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Archive pour le mot-clef ‘St Joseph’

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Église universelle

mardi 19 mars 2024

Joseph était le gardien, l’administrateur et le défenseur légitime et naturel de la maison divine dont il était le chef. Il exerça de fait ces charges pendant tout le cours de sa vie mortelle. Il s’appliqua à protéger avec un souverain amour et une sollicitude quotidienne son Épouse et le divin Enfant ; il gagna régulièrement par son travail ce qui était nécessaire à l’un et à l’autre pour la nourriture et le vêtement ; il préserva de la mort l’Enfant menacé par la jalousie d’un roi (…) ; dans les incommodités des voyages et les amertumes de l’exil, il fut constamment le compagnon, l’aide et le soutien de la Vierge et de Jésus.

Or, la divine maison que Joseph gouverna comme avec l’autorité du père contenait les prémices de l’Église naissante. De même que la très sainte Vierge est la Mère de Jésus Christ, elle est aussi la Mère de tous les chrétiens qu’elle a enfantés au Calvaire, au milieu des souffrances suprêmes du Rédempteur ; Jésus Christ aussi est comme le premier-né des chrétiens, qui, par l’adoption et la rédemption, sont ses frères (Rm 8,29).

Telles sont les raisons pour lesquelles le bienheureux patriarche Joseph regarde comme lui étant particulièrement confiée la multitude des chrétiens qui compose l’Église, c’est-à-dire cette immense famille répandue par toute la terre sur laquelle, parce qu’il est l’époux de Marie et le père de Jésus Christ, il possède comme une autorité paternelle. Il est donc naturel et très digne du bienheureux Joseph que, de même qu’il subvenait autrefois à tous les besoins de la famille de Nazareth et l’entourait saintement de sa protection, il couvre maintenant de son patronage céleste et défende l’Église de Jésus Christ.

Léon XIII

 

 

 

 

Un ange apparut à Joseph durant son sommeil.

lundi 18 décembre 2023

« Un ange apparut à Joseph durant son sommeil. » (Mt 2,19) Espérons, espérons… Vous ne nous laisserez pas dans l’obscurité quand nous aurons besoin de lumière… Nous pourrons être dans l’obscurité, nous pourrons y être longtemps et parfois douloureusement, mais c’est qu’alors l’obscurité sera utile à nos âmes et que, dans cette obscurité, Vous veillerez sur nous et nous conduirez par la main, sans que nous le sentions, et lorsqu’il faudra à nos âmes la lumière, Vous la donnerez toujours…

Vous pouviez, mon Dieu, conduire saint Joseph par bien d’autres moyens que des apparitions : il semble que c’est pour rendre, dès les premières pages de l’Évangile, évidente à nos yeux cette vérité de l’espérance qu’il faut avoir en votre grâce (que Vous nous donnez pour nous conduire à la gloire), que Vous nous montrez ainsi, dès l’ouverture du Nouveau Testament, ces anges, ces étoiles se levant à votre appel, pour guider les hommes… C’est comme un éclair qui illumine un moment la nuit de la terre et y fait voir, à nos yeux étonnés, votre manière de conduire les âmes. C’est un rideau qui se soulève un instant et nous laisse voir quelque chose de votre éternelle et infiniment bienfaisante Providence.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

 

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Église universelle

lundi 20 mars 2023

Le climat de silence qui accompagne tout ce qui se réfère à la figure de Joseph s’étend aussi à son travail de charpentier dans la maison de Nazareth. Toutefois, c’est un silence qui révèle d’une manière spéciale le profil intérieur de cette figure. Les évangiles parlent exclusivement de ce que « fit » Joseph ; mais ils permettent de découvrir dans ses actions, enveloppées de silence, un climat de profonde contemplation. Joseph était quotidiennement en contact avec le mystère « caché depuis les siècles » (Col 1,26), qui « établit sa demeure » (Jn 1,14) sous son toit. Cela explique par exemple pourquoi sainte Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel contemplatif, s’est faite la promotrice du renouveau du culte rendu à saint Joseph dans la chrétienté occidentale.

