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Archive pour le mot-clef ‘St Jean-Paul 2’

« Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon ? »

dimanche 17 septembre 2017

Ecclesiastique

L’Église doit considérer comme un de ses principaux devoirs – à chaque étape de l’histoire, et spécialement à l’époque contemporaine – de proclamer et d’introduire dans la vie le mystère de la miséricorde, révélé à son plus haut degré en Jésus Christ. Ce mystère est, non seulement pour l’Église elle-même comme communauté des croyants, mais aussi en un certain sens pour tous les hommes, source d’une vie différente de celle qu’est capable de construire l’homme exposé aux forces tyranniques de la concupiscence qui sont à l’œuvre en lui. Et c’est au nom de ce mystère que le Christ nous enseigne à toujours pardonner. Combien de fois répétons-nous les paroles de la prière que lui-même nous a enseignée, en demandant : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6,12), c’est-à-dire à ceux qui sont coupables à notre égard.

Il est vraiment difficile d’exprimer la valeur profonde de l’attitude que de telles paroles définissent et inculquent. Que ne révèlent-elles pas à tout homme, sur son semblable et sur lui-même ! La conscience d’être débiteurs les uns envers les autres va de pair avec l’appel à la solidarité fraternelle que saint Paul a exprimé avec concision en nous invitant à nous « supporter les uns les autres avec charité » (Ep 4,2). Quelle leçon d’humilité est ici renfermée à l’égard de l’homme, du prochain en même temps que de nous-mêmes ! Quelle école de bonne volonté pour la vie en commun de chaque jour, dans les diverses conditions de notre existence !

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Dives in misericordia » ch. 7, §14 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

« N’est-il pas le fils du charpentier ? »

vendredi 4 août 2017

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La communion de vie entre Joseph et Jésus nous amène à considérer le mystère de l’Incarnation sous l’aspect de l’humanité du Christ, instrument efficace de la divinité pour la sanctification des hommes : « En vertu de la divinité, les actions humaines du Christ ont été salutaires pour nous, produisant en nous la grâce tant en raison du mérite que par une certaine efficacité » (S. Thomas d’Aquin).

Parmi ces actions, les évangélistes privilégient celles qui concernent le mystère pascal, mais ils n’omettent pas de souligner l’importance du contact physique avec Jésus… Le témoignage apostolique n’a pas omis de décrire la naissance de Jésus, la circoncision, la présentation au Temple, la fuite en Égypte et la vie cachée à Nazareth, et cela en raison du mystère de grâce contenu dans de tels gestes, tous salvifiques, parce qu’ils participent de la même source d’amour : la divinité du Christ. Si cet amour, par son humanité, rayonnait sur tous les hommes, les premiers bénéficiaires en étaient bien évidemment ceux que la volonté divine avait placés dans son intimité la plus étroite : Marie, sa mère, et Joseph, son père putatif.

Puisque l’amour paternel de Joseph ne pouvait pas ne pas influer sur l’amour filial de Jésus et que, réciproquement, l’amour filial de Jésus ne pouvait pas ne pas influer sur l’amour paternel de Joseph, comment arriver à connaître en profondeur cette relation tout à fait singulière ? Les âmes les plus sensibles aux impulsions de l’amour divin voient à juste titre en Joseph un exemple lumineux de vie intérieure.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Exhortation apostolique « Redemptoris custos », 27 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

« Elle est étroite la porte, il est resserré le chemin qui conduit à la vie. »

mardi 27 juin 2017

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Je suis venu vous encourager dans la voie de l’Évangile, une voie étroite certes, mais la voie royale, sûre, éprouvée par des générations de chrétiens, enseignée par les saints… C’est la voie sur laquelle, tout comme vous, vos frères dans l’Église universelle s’efforcent de cheminer. Cette voie ne passe pas par la résignation, par les renoncements ou par les abandons. Elle ne se résout pas à l’affadissement du sens moral, et elle souhaiterait que la loi civile elle-même aide à élever l’homme. Elle ne cherche pas à s’enterrer, à demeurer inaperçue, mais elle requiert au contraire l’audace joyeuse des apôtres. Elle bannit donc la pusillanimité, tout en se montrant parfaitement respectueuse à l’égard de ceux qui ne partagent pas le même idéal…

