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Archive pour le mot-clef ‘St Jean-Paul 2’

« Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »

mercredi 10 juillet 2024

L’homme contemporain croit davantage les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories. Première forme de la mission, le témoignage de la vie chrétienne est aussi irremplaçable. Le Christ, dont nous continuons la mission, est le « témoin » par excellence (Ap 1,5; 3,14) et le modèle du témoignage chrétien… La première forme de témoignage est la vie même du missionnaire, de la famille chrétienne et de la communauté ecclésiale, qui rend visible un nouveau mode de comportement. Le missionnaire qui, malgré toutes ses limites et ses imperfections humaines, vit avec simplicité à l’exemple du Christ est un signe de Dieu et des réalités transcendantes. Mais tous dans l’Église, en s’efforçant d’imiter le divin Maître, peuvent et doivent donner ce témoignage ; dans bien des cas, c’est la seule façon possible d’être missionnaire.

Le témoignage évangélique auquel le monde est le plus sensible est celui de l’attention aux personnes et de la charité envers les pauvres, les petits et ceux qui souffrent. La gratuité de cette attitude et de ces actions, qui contrastent profondément avec l’égoïsme présent en l’homme, suscite des interrogations précises qui orientent vers Dieu et vers l’Évangile. De même, l’engagement pour la paix, la justice, les droits de l’homme, la promotion humaine est un témoignage évangélique dans la mesure où il est une marque d’attention aux personnes et où il tend vers le développement intégral de l’homme.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Aussitôt la jeune fille se leva. »

dimanche 30 juin 2024

Le Christ entre dans la maison où se trouve la jeune fille, la prend par la main et lui dit : « Petite fille, je te le dis, lève-toi ! »… Chers jeunes, le monde a besoin de votre réponse personnelle aux paroles de vie du Maître : « Je te le dis, lève-toi ! » Nous voyons comment Jésus vient à la rencontre de l’humanité dans les situations les plus difficiles et les plus pénibles. Le miracle accompli dans la maison de Jaïre nous montre son pouvoir sur le mal. Il est le Seigneur de la vie, le vainqueur de la mort…

Mais nous ne pouvons pas oublier que, selon ce que nous enseigne la foi, la cause première du mal, de la maladie, de la mort même, c’est le péché en ses différentes formes. Dans le cœur de chacun et de chacune de nous se cache cette maladie qui nous touche tous : le péché personnel, qui s’enracine de plus en plus dans les consciences à mesure que se perd le sens de Dieu. Oui, chers jeunes, veillez à ne pas laisser s’affaiblir en vous le sens de Dieu. On ne peut pas vaincre le mal par le bien si l’on n’a pas ce sens de Dieu, de son action, de sa présence, qui nous invite à parier toujours sur la grâce, sur la vie, contre le péché, contre la mort. Le sort de l’humanité est en jeu…

Il s’ensuit que nous devons voir les implications sociales du péché pour construire un monde digne de l’homme. Il y a des maux sociaux qui créent une véritable « communion du péché » parce que, en même temps que l’âme, ils abaissent l’Église et d’une certaine manière le monde entier… Chers jeunes, combattez le bon combat de la foi (1Tm 6,12) pour la dignité de l’homme, pour la dignité de l’amour, pour une vie noble, une vie d’enfants de Dieu. Vaincre le péché à l’aide du pardon de Dieu est une guérison, c’est une résurrection. N’ayez pas peur des exigences de l’amour du Christ. Craignez, au contraire, la pusillanimité, la légèreté, la recherche de vos intérêts propres, l’égoïsme, tout ce qui veut faire taire la voix du Christ qui, s’adressant à chacun de nous, répète : « Je te le dis, lève-toi ».

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Fête de la Visitation de la Vierge Marie

vendredi 31 mai 2024

« Je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur » (Ps 88,2). Dans ce chant pascal de l’Église, résonnent dans la plénitude de leur contenu prophétique les paroles prononcées par Marie durant sa visite à Élisabeth : « Sa miséricorde s’étend de génération en génération. » Dès l’instant de l’Incarnation, ces paroles ouvrent une nouvelle perspective de l’histoire du salut. Après la résurrection du Christ, cette perspective devient historique et acquiert un sens eschatologique. Depuis ce moment de nouvelles générations dans l’immense famille humaine se succèdent en nombre croissant, et se succèdent aussi de nouvelles générations du peuple de Dieu, marquées du signe de la croix et de la résurrection (…), le mystère pascal du Christ, révélation absolue de cette miséricorde que Marie proclamait sur le seuil de la maison de sa cousine. (…)

