ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘Jésus’

Essence divine

mardi 5 janvier 2016

2013110969_suiveur_4N[Sainte Catherine a entendu Jésus lui dire :] « C’est toute l’Essence divine que vous recevez en ce très doux sacrement, sous cette blancheur du pain. Comme le soleil est indivisible, ainsi Dieu se trouve tout entier et l’homme tout entier dans la blancheur de l’hostie. Même si on divisait l’hostie en mille et mille miettes s’il était possible, en chacune je suis encore, Dieu tout entier, homme tout entier, comme je t’ai dit…

« Supposons qu’il y ait plusieurs personnes à venir chercher de la lumière avec des cierges. L’une apporte un cierge d’une once, l’autre de deux onces, un troisième de trois onces, celle-ci d’une livre, celle-là, de plus encore. Toutes s’approchent de la lumière et chacune allume son cierge. Dans chaque cierge allumé, quel que soit son volume, l’on voit désormais la lumière tout entière, sa couleur, sa chaleur et son éclat… Voilà ce qui arrive à ceux qui s’approchent de ce sacrement. Chacun apporte son cierge, c’est-à-dire le saint désir avec lequel il reçoit et prend ce sacrement. Le cierge est éteint, et il s’allume lorsqu’on reçoit ce sacrement. Je dis qu’il est éteint parce que par vous-mêmes vous n’êtes rien. Je vous ai donné, il est vrai, la matière avec laquelle vous pouvez recevoir et conserver en vous cette lumière. Cette matière, c’est l’amour, parce que je vous ai créés par amour ; c’est pourquoi vous ne pouvez pas vivre sans amour. »

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l’Église, copatronne de l’Europe
Le Dialogue (trad. Hurtaud, 1931, t. 2 p.4 -5)

 

 

« Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée. »

lundi 4 janvier 2016

lumiere

 

 

bandeau-vert-vertical-200Comme le soleil est la joie
de ceux qui recherchent son jour,
ainsi ma joie c’est le Seigneur,
car il est mon soleil.
Ses rayons m’ont redressé,
sa lumière a dissipé toute ténèbre de mon visage.

Grâce à lui j’ai acquis des yeux,
et j’ai vu son jour saint ;
j’ai eu des oreilles
et j’ai entendu sa vérité ;
j’ai eu la pensée de la science
et par son moyen je me suis réjoui.

J’ai abandonné la route de l’erreur,
je suis allé vers lui,
et j’en ai reçu généreusement le salut.
Il m’a donné, selon sa bienveillance,
et sa beauté m’a façonné.
En son nom, j’ai revêtu l’incorruptibilité,
j’ai abandonné la corruption par sa grâce.

La mortalité a disparu de devant mon visage,
le séjour des morts a été anéanti par ma parole,
une vie immortelle est montée en la terre du Seigneur.
Elle a été révélée à ses croyants
et accordée sans réserve
à tous ceux qui se confient en lui.
Alléluia !

 

Odes de Salomon (texte chrétien hébraïque du début du 2e siècle)
N° 15 (trad. DDB 1981, p.35)

 

 

« L’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. »

dimanche 20 décembre 2015

visitation_arcabas

Quel mystère nouveau et admirable ! Jean ne naît pas encore et déjà il parle par ses tressaillements ; il ne paraît pas encore et déjà il profère des avertissements ; il ne peut pas encore crier et déjà il se fait entendre par des actes ; il n’a pas encore commencé sa vie et déjà il prêche Dieu ; il ne voit pas encore la lumière et déjà il montre le soleil ; il n’est pas encore mis au monde et déjà il se hâte d’agir en précurseur. Le Seigneur est là : il ne peut pas se retenir, il ne supporte pas d’attendre les limites fixées par la nature, mais il s’efforce de rompre la prison du sein maternel et il cherche à faire connaître d’avance la venue du Sauveur. « Il est arrivé, dit-il, celui qui brise les liens. Et moi je reste enchaîné, je suis encore tenu à demeurer ici ? Le Verbe vient pour tout rétablir et moi, je reste encore captif ? Je sortirai, je courrai devant lui et je proclamerai à tous : Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » (Jn 1,29)