« Reconnais, ô chrétien, ta dignité ! » disait le grand pape St Léon. Et moi, son indigne successeur, je vous dis à vous, mes frères et mes sœurs : Reconnaissez votre dignité ! Soyez fiers de votre foi, du don de l’Esprit que le Père vous a fait. Je viens parmi vous comme un pauvre, avec la seule richesse de la foi, pèlerin de l’Évangile. Donnez à l’Église et au monde l’exemple de votre fidélité sans faille et de votre zèle missionnaire. Ma visite chez vous veut être…un appel à un élan nouveau devant les tâches nombreuses qui s’offrent à vous.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Discours à Paris le 30 mai 1980 (DC 1788 du 15/6/80)

 

 

 

Les exigences du Christ et la joie du cœur

vendredi 16 juin 2017

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Chers jeunes, vous m’avez fait savoir que vous considérez souvent l’Église comme une institution qui ne fait que promulguer des règlements et des lois… Et vous en concluez qu’il y a un profond hiatus entre la joie qui émane de la parole du Christ et le sens d’oppression que suscite en vous la rigidité de l’Église… Mais l’Évangile nous présente un Christ très exigeant qui invite à une radicale conversion du cœur, au détachement des biens de la terre, au pardon des offenses, à l’amour envers l’ennemi, à la patiente acceptation des persécutions et même au sacrifice de sa propre vie par amour du prochain. En ce qui concerne le domaine particulier de la sexualité, on connaît la ferme position qu’il a prise en défense de l’indissolubilité du mariage et à la condamnation prononcée même à l’égard du simple adultère commis dans le cœur. Et pourrait-on ne pas être impressionné face au précepte de « s’arracher l’œil » ou de « se tailler la main » si ces membres sont une occasion de « scandale » ? …

La licence morale ne rend pas les hommes heureux. De même la société de consommation n’apporte pas la joie du cœur. L’être humain ne se réalise que dans la mesure où il sait accepter les exigences qui proviennent de sa dignité d’être créé « à l’image et à la ressemblance de Dieu » (Gn 1,27). C’est pourquoi, si aujourd’hui l’Église dit des choses qui ne plaisent pas, c’est qu’elle se sent obligée de le faire. Elle le fait par devoir de loyauté…

Ne serait-ce donc pas vrai que le message évangélique est un message de joie ? Au contraire, c’est absolument vrai ! Et comment est-ce possible ? La réponse se trouve dans un mot, un seul mot, un mot bref, mais au contenu vaste comme la mer. Et ce mot est : amour. La rigueur du précepte et la joie du cœur peuvent parfaitement se concilier. Qui aime ne craint pas le sacrifice. Et même, il cherche dans le sacrifice la preuve plus convaincante de l’authenticité de son amour.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Discours aux jeunes du Pays-Bas, 14 mai 1985 (trad. ORf 21)

 

 

 

« Ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. »

mercredi 26 avril 2017

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Que nous dit la croix du Christ, qui est le dernier mot, pour ainsi dire, de son message et de sa mission messianiques ? Certes, elle n’est pas encore la parole ultime du Dieu de l’Alliance, qui ne sera prononcée qu’aux lueurs de cette aube où les femmes d’abord puis les apôtres, venus au tombeau du Christ crucifié, le trouveront vide et entendront pour la première fois cette annonce : « Il est ressuscité ». Ils la rediront à leur tour, et ils seront les témoins du Christ ressuscité.

Toutefois, même dans la glorification du Fils de Dieu, la croix ne cesse d’être présente, cette croix qui, à travers tout le témoignage messianique de l’Homme-Fils qui a subi la mort sur elle, parle et ne cesse jamais de parler de Dieu-Père, qui est toujours fidèle à son amour éternel envers l’homme. Car « Il a tellement aimé le monde, donc l’homme dans le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. »

Croire dans le Fils crucifié signifie « voir le Père » (Jn 14,9), signifie croire que l’amour est présent dans le monde, et que cet amour est plus puissant que les maux de toutes sortes dans lesquels l’homme, l’humanité et le monde sont plongés. Croire en un tel amour signifie croire dans la miséricorde. Celle-ci en effet est la dimension indispensable de l’amour. Elle est comme son deuxième nom, et elle est en même temps la manière propre dont il se révèle et se réalise pour s’opposer au mal qui est dans le monde, qui tente et assiège l’homme, s’insinue jusque dans son cœur et peut « le faire périr dans la géhenne » (Mt 10,28).