Mère du crucifié (…), Marie est celle qui connaît le plus profondément le mystère de la miséricorde divine. Elle en sait le prix, et sait combien il est grand. En ce sens, nous l’appelons Mater misericordiae, Mère de la miséricorde (…), capable de découvrir, d’abord à travers les événements complexes d’Israël puis à travers ceux qui concernent tout homme et toute l’humanité, cette miséricorde à laquelle tous participent « d’âge en âge », selon le dessein éternel de la très sainte Trinité. (…)

Mère du Crucifié et du Ressuscité (…), ayant expérimenté la miséricorde d’une manière exceptionnelle, elle « mérite » dans la même mesure cette miséricorde tout au long de son existence terrestre, et particulièrement au pied de la croix de son Fils. (…) Ensuite, par sa participation cachée mais en même temps incomparable à la tâche messianique de son Fils, elle a été appelée d’une manière spéciale à rendre proche des hommes cet amour qu’il était venu révéler : amour qui se manifeste le plus concrètement envers ceux qui souffrent, les pauvres, les prisonniers, les aveugles, les opprimés et les pécheurs, ainsi que le dit le Christ (Lc 4,18; 7,22).

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Fête de sainte Catherine de Sienne, vierge, docteur de l’Eglise, copatronne de l’Europe

lundi 29 avril 2024

Dans l’imminence du grand Jubilé de l’An 2000, il m’a semblé que les chrétiens européens, tout en vivant avec tous leurs compatriotes un passage d’une époque à l’autre qui est à la fois riche d’espoir et non dénué de préoccupations, peuvent tirer un profit spirituel de la contemplation et de l’invocation de certains saints qui sont de quelque manière particulièrement représentatifs de leur histoire… Je crois particulièrement significatif le choix de cette sainteté au visage féminin, dans le cadre de la tendance providentielle qui s’est affermie dans l’Église et dans la société de notre temps, reconnaissant toujours plus clairement la dignité de la femme et ses dons propres.

En réalité, l’Église n’a pas manqué, depuis ses origines, de reconnaître le rôle et la mission de la femme, bien qu’elle ait été conditionnée parfois par une culture qui ne prêtait pas toujours à la femme l’attention qui lui était due. Mais la communauté chrétienne a progressé peu à peu dans ce sens, et précisément le rôle joué par la sainteté s’est révélé décisif sur ce plan. Une incitation constante a été offerte par l’image de Marie, « femme idéale », Mère du Christ et de l’Église. Mais également le courage des martyres, qui ont affronté les tourments les plus cruels avec une surprenante force d’âme, le témoignage des femmes engagées de manière exemplaire et radicale dans la vie ascétique, le dévouement quotidien de nombreuses épouses et mères dans l’« Église au foyer » qu’est la famille, les charismes de tant de mystiques qui ont contribué à l’approfondissement théologique lui-même, tout cela a fourni à l’Église des indications précieuses pour comprendre pleinement le dessein de Dieu sur la femme. D’ailleurs, ce dessein a déjà dans certaines pages de l’Écriture, en particulier dans l’attitude du Christ dont témoigne l’Évangile, son expression sans équivoque. C’est dans cette ligne que prend place le choix de déclarer sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix copatronnes de l’Europe.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. »

lundi 18 mars 2024

« Nul n’a jamais vu Dieu », écrit saint Jean pour donner plus de relief à la vérité selon laquelle « le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a révélé » (Jn 1,18)… Telle qu’elle est révélée dans le Christ, la vérité sur Dieu « Père des miséricordes » (2Co 1,3) nous permet de le voir particulièrement proche de l’homme, surtout quand il souffre, quand il est menacé dans le fondement même de son existence et de sa dignité. Et c’est pourquoi, dans la situation actuelle de l’Église et du monde, bien des hommes et bien des milieux, guidés par un sens aigu de la foi, s’adressent, je dirais quasi spontanément, à la miséricorde de Dieu. Ils y sont certainement poussés par le Christ, dont l’Esprit est à l’œuvre au fond des cœurs. En effet, dans le contexte des menaces actuelles contre l’homme, le mystère de Dieu comme « Père des miséricordes » que le Christ nous a révélé devient un appel particulier adressé à l’Église.

