence de la foi. Mais si tout homme peut baptiser les croyants, il appartient cependant au prêtre de parfaire l’édification du Corps par le sacrifice eucharistique, accomplissant ainsi ce que Dieu a dit par le prophète : « Du levant au couchant du soleil mon nom est grand parmi les nations, et en tout lieu un sacrifice et une offrande pure sont offerts à mon nom » (Ml 1,11). C’est ainsi que l’Église à la fois prie et travaille, afin que le monde tout entier devienne le Peuple de Dieu, le Corps du Seigneur et le Temple de l’Esprit Saint.

Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l’Église, « Lumen Gentium », 17

 

 

 

 

« Il institua les Douze. »

vendredi 24 janvier 2014

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Le Seigneur Jésus, « que le Père a consacré et envoyé dans le monde », fait participer tout son Corps mystique à l’onction de l’Esprit qu’il a reçue : en lui, tous les chrétiens deviennent un « sacerdoce saint et royal », « offrant des sacrifices spirituels à Dieu par Jésus Christ, » et « proclament les hauts faits de celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » Il n’y a donc aucun membre qui n’ait sa part dans la mission du Corps tout entier ; bien au contraire, chacun doit « sanctifier Jésus dans son cœur » et rendre témoignage à Jésus par l’esprit de prophétie.

Mais le même Seigneur, voulant rassembler les chrétiens en un seul corps où « tous les membres n’ont pas la même fonction », a établi parmi eux des ministres qui, dans la communauté des chrétiens, seraient investis, par l’ordination, du pouvoir sacré d’offrir le sacrifice et de remettre les péchés et y exerceraient publiquement pour les hommes au nom du Christ la fonction sacerdotale. C’est ainsi que le Christ a envoyé ses apôtres comme lui-même avait été envoyé par le Père ; puis, par les apôtres eux-mêmes, il a fait participer à sa consécration et à sa mission les évêques, leurs successeurs. Leur fonction ministérielle a été transmise ensuite aux prêtres à un degré subordonné ; ceux-ci sont donc établis dans l’ordre du presbytérat pour être des coopérateurs de l’ordre épiscopal dans l’accomplissement de la mission apostolique confiée par le Christ.

La fonction des prêtres, en tant qu’elle est unie à l’ordre épiscopal, participe à l’autorité par laquelle le Christ lui-même construit, sanctifie et gouverne son Corps. C’est pourquoi le sacerdoce des prêtres, s’il suppose les sacrements de l’initiation de tous les chrétiens, est cependant conféré par un sacrement particulier qui, par l’onction du Saint Esprit, les marque d’un caractère spécial et les configure au Christ Prêtre pour les rendre capables d’agir au nom du Christ Tête en personne.

Concile Vatican II
Décret sur le ministère et la vie des prêtres « Presbyterorum ordinis », § 2

(Références bibliques : Jn 10,36; Ep 5,30; Mt 3,16; Lc 4,18; 1P 2,5.9; 3,15; Ap 19,10; Rm 12,4; Jn 20,21)

 

 

 

 

Discerner les temps où nous sommes

vendredi 25 octobre 2013

15 août Mas Dieu

Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de notre temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. En effet, leur communauté croît en rassemblant des hommes unis dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’ils doivent proposer à tous. C’est pourquoi la communauté des chrétiens se reconnaît réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire… Le deuxième Concile du Vatican n’hésite donc pas à s’adresser, non seulement aux enfants de l’Eglise et à tous ceux qui invoquent le nom du Christ, mais à tous les hommes…
Pour accomplir sa tâche, l’Église a le devoir à tout moment de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future… Il est donc nécessaire de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique… Marqués par la situation complexe du monde actuel, un très grand nombre de nos contemporains ont beaucoup de mal à discerner les valeurs permanentes ; en même temps, ils ne savent pas comment les harmoniser avec les découvertes récentes. Partagés entre l’espoir et l’angoisse, s’interrogeant sur l’évolution actuelle du monde, ils sont en proie à l’inquiétude. Cette évolution appelle l’homme à apporter une réponse ; bien plus, elle l’oblige à y répondre…

L’Église, elle, croit que le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme, par son Esprit, la lumière et la force pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation… Elle croit aussi que la clé, le centre et la fin de toute l’histoire humaine se trouvent en son Seigneur et Maître.

