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Archive pour le mot-clef ‘amour de Dieu’

L’amour du Ciel doit passer avant tout autre souci

lundi 21 août 2023

L’amour céleste… consiste pour l’homme à connaître et à reconnaître Dieu en l’aimant plus que tout. Cet amour proclame : « Douce vie et douce étreinte de la vie éternelle, bienheureuse félicité dans laquelle résident les récompenses éternelles, toi qui es toujours faite de véritables délices, si bien que jamais, en fait, je ne puis être remplie ni rassasiée de la joie intérieure qui est en mon Dieu. » L’amour du Ciel doit passer avant tout autre souci. Et chaque œuvre bonne est formée de deux parties : l’amour de Dieu et l’amour de l’homme.

La discipline suit l’amour du Ciel. Elle est comme un enfant, puisqu’elle ne veut pas être puissante en accomplissant sa propre volonté, mais qu’elle veut rester fidèlement dans la crainte, la retenue et le respect. Par la foi en l’amour, l’homme se lie lui-même dans la loi de la discipline. (…) La vertu de miséricorde se lève pour aller vers les pauvres. Car la miséricorde de sa grâce se trouve dans le cœur du Père éternel. J’ai placé mon Fils dans la poitrine de la miséricorde, lorsque je l’ai envoyé dans le sein de la Vierge Marie. L’homme, justifié par les vertus, devient capable de regarder la misère de son prochain et de l’aider comme lui-même dans les vrais besoins. La miséricorde murmure : « Je tends toujours les mains vers les étrangers, les malheureux, les pauvres, les infirmes et ceux qui gémissent. » Après la miséricorde surgit la victoire par laquelle l’homme est vainqueur de lui-même et des vices d’autrui. (…) Enfin, la patience et le gémissement de l’âme possèdent une douceur qui empêche l’homme d’être écrasé par les épreuves.

Libre de tout souci du siècle, il se tourne vers ce qui est éternel en Dieu dans la vie future.

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)

 

 

 

Dieu a tant aimé le monde

mercredi 27 avril 2022

Les miséricordes dont vous avez été l’objet sont des gages extrêmement sûrs de son amour pour vous. Or, quand Dieu aime une âme et qu’il en est sincèrement aimé, il lui déplaît de trouver en elle la défiance. Si donc vous voulez réjouir son Cœur si aimant, allez à lui, à partir de ce jour, dans toute la mesure que vous pourrez atteindre, avec la plus sincère confiance et la plus libre tendresse.

« J’ai gravé ton nom sur mes mains, disait le Seigneur à Jérusalem ; tes murailles sont toujours devant mes yeux » (cf. Is 49,16). Ainsi vous parle-t-il à vous-même : « Âme chérie, que crains-tu ? pourquoi cette défiance ? Ton nom, je le porte écrit dans mes mains : c’est-à-dire que je ne perds jamais de vue le bien à te faire. Ce sont tes ennemis qui te font trembler ? Sache que le souci de ta défense est tellement présent à ma pensée qu’il m’est impossible de m’en distraire. » (…)

Par-dessus tout avivez votre confiance par la pensée du don que Dieu nous a fait en Jésus-Christ : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). D’où pourrait, s’écrie l’Apôtre, nous venir la crainte que Dieu vous refusât aucun bien, après qu’il a daigné nous faire donation de son Fils même : « Il l’a livré pour nous tous : comment ne nous aurait-il pas donné aussi toutes choses avec lui ? » (Rm 8,32)

« Mes délices sont d’être avec les enfants des hommes » (Pr 8,31). Le paradis de Dieu, pouvons-nous dire, c’est le cœur de l’homme. Dieu vous aime ? Aimez-le. Se délices sont d’être avec vous ? Mettez vos délices à rester avec lui, à passer votre vie entière en sa toute aimable compagnie, qui sera, vous l’espérez bien, le charme de votre éternité.

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787)

 

 

L’amour maternel de Dieu

jeudi 10 mars 2022

Cherchons dans les choses humaines une comparaison pour l’incomparable clémence de notre Créateur ; non que nous prétendions y trouver quelque égalité de tendresse, mais du moins une certaine ressemblance dans l’indulgente bonté.

Je suppose une mère pleine d’amour et de soin. Elle porte longtemps son petit enfant dans ses bras, jusqu’à ce qu’enfin elle lui apprenne à marcher. Et d’abord, elle le laisse ramper. Puis, elle le dresse, et le soutient de la main droite, pour qu’il apprenne à poser les pieds l’un devant l’autre. Bientôt, elle l’abandonne un instant ; mais le voit-elle chanceler, vite elle le prend, soutient ses pas hésitants, le relève s’il est tombé, ou le retient dans sa chute, ou bien, au contraire, le laisse tomber doucement, pour le relever ensuite. Cependant, il est devenu un jeune garçon ; le voilà bientôt dans toute la force de l’adolescence et de la jeunesse. Elle lui fait alors porter des charges ou lui enjoint des travaux qui l’exercent sans l’accabler, elle le laisse lutter avec ses compagnons.