Le sacrifice absolu que Joseph a fait de toute son existence aux exigences de la venue du Messie dans sa maison trouve son juste motif « dans son insondable vie intérieure, d’où lui viennent des ordres et des réconforts tout à fait particuliers et d’où découlent pour lui la logique et la force, propres aux âmes simples et transparentes, des grandes décisions, comme celle de mettre aussitôt à la disposition des desseins divins sa liberté, sa vocation humaine légitime, son bonheur conjugal, acceptant la condition, la responsabilité et le poids de la famille et renonçant, au profit d’un amour virginal incomparable, à l’amour conjugal naturel qui la constitue et l’alimente » (Pape Paul VI).

Cette soumission à Dieu, qui est promptitude de la volonté à se consacrer à tout ce qui concerne son service, n’est autre que l’exercice de la dévotion qui constitue une des expressions de la vertu de religion [selon S. Thomas d’Aquin].

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« On lui donnera le nom d’Emmanuel. »

dimanche 18 décembre 2022

« Emmanuel, qui se traduit ‘Dieu avec nous.’ » Oui, Dieu avec nous ! Jusqu’alors, il était Dieu au-dessus de nous, Dieu en face de nous, mais aujourd’hui il est « Emmanuel ». Aujourd’hui il est Dieu avec nous dans notre nature, avec nous dans sa grâce ; avec nous dans notre faiblesse, avec nous dans sa bonté ; avec nous dans notre misère, avec nous dans sa miséricorde ; avec nous par amour, avec nous par lien de famille, avec nous par tendresse, avec nous par compassion.

Dieu avec nous ! Vous n’avez pas pu, vous les fils d’Adam, monter au ciel pour être avec Dieu (cf Dt 30,12) ; Dieu descend du ciel pour être Emmanuel, Dieu avec nous. Il vient chez nous pour être Emmanuel, Dieu avec nous, et nous, nous négligeons de venir à Dieu pour être avec lui ! « Vous, humains, jusqu’à quand votre cœur sera-t-il appesanti ? Pourquoi aimer le néant et chercher le mensonge ? » (Ps 4,3) Voici venue la vérité : « pourquoi aimer le néant ? » Voici venue la parole vraie et inaltérable : « pourquoi chercher le mensonge ? » Voici Dieu avec nous.

Comment pourrait-il être davantage avec moi ? Petit comme moi, faible comme moi, nu comme moi, pauvre comme moi — en tout, il est devenu semblable à moi, prenant ce qui est mien et donnant ce qui est sien. Je gisais mort, sans voix, sans sens ; la lumière même de mes yeux n’était plus avec moi. Aujourd’hui est descendu cet homme si grand, « ce prophète puissant en œuvres et en paroles » (Lc 24,19). Il a « posé son visage sur mon visage, sa bouche sur ma bouche, ses mains sur mes mains » (2R 4,34), et il s’est fait Emmanuel, Dieu avec nous !

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167)

 

 

 

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Église universelle

samedi 19 mars 2022

On ne peut douter que Joseph ait été un homme très saint et très digne de confiance, puisque la Mère du Sauveur devait être son épouse. Il a été le « serviteur fidèle et prudent » (Mt 24,45) puisque Dieu l’a établi pour être le soutien de sa Mère, le nourricier de sa chair et l’auxiliaire de son dessein de salut.

Il faut nous rappeler qu’il était de la maison de David. Il était fils de David non seulement par la chair, mais encore par la foi, la sainteté et la piété. Le Seigneur a trouvé en lui un second David à qui il a pu, en toute sûreté, confier ses desseins les plus secrets. Il lui a révélé, comme à un autre David, les mystères de sa sagesse et lui a découvert ce que ne connaissait aucun des maîtres de ce monde. Il lui a permis de voir et d’entendre ce que tant de rois et de prophètes, malgré leur désir, ne purent voir ni entendre (Mt 13,17) ; mieux encore, il le lui a fait porter, conduire, embrasser, nourrir, protéger. Marie et Joseph appartenaient donc tous deux à la race de David ; en Marie s’accomplissait la promesse faite jadis par le Seigneur à David, tandis que Joseph était le témoin de cet accomplissement.

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

 

« Joseph, fils de David, ne crains pas ! »

samedi 18 décembre 2021

Joseph embrassait
le Fils du Père céleste
comme un nouveau-né,
et il le servait comme son Dieu.