Concile Vatican II
Constitution sur l’Eglise dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 1-2, 4, 10

 

 

 

 

Marie dans la gloire céleste

mercredi 28 août 2013
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L’Assomption évoque un mystère qui intéresse chacun de nous car, comme l’affirme le concile Vatican II, Marie « brille déjà comme un signe d’espérance assurée et de consolation devant le peuple de Dieu en pélerinage » (Lumen gentium). Nous sommes tellement pris par les affaires de chaque jour que l’on oublie parfois cette consolante réalité spirituelle qui constitue une importante réalité de foi […]
Certains vivent comme s’ils ne devaient jamais mourir ou comme si tout devait finir avec la mort. Certains se comportent comme si l’homme était l’unique artisan de son destin, comme si Dieu n’existait pas, en venant même parfois à nier qu’il y ait une place pour lui dans notre monde. Les grands succès de la technique et de la science, qui ont sensiblement amélioré la condition de l’humanité, laissent cependant sans solution les interrogations les plus profondes de l’esprit humain. Seule l’ouverture au mystère de Dieu, qui est Amour, peut combler la soif de vérité et de bonheur de notre coeur. Seule la perspective de l’éternité peut donner leur valeur authentique aux événements historiques et surtout au mystère de la fragilité humaine, de la souffrance et de la mort.
En contemplant Marie dans la gloire céleste, nous comprenons que, pour nous aussi, la Terre n’est pas la patrie définitive et que, si nous vivons constamment tournés vers les biens éternels, nous partagerons un jour sa gloire. Aussi, malgré les mille difficultés quotidiennes, nous ne devons pas perdre la sérénité et la paix. Le signe lumineux de la Vierge montée au Ciel resplendit encore plus quand semblent s’accumuler à l’horizon les tristes ombres de la souffrance et de la violence. Nous en sommes certains: d’en haut, Marie suit nos pas avec une douce inquiétude, elle nous apaise à l’heure de l’obscurité et de la tempête,  elle nous rassure de sa main maternelle.  Soutenus par cette conscience, poursuivons dans la confiance notre route d’engagement chrétien, là où la Providence nous conduit.
 
Benoît XVI, audience générale du 16 août 2006
in « Les plus belles méditations et prières de Benoît XVI », éd. Bayard

« C’est ma paix que je vous donne. » (Jn 14,27)

dimanche 18 août 2013

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La paix n’est pas une pure absence de guerre et elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses ; elle ne provient pas non plus d’une domination despotique, mais c’est en toute vérité qu’on la définit « œuvre de justice » (Is 32,17). Elle est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son fondateur divin, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d’aspirer à une justice plus parfaite… La paix n’est jamais chose acquise une fois pour toutes, mais elle est sans cesse à construire. Comme, de plus, la volonté humaine est fragile et qu’elle est blessée par le péché, l’avènement de la paix exige de chacun le contrôle constant de ses passions et la vigilance de l’autorité légitime. Mais ceci est encore insuffisant… La ferme volonté de respecter les autres hommes et les autres peuples ainsi que leur dignité, la pratique assidue de la fraternité sont absolument indispensables à la construction de la paix. Ainsi la paix est-elle aussi le fruit de l’amour qui va bien au-delà de ce que la justice peut apporter.

La paix terrestre qui naît de l’amour du prochain est une image et un effet de la paix du Christ qui vient de Dieu le Père. Car le Fils incarné en personne, « prince de la paix » (Is 9,5), a réconcilié tous les hommes avec Dieu par sa croix, rétablissant l’unité de tous en un seul peuple et un seul corps ; « il a tué la haine dans sa propre chair » (Ep 2,16). Et, après le triomphe de sa résurrection, il a répandu l’Esprit de charité dans le cœur des hommes. C’est pourquoi, accomplissant la vérité dans la charité, tous les chrétiens sont appelés avec insistance à se joindre aux hommes véritablement pacifiques pour implorer et instaurer la paix…

Dans la mesure où les hommes sont pécheurs, le danger de guerre menace, et il en sera ainsi jusqu’au retour du Christ. Mais dans la mesure où, unis dans l’amour, les hommes surmontent le péché, ils surmontent aussi la violence, jusqu’à l’accomplissement de cette parole : « De leurs épées ils forgeront des socs de charrue et de leurs lances des faucilles. Les nations ne tireront plus l’épée l’une contre l’autre et ne s’exerceront plus au combat » (Is 2,4).

Concile Vatican II
Constitution sur l’Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 78