Combien notre Père à tous, qui est aux cieux, sait-il mieux qui il doit porter sur le sein de sa grâce, qui il doit exercer en sa présence à la vertu, en le laissant arbitre de ses volontés ! Et toutefois, il aide encore celui-ci dans ses labeurs, il écoute ses appels, il ne se dérobe pas à ses recherches, il va jusqu’à le retirer parfois du danger à son insu. Ceci montre à l’évidence que les jugements de Dieu sont insondables, et incompréhensibles les voies par lesquelles il attire au salut le genre humain.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

« Le grand, le premier commandement »

vendredi 20 août 2021

Pour pouvoir beaucoup aimer Dieu dans le ciel, il faut d’abord l’aimer beaucoup sur la terre. Le degré de notre amour pour Dieu à la fin de notre vie sera la mesure de notre amour de Dieu pendant l’éternité. Voulons-nous acquérir la certitude de ne plus nous séparer de ce souverain Bien dans la vie présente ? Étreignons-le de plus en plus par les liens de notre amour, en lui disant avec l’Épouse du Cantique des Cantiques : « J’ai trouvé celui que mon cœur aime : je l’ai saisi et je ne le lâcherai pas » (3,4). Comment l’Épouse sacrée a-t-elle saisi son Bien-Aimé ? « Avec les bras de la charité », répond Guillaume (…) ; « c’est avec les bras de la charité que l’on saisit Dieu », reprend saint Ambroise. Heureux donc qui pourra s’écrier avec saint Paulin : « Que les riches possèdent leurs richesses, que les rois possèdent leurs royaumes : notre gloire, notre richesse et notre royaume à nous, c’est le Christ ! » Et avec saint Ignace : « Donne-moi seulement ton amour et ta grâce, je suis assez riche ». Fais que je t’aime et que je sois aimé de toi ; je ne désire pas et n’ai pas à désirer autre chose.

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787)

 

 

La porte est ouverte !

jeudi 20 mai 2021

Après avoir tout accompli et revêtu pour nous une nature humaine, Christ notre Dieu, Jésus, l’absolument parfait, est remonté au ciel et comme prix du combat il nous a décerné sa paix (cf. Col 3,15) en disant : « Je vous donne ma paix » (Jn 14,27). Cela ne concerne pas seulement les apôtres ; en effet, notre Dieu lui-même, qui donne la vie a dit : « Ce n’est pas seulement pour ceux-ci, Père, que je te prie, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un comme nous sommes un » (Jn 17,20-22).

Là-dessus, mes très honorés frères, il est juste de s’écrier comme l’apôtre : « Qui nous séparera de l’amour de Dieu ? Les tribulations, l’angoisse, la persécution, la faim, le glaive ou le danger ? » (Rm 8,35) (…). Exultez et soyez remplis de joie en voyant l’amour de Dieu pour l’homme ! Sous nos yeux, il y a la vie, en face de nous, la joie, à nos pieds, la félicité ! La porte est ouverte ! Courez, prenez ! (cf. Ph 3,13) Pour cela, qui manquera d’énergie ? Qui ne se hâtera, l’un essayant encore et toujours plus de devancer l’autre, stimulé par la pensée que ce ne sont pas des trésors corruptibles et terrestres qui s’offrent à lui, mais des trésors éternels et immortels ? (…)

Que le Seigneur Dieu vous donne (…) de vous établir tous dans le bien, de l’emporter dans la course, d’être admis dans le stade et de ceindre les couronnes de la victoire. Puissions-nous obtenir tous les biens qui s’y attachent, par la grâce et la bonté de notre Seigneur Jésus Christ. À lui appartiennent, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur et adoration, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.

Saint Théodore le Studite (759-826)

 

 

Tu goûteras la douceur cachée

vendredi 7 mai 2021

Place ton esprit devant le miroir de l’éternité, laisse ton âme baigner dans la splendeur de la Gloire, unis-toi de cœur à Celui qui est l’incarnation de l’essence divine, et, grâce à cette contemplation, transforme-toi tout entière à l’image de sa divinité. Tu arriveras ainsi à ressentir ce que seuls perçoivent ses amis ; tu goûteras la douceur cachée que Dieu lui-même a, dès le commencement, réservée à ceux qui l’aiment.

Sans accorder même un seul regard à toutes les séductions trompeuses par lesquelles le monde enchaîne les pauvres aveugles qui s’attachent à lui, aime donc plutôt de tout ton être Celui qui, par amour pour toi, s’est aussi donné tout entier, lui dont le soleil et la lune admirent la beauté, lui qui prodigue des récompenses dont l’ampleur et la valeur sont sans bornes. Je veux parler du Fils du Très-Haut, que la Vierge enfante sans cesser d’être vierge.