Il se réjouissait en lui
comme en la Bonté même.
Il prenait soin
de celui qui seul est juste (cf Mt 1,19) :
quel paradoxe !

« Comment m’est-il donné,
toi le Fils du Très-Haut,
que tu deviennes mon fils ?

Je m’irritais contre ta mère,
et je pensais la renvoyer :
je ne savais pas
que dans son sein
se trouvait un grand trésor,
qui dans ma pauvreté
soudain me rendrait riche !

« Le roi David,
qui a surgi parmi mes ancêtres,
a ceint la couronne.

Qu’il est grand le dénuement
où moi, je suis parvenu :
au lieu d’être roi
je suis charpentier.

Mais une couronne m’est échue
puisque voici dans mes bras
le Seigneur de toutes les couronnes. »

Saint Éphrem (v. 306-373)

 

 

 

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Église universelle

vendredi 19 mars 2021

De ses propres yeux, Joseph, l’époux de Marie, a vu l’accomplissement des prophéties. Choisi pour le mariage le plus glorieux, il a reçu la révélation par la bouche des anges qui chantaient : « Gloire au Seigneur ! car il a donné la paix à la terre » (Lc 2,14).

Annonce, Joseph, à David, l’ancêtre de l’Homme-Dieu, les merveilles que tes yeux ont contemplées : tu as vu l’enfant reposant sur le sein de la Vierge, tu l’as adoré avec les mages, tu as rendu gloire à Dieu avec les bergers, selon la parole de l’ange. Prie le Christ notre Dieu, afin que nos âmes soient sauvées.

Toi, Joseph, tu as reçu dans tes bras le Dieu immense devant qui tremblent les puissances célestes, lorsqu’il est né de la Vierge, et tu en as été consacré. C’est pourquoi nous te rendons honneur.

Ton âme a été obéissante aux ordres de Dieu. Rempli d’une pureté sans égale, tu as mérité de recevoir pour épouse celle qui est pure et immaculée entre les femmes ; tu as été le gardien de cette Vierge lorsqu’elle a mérité de devenir le tabernacle du Créateur…

Celui qui d’une parole a façonné le ciel, la terre et la mer a été appelé « le fils du charpentier » (Mt 13,55), c’est-à-dire de toi, admirable Joseph ! Tu as été nommé le père de celui qui est sans commencement et qui t’a glorifié comme l’intendant d’un mystère qui surpasse toute compréhension… Gardien sacré de la Vierge bénie, tu as chanté avec elle ce cantique : « Que toute créature bénisse le Seigneur et l’exalte dans les siècles éternels ! Amen » (Dn 3,57).

Liturgie byzantine

 

 

Saint Joseph, gardien fidèle des mystères du salut.

jeudi 19 mars 2020

Lorsque la bonté divine choisit quelqu’un pour une grâce singulière (…), elle lui donne tous les charismes nécessaires à sa personne et à sa fonction, et augmente fortement sa beauté spirituelle. Cela s’est tout à fait vérifié chez saint Joseph, père légal de notre Seigneur Jésus Christ et véritable époux de la Reine du monde et Souveraine des anges. Le Père éternel l’a choisi pour être le nourricier et le gardien fidèle de ses principaux trésors, c’est-à-dire de son Fils et de son épouse, fonction qu’il a remplie très fidèlement. C’est pourquoi le Seigneur a dit : « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître » (Mt 25,21).

Si tu compares Joseph à tout le reste de l’Église du Christ, n’est-il pas l’homme particulièrement choisi, par lequel (…) le Christ est entré dans le monde de façon régulière et honorable ? Si donc toute la sainte Église est débitrice envers la Vierge Marie parce que c’est elle qui lui a donné de recevoir le Christ, après elle, c’est à saint Joseph qu’elle doit une reconnaissance et un respect sans pareil.

