ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘Philothée le Sinaïte’

« Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15,5)

mercredi 13 mai 2020

Attachons-nous de toutes nos forces au Christ, à cause de ceux qui s’efforcent continuellement de le détacher de l’âme, afin que Jésus ne s’en aille pas (cf. Jn 5,13), s’éloignant de la foule des pensées qui sont dans le lieu de l’âme. Il n’est pas possible de nous attacher à lui de toutes nos forces sans que l’âme se donne de la peine.

Cherchons à toucher sa vie dans la chair, afin de mener la nôtre avec humilité. Attachons nous à sa Passion, afin de supporter ce qui nous afflige en cherchant à l’imiter. Et goûtons l’ineffable économie qui le fit descendre jusqu’à nous : quand l’âme aura goûté à sa douceur, nous connaîtrons alors que le Seigneur est bon (cf. Ps 33(34),9). Outre tout cela, ou plutôt avant tout cela, croyons-le, ayons dans ce qu’il nous dit une foi inébranlable, acceptons chaque jour ce que nous envoie sa providence. Et quoi qu’elle nous apporte, accueillons-le avec action de grâce, dans la joie et de tout notre cœur, afin d’apprendre à ne regarder que Dieu seul, qui gouverne l’univers par les raisons divines de la sagesse. Quand nous faisons tout cela alors nous ne nous trouvons sans doute pas loin de Dieu, s’il est vrai que la piété est une perfection jamais accomplie, comme a dit l’un de ces hommes qui portaient Dieu et étaient parfaits en esprit. (…)

Le souvenir joyeux de Dieu, c’est-à-dire Jésus, joint à l’ardeur du cœur et à une aversion salvatrice, dissipe naturellement tous les sortilèges des pensées, les réflexions, les raisonnements, les imaginations, les formes ténébreuses, en un mot tout ce par quoi le malfaisant se prépare à combattre les âmes et les affronte, cherche à les décourager et les engloutit. Mais si on l’invoque, Jésus consume tout facilement. Car notre salut n’est en nul autre que dans le Christ Jésus. Le Sauveur l’a d’ailleurs dit lui-même : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5).

Philothée le Sinaïte

 

 

 

Au-dedans du cœur, le Royaume

mercredi 12 février 2020

À toute heure et à chaque instant, gardons assurément notre cœur (cf. Pr 4,23 LXX) des pensées qui viennent obscurcir le miroir de l’âme, sur lequel Jésus Christ, la sagesse et la puissance de Dieu le Père (cf. 1 Cor 1,24), pose son empreinte et inscrit son image lumineuse, et cherchons sans relâche au-dedans du cœur le Royaume des cieux (cf. Mt 6,33). (…)

Il est impossible à celui qui se livre aux pensées mauvaises de se garder pur des péchés dans son homme extérieur. Et s’il ne déracine pas de son cœur les pensées mauvaises, il ne se peut pas non plus qu’il ne les porte pas vers des œuvres mauvaises. La cause du regard adultère est que l’œil intérieur s’est déjà livré à l’adultère et aux ténèbres. Et la cause du désir d’écouter des infamies est que nous écoutons ce que nous murmurent les démons infâmes qui sont en nous. Nous devons donc, dans le Seigneur, chacun de nous, nous purifier au-dedans et au dehors, garder nos propres sens, nous maintenir purs de toute activité inspirée par la passion et le péché. Et de même qu’auparavant adonnés à la vie du monde, dans notre ignorance et la vanité de notre intelligence, nous étions asservis par toute notre intelligence et tous nos sens au mensonge du péché, de même, nous retournant vers la vie selon Dieu, il nous faut, par toute notre intelligence et tous nos sens, nous asservir au Dieu vivant et véritable (cf. 1 Th 1,9), à sa justice et à sa volonté. (…)

Menons donc le combat de l’intelligence contre ces démons, afin de ne pas faire passer leurs volontés mauvaises dans nos œuvres comme des péchés réels. Mais si nous retranchons de nos cœurs le péché, nous trouverons en nous-mêmes le Royaume de Dieu. Par cette très belle ascèse, gardons au nom de Dieu la pureté et la continuelle componction de notre cœur.

Philothée le Sinaïte

 

 

 

 

Appelle Jésus Christ à ton aide

mardi 2 juillet 2019

Il faut armer notre ardeur contre les seuls démons qui, dans l’ordre de la raison, nous haïssent et exercent leur propre ardeur contre nous. Quant à la manière de mener selon les circonstances cette guerre qui est en nous, écoute et fais ceci : joins la prière à la sobriété et à la vigilance, car la vigilance, qui ne cessent de veiller, aperçoivent ceux qui entrent : elles les empêchent un moment d’entrer, puis elles appellent au secours le Seigneur Jésus Christ, pour qu’il chasse les ennemis mauvais. L’attention les empêche d’entrer, en s’opposant à eux. Et Jésus, invoqué, chasse les démons et leurs fantasmes.

Mets beaucoup de rigueur à garder ton intelligence. Dès que tu prends conscience d’une pensée, réfute-la. Mais aussitôt appelle vite le Christ à ton aide. Le doux Jésus, avant même que tu aies fini de parler, te dira : « Je suis venu assurer ta défense ». Et quand ta prière aura renversé tous ces ennemis, veille de nouveau sur ton intelligence. Voici que des vagues encore plus nombreuses que les premières arrivent l’une après l’autre, et sur elle nage ton âme. Mais Jésus revient, éveillé par son disciple, et il commande en Dieu aux vents mauvais (cf. Mt 8,23-27). Pour ces grâces, consacre une heure si tu peux, ou un instant, à glorifier Celui qui t’a sauvé.

Philothée le Sinaïte