ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘St Méthode’

Fête des saints Cyrille, moine, et Méthode, évêque, patrons de l’Europe

mardi 14 février 2023

Depuis le début de l’ère apostolique, qui a semé l’Évangile sur cette terre d’Europe et l’a irriguée par le sang des martyrs, s’est développé ce processus pluri-séculaire, continu et fécond, qui a imprégné l’Europe de la sève chrétienne. Les saints patrons de l’Europe, saint Benoît et les saints Cyrille et Méthode sont, de manière particulière, des témoins de ce processus. Le charisme propre de leur œuvre évangélisatrice consiste dans le fait qu’ils ont posé des germes, qu’ils ont fait naître des formes et des styles d’incarnation de l’Évangile dans le tissu culturel et social et dans l’esprit des peuples européens qui étaient en train de se former. (…) Ces saint patrons (…) restent aussi un modèle et une inspiration actuels pour nous, parce que l’œuvre d’évangélisation, dans la situation particulière où l’Europe se trouve aujourd’hui, est appelée à proposer une nouvelle synthèse créatrice entre Évangile et vie.

Il faut être conscient de l’importance de greffer l’évangélisation renouvelée sur ces racines communes de l’Europe. (…) Ces racines chrétiennes sont particulièrement riches et inspiratrices, parce qu’elles s’appuient sur la même foi, se réfèrent à la même Église indivise. (…) D’autre part, nous devons aussi considérer que ces racines communes sont doubles. Car elles ont pris la forme de deux courants de traditions chrétiennes théologiques, liturgiques, ascétiques, et de deux modèles de culture, divers, non pas opposés mais au contraire complémentaires et qui s’enrichissent mutuellement. Benoît a imprégné la tradition chrétienne et culturelle de l’Occident de l’esprit de la latinité, plus logique et rationnel ; Cyrille et Méthode sont les représentants de l’antique culture grecque, plus intuitive et mystique, et sont vénérés comme les pères de la tradition des peuples slaves.

Il nous appartient de recueillir l’héritage de cette pensée riche et complémentaire et de trouver les moyens et les méthodes appropriés pour son actualisation et une communication spirituelle plus intense entre l’Orient et l’Occident.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Saints Cyrille et Méthode, missionnaires sachant lire « les signes des temps » (Vatican II, Gaudium et spes)

lundi 14 février 2022

Le désir intense de l’union spirituelle entre tous les croyants dans le Christ a inspiré les deux saints frères Cyrille et Méthode dans leur mission à laquelle ils ont assigné pour but de faire des peuples évangélisés par eux, dans l’Europe naissante, un lien d’union entre l’Orient et l’Occident. Pour cela, Cyrille et Méthode ont décidé de traduire en langue slave les livres saints, « jetant ainsi les bases de toute la littérature que ces mêmes peuples devaient développer dans leur langue »… Louer Dieu dans sa propre langue, être conscients de l’identité nationale et culturelle propre, assurer l’union la plus profonde entre tous les chrétiens, soit de l’Orient soit de l’Occident : n’est-ce pas là le programme missionnaire confirmé et recommandé encore récemment par le Concile Vatican II ?

Le fait qu’un tel programme a été approuvé et encouragé par le Siège romain il y a déjà onze siècles a été certainement un des grands « signes des temps » qui annonçaient à l’avance un nouveau visage de l’Europe naissante. Malgré les hauts et les bas, et les grandes difficultés qui se sont produites au cours de l’histoire, nous pouvons reconnaître que la liturgie slave et la culture qui s’est édifiée sur les bases jetées par les deux saints frères sont encore aujourd’hui un témoignage indéniable de la continuité vivante de l’héritage de Cyrille et de Méthode. Même le désir de la pleine union des chrétiens s’est fait souvent sentir parmi les peuples slaves, spécialement dans les époques difficiles.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Fête des saints Cyrille, moine, et Méthode, évêque, patrons de l’Europe

vendredi 14 février 2020

La grande mission de ces deux frères s’est terminée avec la mort de Méthode en l’an 885 ; son frère Constantin-Cyrille était mort seize ans auparavant, ici à Rome. À ces deux grands apôtres, le Pasteur éternel a confié l’œuvre de l’Évangile parmi les Slaves. Ils sont devenus les premiers évangélisateurs des peuples qui habitent la partie orientale et la partie méridionale de l’Europe. Ils sont devenus les pères de leur foi et de leur culture. (…)

Vers la moitié du IXe siècle et au cours de la période qui a suivi immédiatement, approchait le moment de la maturité politique et culturelle du grand ensemble des peuples slaves, celui de leur entrée comme protagonistes dans la convivialité internationale, dans le système qui prenait la succession de l’ancien Empire romain. C’était aussi cependant le moment où la civilisation ancienne se rompait et se fragmentait, où les tensions entre l’Orient et l’Occident se transformaient en divisions et, bientôt, en séparations. Les Slaves sont entrés sur la scène du monde en s’insérant entre ces deux parties et, par la suite, ont fait par eux-mêmes l’expérience des effets tragiques du schisme ; eux aussi ont été divisés comme le monde européen était alors divisé.