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Dives in misericordia », § 7 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

« Lui-même était là au milieu d’eux, et il leur dit : ‘ La paix soit avec vous ‘ »

jeudi 20 avril 2017

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Nous avons plus que jamais besoin d’entendre cette parole du Christ ressuscité : « N’ayez pas peur ! » (Mt 28,10) C’est une nécessité pour l’homme d’aujourd’hui…qui ne cesse pas d’avoir peur en son for intérieur et non sans raisons… C’est également une nécessité pour tous les peuples et toutes les nations du monde entier. Il faut que, dans la conscience de chaque être humain, se fortifie la certitude qu’il existe Quelqu’un qui tient dans ses mains le sort de ce monde qui passe, Quelqu’un qui détient les clefs de la mort et des enfers (Ap 1,18), Quelqu’un qui est l’Alpha et l’Oméga de l’histoire de l’homme (Ap 22,13), qu’elle soit individuelle ou collective ; et surtout la certitude que ce Quelqu’un est Amour, l’Amour fait homme, l’Amour crucifié et ressuscité, l’Amour sans cesse présent au milieu des hommes ! Il est l’Amour eucharistique. Il est source inépuisable de communion. Il est le seul que nous puissions croire sans la moindre réserve quand il nous demande : « N’ayez pas peur ! »

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Entrez dans l’espérance, « N’ayez pas peur ! » (trad. Plon/Mame 1994, p. 320)

 

 

 

« Suis-moi ! »

samedi 14 janvier 2017

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Chaque vocation est un événement personnel et original, mais aussi un fait communautaire et ecclésial. Personne n’est appelé à marcher seul. Chaque vocation est suscitée par le Seigneur comme un don pour la communauté chrétienne, qui doit pouvoir en tirer avantage…

C’est surtout vers vous, les jeunes, que je voudrais me tourner : le Christ a besoin de vous pour réaliser son projet de salut ! Le Christ a besoin de votre jeunesse et de votre enthousiasme généreux pour l’annonce de l’Evangile ! Répondez à cet appel par le don de votre vie à Dieu et à vos frères. Faites confiance au Christ. Il ne décevra pas vos désirs et vos projets, mais les remplira de sens et de joie. Il a dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6).

Ouvrez avec confiance votre cœur au Christ ! Laissez sa présence se renforcer en vous à travers l’écoute quotidienne et pleine d’adoration des Saintes Ecritures, qui constituent le livre de la vie et des vocations accomplies.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
(trad. Osservatore Romano)

 

 

 

 

St Jean-Paul II, « le Géant de Dieu » (1920-2005)

samedi 22 octobre 2016

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« Au vu de la dimension extraordinaire avec laquelle ces Souverains Pontifes ont offert au clergé et aux fidèles un modèle singulier de vertu et ont promu la vie dans le Christ, tenant compte des innombrables requêtes partout dans le monde, le Saint-Père François, faisant siens les désirs unanimes du peuple de Dieu, a disposé que les célébrations de saint Jean XXIII, Pape, et de saint Jean-Paul II, Pape, soient inscrites dans le Calendrier Romain général, la première le 11, la deuxième le 22 octobre, avec le degré de mémoire facultative. […] »
De la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, 29 mai 2014, solennité de l’Ascension du Seigneur.

« Frères et sœurs, n’ayez pas peur d’accueillir le Christ et d’accepter son pouvoir ! Aidez le Pape et tous ceux qui veulent servir le Christ et, avec la puissance du Christ servir l’homme et l’humanité entière ! N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! À sa puissance salvatrice ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N’ayez pas peur ! »

Ces paroles mémorables, prononcées le 22 octobre 1978 dans l’homélie du début du pontificat (>>> Vidéo Extraits du discours du pape) restent, désormais, sculptées dans les cœurs de tous les chrétiens et des hommes de bonne volonté du monde entier.

