ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘prière’

Cherchez en lisant, frappez en priant et vous entrerez en contemplant !

mardi 25 juin 2024

La douceur de la vie bienheureuse est recherchée dans la lecture, trouvée dans la méditation, demandée dans la prière, et savourée dans la contemplation. C’est pourquoi le Seigneur lui-même dit : « Cherchez et vous trouverez, frappez et on vous ouvrira » (Mt 7,7). Cherchez en lisant, vous trouverez en méditant. Frappez en priant, vous entrerez en contemplant. La lecture présente en quelque sorte une nourriture solide à la bouche, la méditation la mâche et la broie, la prière obtient le sens du goût, la contemplation est la douceur même qui réjouit et refait. La lecture atteint l’écorce, la méditation pénètre la moelle, la prière exprime le désir, et la contemplation savoure la douceur obtenue. L’esprit voit qu’il ne peut atteindre par lui-même la douceur tant désirée de la connaissance et de l’expérience. Plus son cœur devient profond, plus la hauteur de Dieu lui paraît lointaine. Il s’humilie alors et se réfugie dans la prière. (…)

“J’ai longtemps médité en mon cœur, et un feu s’est allumé dans ma méditation : le désir de te connaître davantage. Quand tu romps pour moi le pain de la sainte Écriture, tu m’es connu dans cette fraction du pain (cf. Lc 24, 30-35). Et plus je te connais, plus je désire te connaître, non seulement dans l’écorce de la lettre mais dans la saveur de l’expérience. Je ne demande pas cela, Seigneur, en raison de mes mérites, mais à cause de ta miséricorde. J’avoue, en effet, que je suis pécheur et indigne, mais « les petits chiens eux-mêmes mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres » (Mt 15,27). Donne-moi donc, Seigneur, les gages de l’héritage futur, une goutte au moins de la pluie céleste pour rafraîchir ma soif, car je brûle d’amour.”

Guigues le Chartreux (?-1188)

 

 

 

Dirige mon âme vers le ciel !

vendredi 14 juin 2024

Moi, doublement atteint
Par les flèches mortifères du Mauvais,
Je crie comme l’infirme :
« Impose le remède à la blessure profonde de mon âme. »

Ôte des yeux de mon esprit la poussière des vices,
Celle de l’intérieur et celle de l’extérieur,
Afin que je voie clairement au ciel
La face de l’Archétype.

Et au lieu d’entendre la parole commune
Dans le réceptacle de mon ouïe,
Imprime en lui la parole de la sainte Écriture,
Du Testament où parle Dieu.

Place une sentinelle auprès des lèvres de ma bouche,
Pour que je ne parle pas au détriment de l’âme,
Mais que je prenne la parole toujours selon ta volonté,
Pour l’édification et le profit de l’auditeur.

Accorde à mes mains actives la grâce
D’accomplir le bien durable ;
De ne pas s’appliquer aux plaisirs,
Aux choses palpables, nuisibles.

Et si ces sens venaient à glisser et à scandaliser,
Fais que j’imite, selon le commandement,
Celui qui a préféré se sacrifier,
Afin de ne pas subir totalement le châtiment.

Dirige les pas de mon âme vers le ciel,
Et affermis-les sur le Roc inébranlable,
Afin qu’ils ne soient pas pour tout mon être
Une occasion de tomber dans le feu.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

 

Écoute, Seigneur mon Dieu, cette prière pour ton peuple !

mercredi 15 mai 2024

Dieu de miséricorde, écoute la prière que je fais pour ton peuple. Ma fonction m’y oblige, mon cœur m’y incline et la considération de ta bonté m’y porte. Tu sais, doux Seigneur, combien je les aime, comment mon cœur leur est donné et à quel point ma tendresse leur est acquise. tu sais, mon Seigneur, que c’est sans dureté ni esprit de domination que je leur commande et combien je désire davantage leur être utile dans la charité que d’être le premier parmi eux, leur être soumis dans l’humilité et uni dans l’affection, tout comme l’un d’entre eux.