C’est pourquoi nous devons admirer d’autant plus la clairvoyance spirituelle des deux saints frères qui ont décidé courageusement de construire un pont idéal là même où le monde de leur époque creusait au contraire des fossés de séparation et de déchirement. « Cyrille et Méthode, ai-je écrit dans la lettre apostolique du 31 décembre 1980 par laquelle je les proclamais patrons célestes de toute l’Europe, accomplirent leur service missionnaire en union tant avec l’Église de Constantinople par laquelle ils avaient été envoyés qu’avec le Siège romain de Pierre dont ils reçurent appui et soutien, manifestant ainsi l’unité de l’Église qui, à l’époque où ils vécurent et où ils déployèrent leur activité, n’était pas frappée du malheur de la division entre l’Orient et l’Occident, malgré les graves tensions qui, en ce temps, marquèrent les relations entre Rome et Constantinople.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Les apôtres des slaves

vendredi 14 février 2014

cyrille_methode

Je voudrais parler aujourd’hui des saints Cyrille et Méthode, frères de sang et dans la foi, appelés apôtres des slaves. [Ils sont nés] à Thessalonique…, [mais] ont été envoyés en Moravie par l’empereur Michel III, à qui le prince moldave Ratislav avait adressé une requête précise : « Notre peuple, depuis qu’il a rejeté le paganisme, observe la loi chrétienne ; mais nous n’avons pas de maître qui soit en mesure de nous expliquer la foi véritable dans notre langue. » La mission a connu très vite un succès insolite…

Toutefois, cela a suscité l’hostilité du clergé franc, qui était arrivé précédemment en Moravie… Pour se justifier, en 867 les deux frères se sont rendus à Rome. Au cours du voyage, ils se sont arrêtés à Venise, où une discussion animée a eu lieu avec…ceux qui considéraient qu’il n’y avait que trois langues dans lesquelles on pouvait licitement louer Dieu : l’hébreu, le grec et le latin. Bien sûr, les deux frères se sont opposés à cela avec force. À Rome…le pape avait compris la grande importance de leur mission exceptionnelle. À partir du milieu du premier millénaire, en effet, les slaves s’étaient installés en très grand nombre sur ces territoires placés entre les deux parties de l’empire romain, orientale et occidentale, qui étaient déjà en tension entre elles. Le pape a compris que les peuples slaves auraient pu jouer le rôle de pont, contribuant ainsi à maintenir l’union entre les chrétiens de l’une et l’autre partie de l’empire. Il n’a donc pas hésité à approuver la mission des deux frères dans la Grande Moravie, en acceptant l’usage de la langue slave dans la liturgie…

En effet, Cyrille et Méthode constituent un exemple classique de ce que l’on indique aujourd’hui par le terme d’« inculturation » : chaque peuple doit introduire dans sa propre culture le message de la révélation et exprimer la vérité du salut en sa propre langue. Cela suppose un travail de traduction exigeant, car il faut trouver les termes adaptés pour reproposer, sans la trahir, la richesse de la Parole révélée. Les deux saints frères ont laissé de cela un témoignage significatif au plus haut point, vers lequel l’Église se tourne aujourd’hui aussi, pour en tirer son inspiration et son orientation.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Audience générale du 17/06/2009 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana rev.)

 

 

 

 

Fête des saints Cyrille, moine, et Methode, évêque, patrons de l’Europe

mardi 14 février 2012

L’Orient et l’Occident, les deux poumons du corps de l’Église

Depuis le début de l’ère apostolique, qui a semé l’Évangile sur cette terre d’Europe et l’a irriguée par le sang des martyrs, s’est développé ce processus pluri-séculaire, continu et fécond, qui a imprégné l’Europe de la sève chrétienne. Les saints patrons de l’Europe, saint Benoît et les saints Cyrille et Méthode sont, de manière particulière, des témoins de ce processus. Le charisme propre de leur œuvre évangélisatrice consiste dans le fait qu’ils ont posé des germes, qu’ils ont fait naître des formes et des styles d’incarnation de l’Évangile dans le tissu culturel et social et dans l’esprit des peuples européens qui étaient en train de se former… Ces saint patrons…restent aussi un modèle et une inspiration actuels pour nous, parce que l’œuvre d’évangélisation, dans la situation particulière où l’Europe se trouve aujourd’hui, est appelée à proposer une nouvelle synthèse créatrice entre Évangile et vie.

Il faut être conscient de l’importance de greffer l’évangélisation renouvelée sur ces racines communes de l’Europe… Ces racines chrétiennes sont particulièrement riches et inspiratrices, parce qu’elles s’appuient sur la même foi, se réfèrent à la même Église indivise… D’autre part, nous devons aussi considérer que ces racines communes sont doubles. Car elles ont pris la forme de deux courants de traditions chrétiennes théologiques, liturgiques, ascétiques, et de deux modèles de culture, divers, non pas opposés mais au contraire complémentaires et qui s’enrichissent mutuellement. Benoît a imprégné la tradition chrétienne et culturelle de l’Occident de l’esprit de la latinité, plus logique et rationnel ; Cyrille et Méthode sont les représentants de l’antique culture grecque, plus intuitive et mystique, et sont vénérés comme les pères de la tradition des peuples slaves.

Il nous appartient de recueillir l’héritage de cette pensée riche et complémentaire et de trouver les moyens et les méthodes appropriés pour son actualisation et une communication spirituelle plus intense entre l’Orient et l’Occident.

Bienheureux Jean-Paul II
Discours du 11/10/1985 au 6ème symposium des évêques d’Europe (trad. DC 1033)

.

.