Ce que le Pape demandait à tous, lui même l’a fait en premier : il a ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant, avec la force d’un géant qui venait de Dieu, une tendance qui pouvait sembler irréversible.

bienheureux-jean-paul-2-227x300Karol Józef Wojty?a, devenu Jean-Paul II à son élection au Siège apostolique d’octobre 1978, est né le 18 mai 1920 à Wadowice, petite ville située à 50 km de Cracovie. Il est le plus jeune des trois enfants de Karol Wojty?a et d’Émilie Kaczorowska. Sa mère mourut en 1929. Son frère aîné Edmund, qui fut médecin, est décédé en 1932 ; leur père, ancien sous-officier, en 1941. Leur sœur Olga était décédée avant la naissance de Karol.
Il fut baptisé le 20 juin 1920, dans l’église paroissiale de Wadowice, par le prêtre François ?ak, fit sa Première Communion à neuf ans et reçut la Confirmation à dix-huit ans. Ses études secondaires près l’École Marcin Wadowita de Wadowice achevées, il s’inscrit en 1938 à l’Université Jagellon de Cracovie et à un cours de théâtre. L’Université ayant été fermée en 1939 par l’occupant nazi, le jeune Karol dut travailler sur un chantier de l’usine chimique Solvay afin de gagner sa vie et d’échapper à la déportation en Allemagne.

À compter de 1942, ressentant l’appel au sacerdoce, il suivit les cours de formation du Séminaire clandestin de Cracovie. Il fut à la même époque l’un des promoteurs du Théâtre Rapsodique, lui aussi clandestin.

Après la Seconde Guerre mondiale, il poursuivit ses études au Grand Séminaire de Cracovie à peine rouvert, et également à la Faculté de théologie de l’Université Jagellon, jusqu’à son ordination sacerdotale à Cracovie le Ier novembre 1946 des mains du cardinal Adam Stefan Sapieha. Il fut ensuite envoyé à Rome par le cardinal Sapieha et poursuivit ses études doctorales sous la direction du dominicain français, le P. Garrigou-Lagrange. Il soutint en 1948 sa thèse en théologie consacrée à la Foi dans l’œuvre de saint Jean-de-la-Croix (Doctrina de fide apud Sanctum Ioannem a Cruce). Durant ce séjour romain, il occupa son temps libre pour exercer son ministère pastoral auprès des émigrés polonais de France, de Belgique et des Pays-Bas.

Il rentra en 1948 en Pologne pour être vicaire en diverses paroisses de Cracovie et aumônier des étudiants jusqu’en 1951 où il reprit ses études philosophiques et théologiques.
En 1953, il soutint à l’Université catholique de Lublin une thèse intitulée « Mise en valeur de la possibilité de fonder une éthique catholique sur la base du système éthique de Max Scheler ». Il accéda ensuite à l’enseignement professoral de la théologie morale et d’éthique sociale au Grand Séminaire de Cracovie et à la Faculté de théologie de Lublin.

Le 4 juillet 1958, le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) le nomma Évêque titulaire d’Ombi et auxiliaire de Cracovie et, le 28 septembre suivant, il reçut la consécration épiscopale des mains de l’Archevêque Eugeniusz Baziak, en la cathédrale du Wawel (Cracovie).

Le 13 janvier 1964, il fut nommé Archevêque de Cracovie par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) qui, le 26 juin 1967, l’éleva au cardinalat, du titre de S. Cesareo in Palatio, une diaconie élevée au rang presbytéral pro illa vice (pour l’occasion). Après avoir participé au Concile Vatican II (1962-1965), où il offrit notamment une importante contribution à l’élaboration de la constitution Gaudium et Spes, le Cardinal Wojty?a prit part à toutes les assemblées du Synode des Évêques.

Au cours du second Conclave de 1978, il fut élu Pape par les Cardinaux le 16 octobre et prit le nom de Jean-Paul II. Le 22 octobre, Jour du Seigneur, il entamait solennellement son ministère de 263e successeur de l’Apôtre Pierre. Son pontificat de près de 27 années allait être l’un des plus longs de l’histoire de l’Église.

Jean-Paul II a exercé son ministère pétrinien avec un inlassable esprit missionnaire, prodiguant toutes ses énergies, poussé par la sollicitude pastorale envers toutes les Églises et par la charité ouverte à l’humanité tout entière. En vingt-six années de pontificat, le Pape Jean-Paul II a accompli 104 voyages apostoliques hors d’Italie et 146 visites dans ce pays. Comme Évêque de Rome, il a visité 317 des 333 paroisses de son diocèse.