Mais dis-nous, Jean, retenu encore dans l’obscurité du sein de ta mère, comment vois-tu et entends-tu ? Comment contemples-tu les choses divines ? Comment peux-tu tressaillir et exulter ? « Grand, dit-il, est le mystère qui s’accomplit, c’est un acte qui échappe à la compréhension de l’homme. A bon droit j’innove dans l’ordre naturel à cause de celui qui doit innover dans l’ordre surnaturel. Je vois, avant même de naître, car je vois en gestation le Soleil de justice (Ml 3,20). Je perçois par l’ouïe, car en venant au monde je suis la voix qui précède le grand Verbe. Je crie, car je contemple, revêtu de sa chair, le Fils unique du Père. J’exulte, car je vois le Créateur de l’univers recevoir la forme humaine. Je bondis, car je pense que le Rédempteur du monde a pris corps. Je suis le précurseur de son avènement et je devance votre témoignage par le mien. »

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie attribuée (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 3, p. 1039 rev.)

 

 

 

« Tu n’as pas cru à mes paroles. » (Lc 1,20) « Heureuse celle qui a cru. » (Lc 1,45)

samedi 19 décembre 2015

36618_all_001_01

La mère de Jean Baptiste est une vieille femme stérile ; celle du Christ, une jeune fille dans tout l’éclat de sa jeunesse. Jean est le fruit de la stérilité ; le Christ, celui de la virginité… L’un est annoncé par le message d’un ange ; à l’annonce de l’ange, l’autre est conçu. Le père de Jean ne croit pas à la nouvelle de sa naissance, et il devient muet ; la mère du Christ croit en son fils et, par la foi, elle le conçoit dans son sein. Le cœur de la Vierge accueille d’abord la foi, et alors, devenant mère, Marie reçoit un fruit dans ses entrailles.

Les paroles que Marie et Zacharie adressent à l’ange sont pourtant à peu près semblables. Lorsque l’ange lui annonce la naissance de Jean, le prêtre répond : « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Moi je suis un vieil homme et ma femme aussi est âgée. » À l’annonce de l’ange, Marie répond : « Comment cela va-t-il se faire puisque je suis vierge ? » Oui, ce sont presque les mêmes paroles… Pourtant le premier est repris, la seconde est éclairée. À Zacharie, il est dit : « Parce que tu n’as pas cru » ; à Marie : « Voici la réponse que tu as réclamée. » Encore une fois, ce sont pourtant presque les mêmes paroles de part et d’autre… Mais celui qui entendait les paroles voyait aussi les cœurs ; à lui, rien n’est caché. Le langage de chacun voilait ce qu’il pensait ; mais si cette pensée était cachée pour les hommes, elle ne l’était pas pour l’ange, ou plutôt elle ne l’était pas pour celui qui parlait par l’intermédiaire de l’ange.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 293, 1-2, pour la nativité de saint Jean Baptiste

 

 

 

Attente

mercredi 16 décembre 2015

pra_0245

Comme le jour du jugement dernier, le jour de l’épreuve tombe, comme un filet, de manière imprévisible ; ce qui est certain, c’est qu’il touche l’existence toute entière et que l’on ne pourra pas y échapper. Cependant, de nombreuses personnes fuient cette perspective inéluctable, l’écartant de leur horizon existentiel, pour vivre une illusion de paix.
Lorsque l’épreuve s’abat sur une vie, comment sera-t-elle vécue ? Si les ténèbres du désespoir n’envahissent pas l’âme auparavant aveuglée par les vanités, on peut y décrypter son véritable sens : la souffrance est le cri de Dieu lancé à un monde de sourds. « Convertissez-vous, revenez à moi ! » Ce cri nous sera-t-il familier ou bien nous sera-t-il complètement étranger ?
« Priez en tout temps ». Peut-on prier en tout temps ? (…) tout acte de la vie quotidienne devient prière.
La prière nous met en relation spirituelle avec Dieu, avec le Christ, avec la vierge Marie, avec les saints du ciel. Ce monde en dehors du monde nous devient familier : un monde éclairé non plus par la lumière du soleil, mais par la présence de Dieu dans sa gloire. Lorsque le monde ici-bas passera, nous aurons déjà des repères et des amis dans l’autre. Ainsi, nous nous tiendrons devant le Christ tels que nous sommes et lui nous sauvera de tout péril et de toute confusion.
Ô Jésus, donne-moi de te connaître et augmente en moi la foi. Que tout ce que je dis, tout ce que je fais et tout ce que je suis soit habité par ton Esprit, me tienne éveillé et fasse grandir la louange de ta sainteté dans ma vie. Je te prie, ô Jésus, aussi pour mes proches, pour les chrétiens persécutés. Je te prie pour la conversion des pécheurs et pour les âmes du purgatoire.

