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Archive pour le mot-clef ‘Vatican 2’

Faire fructifier les dons de l’Esprit Saint

dimanche 19 novembre 2023

Voulant poursuivre également par le moyen des laïcs son témoignage et son service, le Christ Jésus, prêtre suprême et éternel, leur apporte la vie par son Esprit et les pousse inlassablement à réaliser tout bien et toute perfection. A ceux qu’il s’unit intimement dans sa vie et dans sa mission, il accorde, en outre, une part dans sa charge sacerdotale pour l’exercice du culte spirituel en vue de la glorification de Dieu et du salut des hommes. C’est pourquoi les laïcs reçoivent, en vertu de leur consécration au Christ et de l’onction de l’Esprit Saint, la vocation admirable et les moyens qui permettent à l’Esprit de produire en eux des fruits toujours plus abondants. En effet, toutes leurs activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d’esprit et de corps, s’ils sont vécus dans l’Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie, pourvu qu’elles soient patiemment supportées, tout cela devient « offrandes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1P 2,5). Et dans la célébration eucharistique ces offrandes rejoignent l’oblation du Corps du Seigneur pour être offertes en toute piété au Père. C’est ainsi que les laïcs consacrent à Dieu le monde lui-même, rendant partout à Dieu dans la sainteté de leur vie un culte d’adoration.

Concile Vatican II

 

 

 

 

Discerner les temps où nous sommes

vendredi 27 octobre 2023

Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de notre temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il faut proposer à tous les hommes. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire. (…) C’est pourquoi (…) le deuxième Concile du Vatican n’hésite pas à s’adresser maintenant, non plus aux seuls fils de l’Église et à tous ceux qui se réclament du Christ, mais à tous les hommes. (…)

Pour mener à bien sa tâche, l’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future (…). Il importe donc de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons : ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique. (…) Marqués par la situation complexe du monde actuel, un très grand nombre de nos contemporains ont beaucoup de mal à discerner les valeurs permanentes ; en même temps, ils ne savent pas comment les harmoniser avec les découvertes récentes. Une inquiétude les saisit et ils s’interrogent avec un mélange d’espoir et d’angoisse sur l’évolution actuelle du monde. Celle-ci jette à l’homme un défi ; mieux, elle l’oblige à répondre. (…)

L’Église, quant à elle, croit que le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme, par son Esprit, lumière et forces pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation. (…) Elle croit aussi que la clé, le centre et la fin de toute histoire humaine se trouvent en son Seigneur et Maître.

Concile Vatican II

 

 

 

« Le Royaume des cieux est comparable à un filet qu’on jette dans la mer. »

jeudi 3 août 2023

Certes, nous savons bien qu’il ne sert de rien à l’homme de gagner l’univers s’il vient à se perdre lui-même (Lc 9,25), mais l’attente de la nouvelle terre, loin d’affaiblir en nous le souci de cultiver cette terre, doit plutôt le réveiller : le corps de la nouvelle famille humaine y grandit, et il offre déjà quelque ébauche du siècle à venir. C’est pourquoi, s’il faut soigneusement distinguer le progrès terrestre de la croissance du Règne du Christ, ce progrès a cependant beaucoup d’importance pour le Royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à une meilleure organisation de la société humaine.

Car ces valeurs de dignité, de communion fraternelle et de liberté, tous ces fruits de notre nature et de notre industrie que nous aurons propagés sur terre selon le commandement du Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père « un Royaume éternel et universel : Royaume de vérité et de vie, Royaume de sainteté et de grâce, Royaume de justice, d’amour et de paix » (Missel romain). Mystérieusement, le Royaume est déjà présent sur cette terre ; il atteindra sa perfection quand le Seigneur reviendra.

Concile Vatican II

 

 

 

 

La liberté humaine : « les gens le supplièrent de partir de leur région. »

mercredi 5 juillet 2023

Établi par Dieu dans un état de justice, l’homme, séduit par le Malin, dès le début de l’histoire, a abusé de sa liberté, en se dressant contre Dieu et en désirant parvenir à sa fin hors de Dieu. Ayant connu Dieu, « ils ne lui ont pas rendu gloire comme à un Dieu (…) mais leur cœur inintelligent s’est enténébré », et ils ont servi la créature de préférence au Créateur (cf. Rm 1,21s). Ce que la Révélation divine nous découvre ainsi, notre propre expérience le confirme. Car l’homme, s’il regarde au-dedans de son cœur, se découvre enclin aussi au mal, submergé de multiples maux qui ne peuvent provenir de son Créateur, qui est bon. Refusant souvent de reconnaître Dieu comme son principe, l’homme a, par le fait même, brisé l’ordre qui l’orientait à sa fin dernière, et, en même temps, il a rompu toute harmonie, soit par rapport à lui-même, soit par rapport aux autres hommes et à toute la création.