Je voudrais…répondre à cet appel ; je voudrais reprendre le langage éternel — et en même temps incomparable de simplicité et de profondeur — de la révélation et de la foi pour exprimer encore une fois, en face de Dieu et des hommes, les grandes angoisses de notre temps. En effet, la révélation et la foi nous apprennent moins à méditer sur le mystère de Dieu comme « Père des miséricordes » de manière abstraite qu’à recourir à cette miséricorde au nom du Christ et en union avec lui. Le Christ ne nous a-t-il pas enseigné que notre Père, « qui voit dans le secret » (Mt 6,4), attend continuellement que nous recourions à lui dans tous nos besoins et que nous scrutions toujours son mystère, le mystère du Père et de son amour ? Je désire donc que mes réflexions rendent ce mystère plus proche pour tous, et qu’elles soient en même temps un vibrant appel de l’Église à la miséricorde dont l’homme et le monde contemporain ont un si grand besoin. Car ils en ont besoin, même si souvent ils ne le savent pas.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Le mercredi des Cendres

mercredi 14 février 2024

Ce temps fort de l’année liturgique est caractérisé par le message biblique qui peut se résumer en un mot… : « Convertissez-vous »… La cérémonie suggestive des cendres élève notre esprit vers la réalité éternelle qui ne passe jamais, vers Dieu qui est le principe et la fin, l’alpha et l’oméga de notre existence (Ap 21,6). La conversion, en effet, n’est rien d’autre qu’un retour à Dieu, en évaluant les réalités terrestres à la lumière indéfectible de sa vérité. C’est une évaluation qui nous entraîne à avoir toujours plus clairement conscience du fait que nous ne sommes que de passage au milieu des vicissitudes laborieuses de cette terre, et qui nous pousse et nous encourage à accomplir tous les efforts possibles pour que le Royaume de Dieu soit inauguré en nous-mêmes, et pour que sa justice triomphe.

Le terme « pénitence » est également synonyme de « conversion ». Le Carême nous invite à mettre en pratique l’esprit de pénitence, non pas dans sa signification négative de tristesse et de frustration, mais dans celle d’élévation de l’esprit, de libération du mal, de détachement du péché et de toutes les influences qui peuvent entraver notre marche vers la plénitude de la vie. Pénitence comme remède, comme réparation, comme changement de mentalité qui dispose à la foi et à la grâce, mais qui suppose volonté, effort et persévérance. Pénitence comme expression d’un libre et généreux engagement à la suite du Christ.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« N’est-il pas le charpentier ? »

mercredi 31 janvier 2024

La vérité d’après laquelle l’homme participe par son travail à l’œuvre de Dieu son Créateur a été particulièrement mise en relief par Jésus Christ, dont beaucoup de ses premiers auditeurs à Nazareth « demeuraient frappés de stupéfaction et disaient : ‘ D’où lui vient tout cela ? Et quelle est la sagesse qui lui a été donnée ? … N’est-ce pas là le charpentier ?’ »

En effet, Jésus proclamait et surtout mettait d’abord en pratique l’évangile qui lui avait été confié, les paroles de la Sagesse éternelle. Pour cette raison, il s’agissait vraiment de l’« évangile du travail » parce que celui qui le proclamait était lui-même un travailleur, un artisan comme Joseph de Nazareth. Même si nous ne trouvons pas dans les paroles du Christ l’ordre particulier de travailler — mais bien plutôt, une fois, l’interdiction de se préoccuper de manière excessive du travail et des moyens de vivre (Mt 6,25-34) — sa vie n’en a pas moins une éloquence sans équivoque : il appartient au monde du travail ; il apprécie et il respecte le travail de l’homme. On peut même dire davantage : il regarde avec amour ce travail ainsi que ses diverses expressions, voyant en chacune une manière particulière de manifester la ressemblance de l’homme avec Dieu Créateur et Père.

N’est-ce pas lui qui dit : « Mon Père est le vigneron » (Jn 15,1) ? … Dans ses paraboles sur le Royaume de Dieu, Jésus Christ se réfère constamment au travail : celui du berger, du paysan, du médecin, du semeur, du maître de maison, du serviteur, de l’intendant, du pêcheur, du marchand, de l’ouvrier. Il parle aussi des divers travaux des femmes. Il présente l’apostolat à l’image du travail manuel des moissonneurs ou des pêcheurs… [Voilà] le grand, bien que discret, évangile du travail que nous trouvons dans la vie du Christ et dans ses paraboles, dans ce que Jésus « a fait et enseigné » (Ac 1,1).

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Le sabbat a été fait pour l’homme. » (Mc 2,27)

vendredi 3 novembre 2023

Au terme de toute l’œuvre de la création, le « shabbat », septième jour béni et consacré par Dieu, se relie immédiatement à l’œuvre du sixième jour, où Dieu a fait l’homme « à son image, comme sa ressemblance » (Gn 1,26). Ce lien très étroit entre le « jour de Dieu » et le « jour de l’homme » n’a pas échappé aux Pères quand ils ont médité sur le récit biblique de la création. Ambroise dit à ce sujet : « Je rends grâce au Seigneur notre Dieu, qui a fait une œuvre telle qu’il puisse s’y reposer. Il a fait le ciel, mais je ne lis pas qu’il se soit reposé ; il a fait la terre, mais je ne lis pas qu’il se soit reposé ; il a fait le soleil, la lune et les étoiles, et là non plus, je ne lis pas qu’il se soit reposé, mais je lis qu’il a fait l’homme et qu’alors il se reposa, en ayant quelqu’un à qui il puisse remettre ses péchés ». Ainsi, le « jour de Dieu » sera à jamais directement lié au « jour de l’homme ».