Extrait de la méditation écrite par Père Jaroslav de Lobkowicz, LC
catholique.org 28/11/2015

 

 

 

 

Présentation de Marie au temple

samedi 21 novembre 2015

Calvaire_avec_Jean_Dom._Fiorent._16_

Pour St Jean, Marie est avant tout « la Mère de Jésus ». Il nous parle d’elle pour la première fois à l’occasion des noces de Cana, et il ne pense même pas à nous faire connaître son nom : la Mère de Jésus était là… Sa Mère dit aux disciples…(…) ! Si nous pouvions comprendre toute la portée de ce titre, nous saurions parfaitement qui est Marie, car elle n’est que cela : la Mère de Jésus.
Pourtant, au pied de la Croix, St Jean nous découvre une lumière nouvelle, en confirmant la place de la maternité de Marie dans l’économie salvifique de la grâce. En effet, être Mère de Jésus ne se limite pas à le mettre au monde. Elle demeure sa Mère durant toute sa vie terrestre et dans l’accomplissement de l’œuvre de la Rédemption, par le Sacrifice de la Croix.
Et Jésus lui-même, en ce moment suprême, en présence de Marie, reste son Fils : c’est d’abord elle qu’il voit, c’est à elle qu’il pense, avec l’intense souffrance qui « transperce son cœur » selon la prophétie de Siméon. Mais cet ultime dialogue met en lumière, en plus de la sollicitude du Fils pour sa Mère, un lien nouveau qui découle de l’accomplissement de son Sacrifice.

P. Guy Frenod, O.S.B.
Extrait d’une homélie
in mariedenazareth.com
*****
«Dès cette heure, le disciple l’accueillit chez lui» (Jn 19, 27), soulignant ainsi l’adhésion immédiate et généreuse de Jean aux paroles de Jésus et nous informant sur le comportement de gardien fidèle et docile de la Vierge, qu’il adopta toute sa vie.
L’heure de l’accueil est celle de l’accomplissement de l’œuvre du salut.
C’est précisément dans un tel contexte que débute la spiritualité maternelle de Marie et la première manifestation du nouveau lien existant entre elle et les disciples du Seigneur.
Jean accueillit Marie «chez lui ». Cette expression plutôt générique semble souligner son initiative, pleine de respect et d’amour, non seulement d’accueillir Marie dans sa maison, mais surtout de vivre la vie spirituelle en commun avec Elle. En effet, l’expression grecque littéralement traduite «chez lui» n’indique pas tant les biens matériels, car Jean – comme l’observe saint Augustin (1) – « ne possédait personnellement rien», mais plutôt les biens spirituels ou les dons reçus du Christ: la grâce (Jn 1, 16), la Parole (12, 48; 17, 8), l’Esprit (Jn 7, 39 ; 14, 17), l’Eucharistie (Jn 6, 32-58)…
Parmi ces dons, qui dérivent du fait qu’il est aimé par Jésus, le disciple accueille Marie comme Mère, en établissant avec elle une profonde communion de vie (2).
Puisse chaque chrétien, saisir l’exemple du disciple bien-aimé, « prendre Marie chez lui », lui réserver une place dans son existence quotidienne, en reconnaissant son rôle providentiel sur le chemin du salut.