C’est donc en lui-même que l’homme est divisé. Voici que toute la vie des hommes, individuelle et collective, se manifeste comme une lutte, combien dramatique, entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres. Bien plus, voici que l’homme se découvre incapable par lui-même de vaincre effectivement les assauts du mal ; et ainsi chacun se sent comme chargé de chaînes. Mais le Seigneur en personne est venu pour restaurer l’homme dans sa liberté et sa force, le rénovant intérieurement et jetant dehors « le prince de ce monde » (Jn 12, 31), qui le retenait dans l’esclavage du péché (cf. Jn 8, 34). Quant au péché, il amoindrit l’homme lui-même en l’empêchant d’atteindre sa plénitude.

Dans la lumière de cette Révélation, la sublimité de la vocation humaine, comme la profonde misère de l’homme, dont tous font l’expérience, trouvent leur signification ultime.

Concile Vatican II

 

 

 

 

Les évêques, successeurs des apôtres

mercredi 3 mai 2023

Chaque évêque est le principe visible et le fondement de l’unité de son église particulière, formée à l’image de l’Église universelle ; et c’est dans toutes ces églises particulières et par elles qu’est constituée l’Église catholique, une et unique. Par conséquent chaque évêque représente sa propre église et tous ensemble avec le Pape représentent l’Église entière dans le lien de la paix, de l’amour et de l’unité.

Chaque évêque, préposé à une église particulière, exerce son gouvernement pastoral sur la portion du Peuple de Dieu qui lui a été confiée et non sur les autres églises ni sur l’Église universelle. Mais, en tant que membres du Collège épiscopal et successeurs légitimes des apôtres, tous les évêques sont tenus, par une disposition et un commandement du Christ, d’avoir pour toute l’Église une sollicitude qui, sans s’exercer par un acte de juridiction, contribue considérablement au bien de l’Église universelle. Tous les évêques, en effet, doivent promouvoir et défendre l’unité de la foi et la discipline commune à toute l’Église, inculquer aux fidèles l’amour de tout le Corps mystique du Christ, particulièrement des membres pauvres et souffrants, l’amour de ceux qui sont persécutés pour la justice (cf Mt 5,10) ; et enfin, promouvoir toute activité commune à l’Église entière, spécialement celle qui tend à accroître la foi et à faire briller aux yeux de tous les hommes la lumière de la pleine vérité…

Le soin d’annoncer l’Évangile dans tous les coins du monde incombe au corps des pasteurs : c’est à lui que le Christ en a donné l’ordre, lui imposant une charge commune… Chaque évêque donc, pour autant que le permet l’accomplissement de sa charge particulière, est tenu de collaborer avec ses semblables et avec le successeur de Pierre, auquel a été confiée tout spécialement la charge suprême de propager le nom chrétien.

Concile Vatican II

 

 

 

« Faire la volonté de mon Père »

jeudi 1 décembre 2022

Se souvenant de la parole du Seigneur : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples : si vous vous aimez les uns les autres » (Jn 13,35), les chrétiens ne peuvent pas former de souhait plus vif que celui de rendre service aux hommes de leur temps, avec une générosité toujours plus grande et plus efficace. Aussi, dociles à l’Évangile et bénéficiant de sa force, unis à tous ceux qui aiment et pratiquent la justice, ils ont à accomplir sur cette terre une tâche immense, dont ils devront rendre compte à celui qui jugera tous les hommes au dernier jour. Ce ne sont pas ceux qui disent « Seigneur, Seigneur » qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté du Père et qui, courageusement, agissent. Car la volonté du Père est qu’en tout homme nous reconnaissions le Christ notre frère et que nous aimions chacun pour de bon, en action et en parole, rendant ainsi témoignage à la Vérité. Elle est aussi que nous partagions avec les autres le mystère d’amour du Père céleste. C’est de cette manière que les hommes répandus sur toute la terre seront provoqués à une ferme espérance, don de l’Esprit, afin d’être finalement admis dans la paix et le bonheur suprêmes, dans la patrie qui resplendit de la gloire du Seigneur.