Jean Paul 2Plus qu’aucun de ses prédécesseurs, il a rencontré le Peuple de Dieu et les Responsables des nations : aux 1166 audiences générales du mercredi ont participé plus de 17.600.000 pèlerins, sans compter toutes les autres audiences spéciales et les cérémonies religieuses [plus de 8 millions de pèlerins seulement au cours du Grand Jubilé de l’An 2000] ; outre les millions de fidèles qu’il a rencontrés au cours de ses visites pastorales en Italie et dans le monde. Nombreuses sont les personnalités gouvernementales reçues en audience : il suffit de rappeler les 38 visites officielles et les 738 audiences ou rencontres de chefs d’État, ainsi que les 246 audiences et rencontres de premiers ministres.

Son amour pour les jeunes l’a poussé à lancer en 1985 les Journées mondiales de la Jeunesse, et les 19 JMJ de son pontificat ont rassemblé des millions de jeunes dans diverses parties du monde. D’autre part, son attention à la famille s’est exprimée par la tenue de Rencontres mondiales des Familles entreprises à son initiative en 1994.

Il a promu avec succès le dialogue avec les juifs et avec les représentants des autres religions, les invitant parfois à des rencontres de prière pour la paix, en particulier à Assise.

Sous sa direction l’Église s’est approchée du troisième millénaire et a célébré le grand Jubilé de l’An 2000, selon les orientations indiquées dans la Lettre apostolique Tertio Millennio Adveniente. Celle-ci s’est ensuite ouverte à la nouvelle époque, en recevant ses indications dans la Lettre apostolique Novo Millennio Ineunte, dans laquelle il montrait aux fidèles le chemin de l’avenir.

Avec l’Année de la Rédemption, l’Année mariale et l’Année de l’Eucharistie il a promu le renouveau spirituel de l’Église.

Il a donné une impulsion extraordinaire aux canonisations et aux béatifications, pour montrer d’innombrables exemples de la sainteté d’aujourd’hui, qui soient un encouragement pour les hommes de notre temps. Jean-Paul II a procédé à 147 cérémonies de béatification (1338 bienheureux) et à 51 de canonisation (482 saints). Il a proclamé Docteur de l’Église sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Il a considérablement élargi le Collège des Cardinaux, en en créant 231 en neuf Consistoires, plus un in pectore, dont le nom n’a jamais été révélé. Il a également présidé six réunions plénières du Sacré Collège.

Jean-Paul II a présidé quinze Synodes des Évêques : six Assemblées ordinaires (1980, 1983, 1987, 1990, 1994 et 2001), une générale extraordinaire (1985), huit spéciales (1980, 1991, 1994, 1995, 1997, 1998 [2] et 1999).

Il a prononcé 20.351 discours pendant son seul pontificat dont 3.438 hors d’Italie. Au nombre de ses documents majeurs, on compte quatorze encycliques, quinze exhortations apostoliques, onze constitutions apostoliques et quarante-cinq lettres apostoliques.

À titre privé, en tant que Docteur, a également publié cinq livres : Entrer dans l’espérance (octobre 1994) ; Don et Mystère : en ce 50ème anniversaire de mon ordination sacerdotale (novembre 1996) ; Triptyque romain – Méditations poétiques (mars 2003) ; Levez-vous et allons ! (mai 2004) et Mémoire et Identité (février 2005).

Les seuls écrits officiels représentent plus de 80.000 pages ; à cela il faut ajouter des publications à titre personnel et sans doute des milliers de lettres et documents privés divers.

Il a promulgué le Catéchisme de l’Église catholique, à la lumière de la Tradition, interprétée avec autorité par le Concile Vatican II. Il a également réformé les Codes de droit canonique latin et oriental, a créé de nouvelles institutions et réorganisé la Curie romaine.

Jean-Paul II est décédé au Vatican le 2 avril 2005 à 21 h 37, tandis qu’on entrait déjà dans le Jour du Seigneur, Octave de Pâques et Dimanche de la Divine Miséricorde.

Les funérailles se sont déroulées le >>> 08/04/05 alors que, depuis son décès, plus de trois millions de fidèles étaient venus à Rome saluer sa dépouille, attendant jusqu’à 24 heures avant d’entrer dans la basilique Saint Pierre.

Le 28 avril, le nouveau pape Benoît XVI a accordé la dispense des 5 années après la mort pour l’ouverture de la Cause en béatification-canonisation de Jean-Paul II. La procédure canonique a été ouverte le 28 juin suivant par le card. Camillo Ruini, Vicaire général pour le diocèse de Rome.