(1) Saint Augustin
(2) Cf. Redemptoris Mater

Jean-Paul II, audience du 07/06/1997
in mariedenazareth.com

escapamargue.blogspot.com

Remèdes à la tristesse

jeudi 19 novembre 2015

entrepreneur 3

Chacun traverse des journées de tristesse, empreintes d’une profonde pesanteur intérieure. Existe-t-il des astuces pour surmonter la mauvaise humeur et retrouver le sourire ? Saint Thomas d’Aquin propose cinq remèdes à la tristesse d’une surprenante efficacité.
Le premier remède réside dans tout plaisir. Comme si le théologien d’il y a 700 ans avait pressenti l’idée, aujourd’hui amplement répandue, que le chocolat a des effets antidépresseurs (…). Ce matérialisme est loin d’être incompatible avec l’Évangile : le Seigneur a participé à des déjeuners et banquets, avant et après sa résurrection, et apprécié nombre de belles choses de la vie (…).
Le deuxième remède proposé par saint Thomas consiste à pleurer. Pour surmonter la mélancolie, il faut un exutoire, sinon l’amertume s’accumule, entravant toutes les actions. Pleurer est un langage, un moyen de s’exprimer et de dénouer une douleur devenue parfois suffocante. Jésus a pleuré, Lui aussi (…).
Le troisième remède est la compassion de nos amis. (…) Lorsque le moral n’est pas au beau fixe, un message, une conversation téléphonique avec un ami sont utiles pour que tout s’éclaircisse.
Le quatrième remède à la tristesse est de contempler la vérité. Contempler la splendeur des choses, la nature, une œuvre d’art, écouter de la musique, se surprendre de la beauté d’un paysage peuvent être des baumes particulièrement efficaces contre la tristesse (…).
Le cinquième remède est le plus surprenant venant d’un maître du Moyen Âge. Le théologien affirme que dormir et faire sa toilette sont d’excellents remèdes à la tristesse. Concevoir qu’un soulagement corporel est utile pour remédier à un mal spirituel est profondément chrétien. Depuis que Dieu est devenu homme, occupant un corps, la séparation entre matière et esprit n’existe plus.
Un préjugé diffus veut que la vision chrétienne de l’homme soit fondée sur l’opposition entre l’âme et le corps, le corps tel un fardeau ou obstacle à la « vie spirituelle ». L’humanisme chrétien considère que l’individu (âme et corps) est « spiritualisé » lorsqu’il cherche l’union avec Dieu. (…)
C’est la promesse humaine et divine de Jésus qui se réalise aussi à travers ces cinq remèdes : « Vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. »

Don Carlo de Marchi
vicaire de l’Opus Dei pour le centre et le sud de l’Italie
aleteia.org 22/09/2015

escapamargue.blogspot.com

 

 

 

De ce monde….

mercredi 21 octobre 2015

monde

Les chrétiens ne cherchent pas à se faire des propres disciples, mais à amener les autres à rencontrer Jésus. La mission doit se vivre avec humilité, notre rôle n’est seulement qu’un rôle de préparation, le rôle principal, c’est celui de Jésus.
Et de fait, c’est cela la principale force des chrétiens, leur force vient seulement de Jésus. Jésus indique à ses disciples de ne pas trop se préoccuper des choses matérielles (argent, sac, sandales,…) ni de chercher à se faire des relations avec le plus de personnes possibles. Cette pauvreté, cette apparente faiblesse, cache en réalité la plus grande force. En laissant Dieu agir à travers eux, les chrétiens s’appuient sur ce qu’il y a de plus puissant dans le monde : le pouvoir de Dieu lui-même. Dieu aime à se choisir de faibles instruments. Il semble même, comme nous le montre l’histoire des saints, que plus l’instrument est petit, plus l’œuvre sera grande. De manière à ce qu’éclate au grand jour la puissance de Dieu.
(…) Il est important pour les chrétiens de se rappeler souvent quel est leur véritable trésor, ce qu’ils ont de plus précieux à offrir. La plus grande chose que les chrétiens puissent faire est de donner Jésus, de le faire connaître. L’homme cherche éperdument à combler le vide qu’il y a dans son cœur dans le divertissement, le plaisir, le pouvoir,… Mais il n’y a que Jésus qui puisse le combler, Jésus est le seul qui puisse guérir notre cœur malade. C’est cela que nous devons donner au monde. En connaissant Jésus, nous avons le meilleur, la seule chose nécessaire. C’est cela qu’il nous fait avant tout partager, en faisant de notre vie un témoignage d’amour
Seigneur, viens prendre la première place dans ma vie. Viens remplir mes journées. Fais de moi ton fidèle témoin, apprends-moi à parler en ton nom, pour te faire connaître. Je veux devenir ton instrument.