Aussi écoute-moi, Seigneur mon Dieu : écoute-moi, et que tes yeux soient ouverts sur eux jour et nuit. Étends tes ailes et protège-les, Seigneur très bon ; étends ta droite sainte et bénis-les ; répands dans leurs cœurs ton Esprit Saint, et qu’il les garde dans l’unité d’esprit et le lien de la paix, dans la chasteté de la chair et l’humilité de l’âme. (…)

Que sous l’action de ton Esprit, doux Seigneur, ils aient la paix en eux-mêmes, entre eux et avec moi ; qu’ils soient modestes, bienveillants ; qu’ils s’obéissent, s’entraident et se supportent mutuellement. Qu’ils aient la ferveur de l’esprit, la joie de l’espérance, une patience inlassable dans la pauvreté, l’abstinence, les travaux et les veilles, le silence et le recueillement. Sois au milieu d’eux selon ta ferme promesse. Et puisque tu sais ce dont chacun a besoin, je t’en prie, raffermis en eux ce qu’il y a de faible, (…), guéris ce qui est malade, apaise leurs chagrins, ranime les tièdes, rassure les instables, que tous se sentent aidés de ta grâce dans leurs besoins et leurs tentations.

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167)

 

 

 

Ô mon amour, Dieu de ma vie !

jeudi 2 mai 2024

Que suis-je, ô mon Dieu, amour de mon cœur ? Hélas, hélas, que je te suis dissemblable. Voici que moi, je suis comme une infime gouttelette de ta bonté, et toi, tu es l’océan rempli de toute douceur.

Ô amour, amour, ouvre, ouvre sur moi si petite les entrailles de ta bonté ; fais jaillir sur moi toutes les cataractes de ta très bénigne paternité ; fais sourdre sur moi toutes les sources du grand abîme de ton infinie miséricorde. Que m’engloutisse le gouffre de ta charité. Que je sois immergée dans l’abîme et l’océan de ta miséricordieuse bonté. Que je disparaisse dans le déluge de ton vivant amour, comme disparaît une goutte d’eau de la mer, dans la profondeur de son immensité. Que je meure, que je meure dans le torrent de ton immense pitié, comme meurt l’étincelle du feu dans le courant impétueux du fleuve.

Que la rosée de ton amour m’enveloppe. Que la coupe de ton amour m’enlève la vie. Que le secret dessein de ton très sage amour opère et achève en moi la glorieuse mort d’amour, cet amour qui donne la vie. Là, je perdrai ma vie en toi, là où tu vis éternellement, ô mon amour, Dieu de ma vie. Amen.

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

 

 

 

« Je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. »

mercredi 24 avril 2024

Ô bon Maître, Jésus Christ, j’étais sans aucun secours, je ne demandais rien, je n’y pensais même pas, et ta lumière m’a éclairé dans ma nuit… Tu as écarté de moi le fardeau qui m’écrasait, tu as repoussé ceux qui m’assaillaient, tu m’as appelé d’un nom nouveau (Ap 2,17), emprunté au tien, le nom de chrétien. J’étais accablé, tu m’as redressé. Tu m’as dit : « Confiance, je t’ai racheté, moi qui ai donné ma vie pour toi. Si tu veux t’attacher à moi, tu échapperas au mal et à l’abîme où tu cours, je te conduirai en mon Royaume… »

Oui, Seigneur, tu as tout fait pour moi ! J’étais dans les ténèbres et je n’en savais rien…, je descendais vers le gouffre de l’injustice, j’étais tombé dans la misère du temps pour tomber plus bas encore. Et à l’heure où je me trouvais sans secours, tu m’as éclairé. Sans même que je te le demande, tu m’as illuminé. En ta lumière, j’ai vu ce qu’étaient les autres et ce que je suis… ; tu m’as donné confiance en mon salut, toi qui as donné ta vie pour moi… Je le reconnais, ô Christ, je me dois tout entier à ton amour.