Il est en effet la conclusion de l’Ancien Testament : c’est en lui que la dignité des patriarches et des prophètes reçoit le fruit promis. Lui seul a possédé en réalité ce que la bonté divine leur avait promis. Certes, il ne faut pas en douter : l’intimité, le respect et la dignité que le Christ accordait à Joseph pendant sa vie humaine, comme un fils à son père, il n’a pas renié tout cela au ciel : il l’a plutôt enrichi et achevé. C’est pourquoi le Seigneur ajoute bien : « Entre dans la joie de ton maître. » (…

Saint Bernardin de Sienne (1380-1444)

 

 

« N’est-il pas le charpentier ? »

mercredi 5 février 2020

Une des expressions quotidiennes de l’amour dans la vie de la Sainte Famille à Nazareth est le travail. (…) Celui qui était appelé le « fils du charpentier » (Mt 13,55) avait appris le travail de son père putatif. Si, dans l’ordre du salut et de la sainteté, la famille de Nazareth est un exemple et un modèle pour les familles humaines, on peut en dire autant, par analogie, du travail de Jésus aux côtés de Joseph le charpentier. (…) Le travail humain, en particulier le travail manuel, prend un accent spécial dans l’Évangile. Il est entré dans le mystère de l’Incarnation en même temps que l’humanité du Fils de Dieu, de même aussi qu’il a été racheté d’une manière particulière. Grâce à son atelier où il exerçait son métier en même temps que Jésus, Joseph a rendu le travail humain proche du mystère de la rédemption.

Dans la croissance humaine de Jésus « en sagesse, en taille et en grâce » (Lc 2,52), une vertu a eu une part importante : la conscience professionnelle, le travail étant un bien de l’homme qui transforme la nature et rend l’homme en un certain sens plus homme.

L’importance du travail dans la vie de l’homme demande qu’on en connaisse et qu’on en assimile les éléments afin d’aider tous les hommes à s’avancer grâce à lui vers Dieu, Créateur et Rédempteur, à participer à son plan de salut sur l’homme et le monde, et à approfondir dans leur vie l’amitié avec le Christ, en participant par la foi de manière vivante à sa triple mission de prêtre, de prophète et de roi. Il s’agit, en définitive, de la sanctification de la vie quotidienne, à laquelle chacun doit s’efforcer en fonction de son état.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : ‘le Seigneur sauve’) »

dimanche 22 décembre 2019

« Voici, dit le prophète Isaïe, la Vierge portera et enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, nom qui se traduit : Dieu avec nous » (7,14). Le nom de Sauveur « Dieu-avec-nous », donné par le prophète, signifie les deux natures de son unique personne. En effet, celui qui est Dieu, né du Père avant tous les siècles, c’est lui-même qui est Emmanuel à la fin des temps, c’est-à-dire Dieu avec nous. Il l’est devenu dans le sein de sa mère, parce qu’il a daigné accepter la fragilité de notre nature dans l’unité de sa personne, quand « le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous » (Jn 1,14). C’est-à-dire qu’il a commencé d’une manière admirable à être ce que nous sommes, sans cesser d’être ce qu’il était, en assumant notre nature, de façon à ne pas perdre ce qu’il était en lui-même. (…)

« Marie mit donc au monde son fils premier-né (…) et elle lui donna le nom de Jésus » (Lc 2,7.21). Donc, le nom de Jésus est celui du fils né de la Vierge, et signifie selon l’explication de l’ange qu’il sauvera son peuple de ses péchés. (…) C’est évidemment lui aussi qui sauvera de la destruction de l’âme et du corps, les suites du péchés.

Quant au nom de Christ, c’est le titre d’une dignité sacerdotale et royale. Car les prêtres et les rois, sous la Loi ancienne, étaient appelés christs à cause de la chrismation. Cette onction d’huile sainte préfigurait celui qui, en venant dans le monde comme vrai roi et prêtre, « a été consacré d’une onction de joie, comme aucun de ses semblables » (Ps 44,8). À cause de cette onction ou chrismation, le Christ en personne et ceux qui participent à la même onction, c’est-à-dire à la grâce spirituelle, sont appelés ‘chrétiens’. Du fait qu’il est Sauveur, le Christ peut nous sauver de nos péchés ; du fait qu’il est prêtre, il peut nous réconcilier avec Dieu le Père ; du fait qu’il est roi, qu’il daigne nous donner le Royaume éternel de son Père.

Saint Bède le Vénérable (v. 673-735)