Extrait de la méditation par Frère Jean Marie Fornerod, LC
Luc 10. 1-12: « Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
catholique.org 01/10/2015

escapamargue.blogspot.fr

 

 

 

 

« Les Douze étaient avec lui, ainsi que des femmes. »

vendredi 18 septembre 2015

24909_femme_440x260

En ce qui concerne la mission, le fait d’être homme ou femme n’entraîne aucune restriction, de même que l’action salvifique et sanctifiante de l’Esprit chez l’homme n’est aucunement limitée par le fait qu’il soit Juif ou Grec, esclave ou libre, suivant les paroles bien connues de l’apôtre Paul : « Car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28).

Cette unité ne supprime pas les différences. L’Esprit Saint, qui opère cette unité dans l’ordre surnaturel de la grâce sanctifiante, contribue dans la même mesure au fait que « vos fils et vos filles prophétiseront » (Jl 3,1). Prophétiser, cela veut dire exprimer par la parole et par la vie « les merveilles de Dieu » (Ac 2,11), en sauvegardant la vérité et l’originalité de chaque personne, homme ou femme. L’égalité évangélique, la parité de la femme et de l’homme vis-à-vis des merveilles de Dieu, telle qu’elle s’est manifestée d’une manière si claire dans les œuvres et les paroles de Jésus de Nazareth, constitue le fondement le plus évident de la dignité et de la vocation de la femme dans l’Eglise et dans le monde. Toute vocation a un sens profondément personnel et prophétique. Dans la vocation ainsi comprise, la personnalité de la femme trouve une dimension nouvelle : c’est la dimension des « merveilles de Dieu » dont la femme devient le vivant sujet et le témoin irremplaçable.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique « Mulieris dignitatum » § 16 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

« Ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés. »

jeudi 17 septembre 2015

11-TOC-ev

Quand elle a vu les paroles du Christ se répandre partout comme des aromates, la pécheresse…s’est mise à détester la puanteur de ses actes… : « Je n’ai pas eu égard à la miséricorde dont le Christ m’environne, me cherchant quand je m’égare par ma faute. Car c’est moi qu’il cherche partout ; c’est pour moi qu’il dîne chez le pharisien, lui qui nourrit le monde tout entier. Il fait de la table un autel de sacrifice où il s’offre, remettant leur dette à ses débiteurs pour qu’ils s’approchent avec confiance en disant : ‘ Seigneur, délivre-moi du gouffre de mes œuvres. ‘ »

Avidement, elle y accourt et, dédaignant les miettes, elle a saisi le pain ; plus affamée que la Cananéenne (Mc 7,24s), elle a rassasié son âme vide, car elle avait autant de foi. Ce n’est pas son cri d’appel qui l’a rachetée mais son silence, car elle a dit dans un sanglot : « Seigneur délivre-moi du gouffre de mes œuvres »…

Elle s’est hâtée à la maison du pharisien, se précipitant dans la pénitence. « Allons, mon âme, dit-elle, voici le temps que tu demandais ! Celui qui purifie est là, pourquoi rester dans le gouffre de tes œuvres ? Je m’en vais à lui, car c’est pour moi qu’il est venu. Je laisse mes anciens amis, car celui qui est là aujourd’hui, je le désire passionnément ; et puisqu’il m’aime, à lui mon parfum et mes larmes… Le désir du désiré me transfigure et j’aime celui qui m’aime comme il veut être aimé. Je me repens et me prosterne, c’est ce qu’il attend ; je cherche le silence et la retraite, c’est ce qui lui plaît. Je romps avec le passé ; je renonce au gouffre de mes œuvres.

« J’irai à lui donc pour être illuminée, comme le dit l’Écriture, je vais approcher du Christ et je ne serai pas confondue (Ps 33,6 ;1P 2,6). Il ne me fera pas de reproches ; il ne me dira pas : ‘ Jusqu’à présent tu étais dans les ténèbres et tu es venue me voir, moi le soleil. ‘ C’est pourquoi je prendrai du parfum et je ferai de la maison du pharisien un baptistère où je laverai mes fautes et où je me purifierai de mon péché. De larmes, d’huile et de parfum, je remplirai la cuve baptismale où je me laverai, où je me purifierai, et je m’échapperai du gouffre de mes œuvres ».

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d’hymnes
Hymne 21 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p.327 / SC 114, p. 25s)