Sainte Claire d’Assise (1193-1252)

 

 

Ne rien préférer au Christ

mercredi 8 novembre 2017

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Notre Seigneur Jésus Christ a dit à tous, à plusieurs reprises et en donnant diverses preuves : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » ; et encore : « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qu’il a ne peut être mon disciple ». Il nous paraît donc exiger le renoncement le plus complet… « Où est ton trésor, dit-il ailleurs, là est ton cœur » (Mt 6,21). Si donc nous nous réservons des biens terrestres ou quelque provision périssable, notre esprit y demeure enlisé comme dans de la boue. Il est alors inévitable que notre âme soit incapable de contempler Dieu, et devienne insensible aux désirs des splendeurs du ciel et des biens qui nous sont promis. Nous ne pourrons obtenir ces biens que si nous les demandons sans cesse, avec un ardent désir qui, du reste, nous rendra léger l’effort pour les atteindre.

Se renoncer, c’est donc délier les liens qui nous attachent à cette vie terrestre et passagère, se libérer des contingences humaines, afin d’être plus à même de marcher dans la voie qui conduit à Dieu. C’est se libérer des entraves afin de posséder et user de biens qui sont « beaucoup plus précieux que l’or et que l’argent » (Ps 18,11). Et pour tout dire, se renoncer, c’est transporter le cœur humain dans la vie du ciel, en sorte qu’on puisse dire : « Notre patrie est dans les cieux » (Ph 3,20). Et surtout, c’est commencer à devenir semblable au Christ, qui pour nous s’est fait pauvre, de riche qu’il était (2Co 8,9). Nous devons lui ressembler si nous voulons vivre conformément à l’Évangile.

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Grandes Règles monastiques ; question 8 (trad. Brésard, 2000 ans C, p. 224 et Lèbe, Maredsous)

 

 

 

Psaume 136(135),1-3.16-18.21-22.24.

vendredi 18 août 2017

Psaume 136

 
Rendez grâce au Seigneur : il est bon,
éternel est son amour !
Rendez grâce au Dieu des dieux,
éternel est son amour !
Rendez grâce au Seigneur des seigneurs,
éternel est son amour !

Lui qui mena son peuple au désert,
éternel est son amour !
qui frappa des princes fameux,
éternel est son amour !
et fit périr des rois redoutables,
éternel est son amour !

Pour donner leur pays en héritage,
éternel est son amour !
en héritage à Israël, son serviteur,
éternel est son amour !
il nous tira de la main des oppresseurs,
éternel est son amour !

 

 

Amour de Dieu, amour du prochain

vendredi 24 mars 2017

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L’apôtre Paul écrit : « Le but de cette injonction, c’est l’amour qui vient d’un cœur pur, d’une conscience droite et d’une foi sincère » (1 Tm 1,5)… Quoi de plus doux, frères très chers, que l’amour, que la charité ? Que ceux qui ne le connaissent pas « goûtent et voient ». Qu’est-ce qu’il faut goûter pour savourer la douceur de la charité ? « Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux » (Ps 33,9), car « Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui » (1Jn 4,16)…

Si tu possèdes la charité, tu possèdes Dieu, et si tu possèdes Dieu, que te manque-t-il ? Que possède le riche s’il n’a pas l’amour ? Que manque-t-il au pauvre s’il possède l’amour ? Peut-être penses-tu que celui dont le coffre est plein d’or est riche ?… Tu as tort, car c’est celui en qui Dieu daigne habiter qui est vraiment riche. Que pourras-tu ignorer des Écritures si la charité, c’est-à-dire Dieu, a commencé à te posséder ? Quelle bonne œuvre ne pourras-tu pas accomplir si tu es digne de porter en ton cœur la source de toutes les bonnes œuvres ? Quel adversaire craindras-tu si tu mérites d’avoir Dieu en toi comme roi ?

Gardez donc et conservez, frères bien-aimés, le lien doux et salutaire de la charité (cf Col 3,14). Mais avant tout, gardez le vrai amour -– non pas celui que l’on promet en paroles et que l’on n’observe pas dans son cœur (1Jn 3,18), mais celui qui s’exprime en paroles parce qu’il demeure toujours en notre cœur… Car la racine de tous les biens, c’est la charité, comme aussi « la racine de tous les maux c’est l’amour de l’argent » (1Tm 6,10).

Saint Césaire d’Arles (470-543), moine et évêque
Sermon 22 ; SC 243 (trad. cf SC p. 33)

 

 

 

Amour

dimanche 6 mars 2016

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La courte histoire du fils prodigue de l’évangile de ce jour s’adresse aussi bien au pécheur repentant implorant miséricorde qu’au croyant invétéré trop sûr de ses convictions, jaloux, intransigeant et ayant du mal à se reconnaître pécheur. Pour l’un et l’autre, Dieu se montre comme un père aimant et compatissant. Finalement, la parabole du fils prodigue sonne comme un message de consolation et une invitation à trouver ou à retrouver la voie de l’espérance. En fait, dans son amour inconditionnel pour les hommes, Dieu veut tout simplement les faire participer à sa vie bienheureuse et éternelle, tel est le grand dessein divin… hélas, souvent méconnu ou oublié des humains !
Karin Bouchot