Jean-Paul II (Karol Józef Wojty?a) a été officiellement élevé aux honneurs des autels le dimanche Ier mai 2011, au cours de la messe de béatification, sur la place Saint-Pierre de Rome, présidée par le pape Benoît XVI (>>> Homélie).

Le 27 avril 2014 sa Sainteté le pape Francesco a proclamé Saints ses prédécesseurs Jean XXIII et Jean-Paul II. Un moment de joie et de prière pour les 800.000 et plus fidèles qui du monde entier ont conflué dans la place Saint-Pierre, mais aussi le début d’un voyage eternel dans la gloire de l’Église Catholique.

Pour un approfondissement :
>>> Canonisation des bienheureux Jean XXIII et Jean-Paul II
Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

Savoir juger les signes des temps

vendredi 21 octobre 2016

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Dans un contexte de pluralisme culturel et religieux plus marqué, tel qu’il est prévisible dans la société du nouveau millénaire, le dialogue interreligieux est important pour assurer les conditions de la paix et éloigner le spectre épouvantable des guerres de religion qui ont ensanglanté tant de périodes de l’histoire humaine. Le nom du Dieu unique doit devenir toujours plus ce qu’il est, un nom de paix et un impératif de paix.

Mais ce dialogue ne peut pas être fondé sur l’indifférentisme religieux, et nous avons le devoir, nous chrétiens, de le développer en offrant le témoignage plénier de l’espérance qui est en nous (1P 3,15)… Mais notre devoir missionnaire d’annoncer le Christ ne nous empêche pas d’entrer dans le dialogue avec un cœur profondément ouvert à l’écoute. Nous savons en effet que, face au mystère de la grâce infiniment riche de dimensions et d’implications pour la vie et l’histoire de l’homme, l’Église elle-même ne finira jamais d’approfondir sa recherche, en s’appuyant sur l’assistance du Paraclet, l’Esprit de vérité (Jn 14,17), qui doit précisément la conduire à la « plénitude de la vérité » (Jn 16,13).

Ce principe est à la base non seulement de l’inépuisable approfondissement théologique de la vérité chrétienne, mais aussi du dialogue chrétien avec les philosophies, les cultures, les religions. Souvent, l’Esprit de Dieu, qui « souffle où il veut » (Jn 3,8), suscite dans l’expérience humaine universelle, en dépit des nombreuses contradictions de cette dernière, des signes de sa présence, qui aident les disciples mêmes du Christ à comprendre plus profondément le message dont ils sont porteurs. N’est-ce pas dans cette attitude d’ouverture humble et confiante que le Concile Vatican II s’est attaché à « lire les signes des temps » ? (Gaudium et spes, §4) Tout en se livrant soigneusement à un discernement attentif pour recueillir les « signes véritables de la présence ou du dessein de Dieu » (§11), l’Église reconnaît que, non seulement elle a donné, mais qu’elle a aussi « reçu de l’histoire et de l’évolution du genre humain » (§44). Le Concile a aussi invité à adopter à l’égard des autres religions cette attitude d’ouverture et en même temps de discernement attentif.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique Novo millenio ineunte, 6/01/2001, § 55-56 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie

vendredi 12 août 2016

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1. « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ! » (Lc 1, 28).

À travers ces paroles de l’Archange Gabriel, nous nous adressons à la Vierge Marie plusieurs fois par jour. Nous les répétons aujourd’hui avec une joie fervente, en la solennité de l’Immaculée Conception, en rappelant la date du 8 décembre 1854, lorsque le bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) proclama cet admirable dogme de la foi catholique précisément dans cette Basilique vaticane. […]

2. Combien est grand le mystère de l’Immaculée Conception, que nous présente la liturgie d’aujourd’hui ! Un mystère qui ne cesse d’attirer la contemplation des croyants et qui inspire la réflexion des théologiens. Le thème du Congrès qui vient d’être rappelé -« Marie de Nazareth accueille le Fils de Dieu dans l’histoire »- a permis un approfondissement de la doctrine de la conception immaculée de Marie comme présupposé pour l’accueil en son sein virginal du Verbe de Dieu incarné, Sauveur du genre humain.
« Pleine de grâce », « κεχαριτωμενη » : c’est à travers cette appellation, selon l’original en grec de l’Évangile de Luc, que l’Ange s’adresse à Marie. Tel est le nom avec lequel Dieu, à travers son messager, a voulu qualifier la Vierge. C’est de cette façon qu’Il l’a pensée et vue depuis toujours, ab aeterno.