Quand le commandement de Dieu dit : « Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier » (Ex 20,8), la pause ordonnée pour honorer le jour qui lui est consacré n’est nullement un commandement pesant pour l’homme, mais plutôt une aide qui lui permet de reconnaître sa dépendance vitale et libératrice à l’égard du Créateur, ainsi que sa vocation à collaborer à son œuvre et à accueillir sa grâce. En honorant le « repos » de Dieu, l’homme se redécouvre pleinement lui-même ; ainsi le jour du Seigneur se révèle profondément marqué par la bénédiction divine (Gn 2,3) et, grâce à elle, on pourrait le dire doué comme les animaux et les hommes d’une sorte de « fécondité » (Gn 1,22.28). Cette fécondité s’exprime surtout en ce que le sabbat ravive et, en un sens, « multiplie » le temps lui-même, accroissant en l’homme, par la mémoire du Dieu vivant, la joie de vivre et le désir de promouvoir et de donner la vie.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon ? »

dimanche 17 septembre 2023

L’Église doit considérer comme un de ses principaux devoirs – à chaque étape de l’histoire, et spécialement à l’époque contemporaine – de proclamer et d’introduire dans la vie le mystère de la miséricorde, révélé à son plus haut degré en Jésus Christ. Ce mystère est, non seulement pour l’Église elle-même comme communauté des croyants, mais aussi en un certain sens pour tous les hommes, source d’une vie différente de celle qu’est capable de construire l’homme exposé aux forces tyranniques de la concupiscence qui sont à l’œuvre en lui. Et c’est au nom de ce mystère que le Christ nous enseigne à toujours pardonner. Combien de fois répétons-nous les paroles de la prière que lui-même nous a enseignée, en demandant : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6,12), c’est-à-dire à ceux qui sont coupables à notre égard.

Il est vraiment difficile d’exprimer la valeur profonde de l’attitude que de telles paroles définissent et inculquent. Que ne révèlent-elles pas à tout homme, sur son semblable et sur lui-même ! La conscience d’être débiteurs les uns envers les autres va de pair avec l’appel à la solidarité fraternelle que saint Paul a exprimé avec concision en nous invitant à nous « supporter les uns les autres avec charité » (Ep 4,2). Quelle leçon d’humilité est ici renfermée à l’égard de l’homme, du prochain en même temps que de nous-mêmes ! Quelle école de bonne volonté pour la vie en commun de chaque jour, dans les diverses conditions de notre existence !

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Il passa la nuit à prier Dieu. »

mardi 12 septembre 2023

La prière du Christ à Gethsémani est la rencontre de la volonté humaine de Jésus Christ avec la volonté éternelle de Dieu… Le Fils s’est fait homme pour qu’ait lieu cette rencontre de sa volonté humaine avec celle du Père. Il s’est fait homme pour que cette rencontre soit pleine de la vérité sur la volonté humaine et sur le cœur humain, ce cœur qui veut faire disparaître le mal, la souffrance, le jugement, la flagellation, la couronne d’épines, la croix et la mort. Il s’est fait homme pour que sur ce fond de la vérité sur la volonté humaine et sur un cœur humain apparaisse toute la grandeur de l’amour qui s’exprime dans le don de soi et le sacrifice : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique » (Jn 3,16). A l’heure où le Christ prie, l’amour éternel doit se confirmer par l’offrande du cœur humain. Et il se confirme : le Fils ne refuse pas à son cœur de devenir l’autel, le lieu de l’élévation, avant de devenir l’emplacement de la croix…

La prière est donc la rencontre de la volonté humaine avec la volonté de Dieu. Son fruit privilégié est l’obéissance du Fils envers le Père : « Que ta volonté soit faite ». Cependant, l’obéissance ne signifie pas d’abord le renoncement à sa propre volonté, mais une réelle ouverture du regard spirituel, de l’ouïe spirituelle, vers cet Amour qui est Dieu même. C’est cet Amour que Dieu est (1Jn 4,16), lui qui a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique. Voici donc l’homme, voici Jésus Christ, le Fils de Dieu ; après sa prière à Gethsémani il se relève, raffermi par cette obéissance par laquelle il a de nouveau rejoint cet amour, ce don du Père au monde et à tous les hommes.

Cardinal Karol Wojtyla (Saint Jean Paul II)