Saint Anselme (1033-1109)

 

 

 

Dimanche de la miséricorde

dimanche 7 avril 2024

Montre-moi, mon Dieu, Ta miséricorde,
Selon la pitié du Cœur de Jésus.
Entends mes soupirs et mes prières,
Et les larmes d’un cœur contrit.

Ô Dieu tout-puissant, toujours miséricordieux,
Ta pitié n’est jamais épuisée,
Bien que ma misère ait l’immensité de la mer,
J’ai une absolue confiance en la miséricorde du Seigneur.

Ô Trinité éternelle, Dieu de bonté à jamais,
Ta pitié n’est jamais calculée,
J’ai donc confiance en l’océan de Ta miséricorde
Et je Te perçois, Seigneur, bien qu’un voile m’isole.

Que la toute-puissance de Ta miséricorde, ô Seigneur,
Soit glorifiée par le monde entier,
Que Sa gloire ne cesse à jamais,
Annonce, mon âme, avec ardeur la miséricorde de Dieu.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Que Ta miséricorde repose en moi, Seigneur !

lundi 26 février 2024

À chaque souffle de mon être, à chaque battement de mon cœur, à chacune des pulsations du sang dans mon corps, autant de fois je désire exalter Ta miséricorde, ô Très Sainte Trinité.

Je désire me transformer tout entière en Ta miséricorde et être ainsi un vivant reflet de Toi, ô Seigneur ; que le plus grand des attributs divins, Ton insondable miséricorde, passe par mon âme et mon cœur sur le prochain.

Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain et que je lui vienne en aide.

Aide-moi, Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.

Aide-moi, Seigneur, pour que ma langue sois miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de pardon.

Aide-moi, Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes actions, afin que je sache faire du bien à mon prochain et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.

Aide-moi Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude. Mon véritable repos est de rendre service à mon prochain. (…)

Que Ta miséricorde repose en moi, ô mon Seigneur.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Si tu désires prier comme il faut

mardi 20 février 2024

La prière est un rejeton de la douceur et de l’absence de colère.

La prière est un fruit de la joie et de l’action de grâces.

La prière est exclusion de la tristesse et du découragement. […]

Si tu désires prier comme il faut, ne contriste personne, sans quoi, c’est en vain que tu cours.

Laisse ton offrande, est-il dit, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère (Cf. Mt 5,23-24), et étant ensuite revenu, tu prieras sans trouble. Car la rancune aveugle la raison de celui qui prie et enténèbre ses prières.

Ceux qui accumulent intérieurement des peines et des rancunes ressemblent à des gens qui puisent de l’eau pour la verser dans un tonneau percé. […]

Si tu veux prier « en esprit », n’aie d’aversion pour personne et tu n’auras pas de nuage pour t’obscurcir la vue durant la prière. […]

L’attention en quête de la prière trouvera la prière, car s’il est quelque chose qui suit la prière, c’est l’attention ; il faut donc s’y appliquer.

Comme la vue est le meilleur de tous les sens, ainsi la prière est plus divine que toutes les vertus. […]

Quand tu seras parvenu dans ta prière au-dessus de toute autre joie, c’est alors qu’en toute vérité, tu auras trouvé la prière.

Évagre le Pontique (345-399)

 

 

 

mercredi 14 février 2024

 

 

 

Ô Dieu, toi qui défends ceux qui croient en toi, délivre-moi !

lundi 22 janvier 2024

Ô Dieu, toi qui défends ceux qui croient en toi,
Tiens-moi en sécurité sous la protection de ta toute-puissance
Pour qu’à l’abri de tes ailes, je te prie et je t’adore dans l’action de grâce.
Jamais je ne lèverai les yeux vers une divinité qui me trahit et m’ignore.
Délivre-moi donc de toute rébellion des esprits mauvais
Qui me tourmentent dans la convoitise de la chair.
Procure-moi la victoire définitive,
Afin que mon âme exulte en mon corps et que j’obtienne la vie éternelle.

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)