3. Dans l’hymne de la Lettre aux Éphésiens, qui vient d’être proclamé, l’Apôtre loue Dieu le Père car il « nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles aux cieux, dans le Christ » (1, 3). Avec quelle bénédiction très spéciale Dieu s’est-il adressé à Marie depuis le début des temps ! Marie est véritablement bénie entre toutes les femmes (cf. Lc 1, 42) !
Le Père l’a choisie dans le Christ avant la création du monde, afin qu’elle soit sainte et immaculée en sa présence dans l’amour, la prédestinant d’avance à l’adoption filiale par Jésus Christ (cf. Ep 1, 4-5).

4. La prédestination de Marie, comme celle de chacun de nous, est relative à la prédestination du Fils. Le Christ est la souche qui devait écraser la tête de l’antique serpent, selon le Livre de la Genèse (cf. Gn 3, 15) ; c’est l’Agneau sans tache (cf. Ex 12, 5; 1 P 1, 19), immolé pour racheter l’humanité du péché.
En prévision de sa mort salvifique, Marie, sa Mère, a été préservée du péché originel et de tout autre péché. Dans la victoire du nouvel Adam, il y a également celle de la nouvelle Ève, mère des rachetés. L’Immaculée est ainsi un signe d’espérance pour tous les vivants, qui ont vaincu Satan par le sang de l’Agneau (cf. Ap 12, 11).

5. Nous contemplons aujourd’hui l’humble jeune fille de Nazareth sainte et immaculée en présence de Dieu dans la charité (cf. Ep 1, 4), cette charité qui, dans sa source originelle, est Dieu lui-même, un et trine.
Œuvre sublime de la Très Sainte Trinité que l’Immaculée Conception de la Mère du Rédempteur ! Pie IX, dans la Bulle Ineffabilis Deus, rappelle que le Tout-Puissant a établi « par un seul et même décret l’origine de Marie et l’incarnation de la Sagesse divine » (Pie IX Pontificis Maximi Acta, Pars prima, p. 559).
Le oui de la Vierge à l’annonce de l’Ange prend place dans la situation concrète de notre condition terrestre, en humble obéissance à la volonté divine de sauver l’humanité non pas de l’histoire, mais dans l’histoire. En effet, préservée de toute tache de péché originel, la « nouvelle Ève » a bénéficié de façon particulière de l’œuvre du Christ comme Médiateur et Rédempteur très parfait. Rachetée la première par son Fils, participant en plénitude à sa sainteté, Elle est déjà ce que toute l’Église désire et espère être. Elle est l’icône eschatologique de l’Église.

6. C’est pourquoi l’Immaculée, qui marque « le début de l’Église, épouse du Christ sans tache et sans ride, resplendissante de beauté » (Préface), précède toujours le Peuple de Dieu, dans le pèlerinage de la foi vers le Royaume des cieux (cf. Lumen gentium, n. 58 ; Enc. Redemptoris Mater, n. 2).
Dans la Conception immaculée de Marie, l’Église voit se projeter, anticipée à travers son membre le plus noble, la grâce salvifique de Pâques.
Dans l’événement de l’Incarnation, elle trouve le Fils et la Mère indissolublement associés : « Celui qui est son Seigneur et sa Tête et celle qui, en prononçant le premier fiat de la Nouvelle Alliance, préfigure sa condition d’épouse et de Mère » (Redemptoris Mater, n. 1).

7. À Toi, Vierge immaculée, prédestinée par Dieu par-dessus toute autre créature comme avocate de grâce et modèle de sainteté pour son peuple, je renouvelle aujourd’hui de façon particulière l’acte de consécration de toute l’Église.
Puisses-tu guider ses fils dans leur pèlerinage de foi, les faisant devenir toujours plus obéissants et fidèles à la Parole de Dieu.
Puisses-tu accompagner chaque chrétien sur le chemin de la conversion et de la sainteté, dans la lutte contre le péché et dans la recherche de la beauté véritable, qui constitue toujours la marque et le reflet de la Beauté divine.
Puisses-tu encore obtenir la paix et le salut pour tous les peuples. Que le Père éternel, qui t’a voulue Mère immaculée du Rédempteur, renouvelle également dans notre temps, à travers toi, les prodiges de son amour miséricordieux. Amen !

St Jean-Paul 2
Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm»).