« À celui qui, par la puissance qui agit en nous, est capable de tout faire, bien au-delà de ce que nous demandons et concevons, à lui la gloire dans l’Église et dans le Christ Jésus, pour tous les âges et tous les siècles. Amen. » (Ep 3,20-21)

Concile Vatican II

 

 

 

« Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place … au festin du Royaume des cieux. »

lundi 28 novembre 2022

Par nature, l’Église, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire, puisqu’elle tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père. Ce dessein découle de « l’amour dans sa source », autrement dit de la charité de Dieu le Père qui, étant le principe sans principe, de qui le Fils est engendré, de qui le Saint-Esprit procède par le Fils, nous a créés librement dans sa surabondante bonté et miséricorde, et nous as de plus appelés gracieusement à partager sa vie et sa gloire ; qui a répandu sur nous sans compter sa miséricorde et ne cesse de la répandre, en sorte que lui, qui est le créateur de toutes choses, devienne enfin « tout en tous » en procurant à la fois sa gloire et notre bonheur. Il a plu à Dieu d’appeler les hommes à participer à sa vie, non pas seulement de façon individuelle sans aucun lien les uns avec les autres, mais de les constituer en un peuple dans lequel ses enfants, qui étaient dispersés, seraient rassemblés dans l’unité. (…)

Ce dessein universel de Dieu pour le salut du genre humain ne se réalise pas seulement d’une manière pour ainsi dire secrète dans l’âme des hommes (…). Pour affermir la paix, autrement dit la communion avec lui, et pour établir l’union fraternelle entre les hommes, – les hommes qui sont pécheurs – il décida de s’engager dans l’histoire humaine d’une façon nouvelle et définitive, en envoyant son Fils dans notre chair (…), « afin de tout restaurer en lui ». Car le Christ Jésus a été envoyé dans le monde comme le véritable « médiateur entre Dieu et les hommes ». Puisqu’il est Dieu, « toute la plénitude de la divinité habite en lui corporellement » ; dans sa nature humaine, il est le nouvel Adam, il est constitué Tête de l’humanité renouvelée, il est rempli de grâce et de vérité. (…) Il s’est fait pauvre alors qu’il était riche, afin de nous enrichir par sa pauvreté. (…) Il a assumé la nature humaine dans toute sa réalité, telle qu’on la trouve chez nous, malheureux et pauvres, mais elle est chez lui sans péché. (…) « Le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Ce qui a été une fois pour toutes prêché par le Seigneur ou accompli en lui pour le salut du genre humain doit être proclamé et répandu jusqu’aux extrémités de la terre (…), de sorte que ce qui a été accompli une fois pour toutes, en vue du salut de tous, produise ses effets chez tous au cours des âges.

Concile Vatican II

(Références bibliques : 1Co 15,28; Jn 11,52; Ep 1,10; 1Th 2,5; Col 2,9; cf 1Co 15,45; Jn 1,14; 2Co 8,9; He 4,15; Lc 19,10; Ac 1,8)

 

 

« Hérode veut te faire mourir. »

jeudi 27 octobre 2022

Selon le témoignage de l’Écriture Sainte, Jérusalem n’a pas reconnu le temps où elle fut visitée (Lc 19,44) ; les Juifs, en grande partie, n’acceptèrent pas l’Évangile, et même nombreux furent ceux qui s’opposèrent à sa diffusion. Néanmoins, selon l’apôtre Paul, « à cause de leurs pères », les Juifs restent encore, (…), « très chers à Dieu », dont « les dons et l’appel sont sans repentance » (Rm 11,28s). Avec les prophètes et le même Apôtre, l’Église attend le jour, connu de Dieu seul, où tous les peuples invoqueront le Seigneur d’une seule voix et « le serviront sous un même joug » (So 3,9). Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs, le saint Concile veut encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles, qui naîtront surtout d’études bibliques et théologiques, ainsi que d’un dialogue fraternel.

Encore que des autorités juives, avec leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ, ce qui a été commis durant sa Passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux juifs de notre temps. S’il est vrai que l’Église est le nouveau peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte Écriture. Que tous donc aient soin, dans la catéchèse et la prédication de la Parole de Dieu, de n’enseigner quoi que ce soit qui ne soit conforme à la vérité de l’Évangile et à l’esprit du Christ.

En outre, l’Église, qui réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, quels qu’ils soient, ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les Juifs, et poussée, non pas par des motifs politiques, mais par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions et les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les Juifs. D’ailleurs, comme l’Église l’a toujours tenu et comme elle le tient encore, le Christ, en vertu de son immense amour, s’est soumis volontairement à la Passion et à la mort à cause des péchés de tous les hommes et pour que tous les hommes obtiennent le salut. Le devoir de l’Église, dans sa prédication, est donc d’annoncer la croix du Christ comme signe de l’amour universel de Dieu et comme source de toute grâce.

Concile Vatican II

 

 

 

Se prononcer pour le Christ par toute sa vie

samedi 15 octobre 2022

La charge de répandre la foi incombe à tous les disciples du Christ, chacun pour sa part. Cependant, parmi ses disciples, le Christ Seigneur appelle toujours « ceux qu’il veut pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer prêcher » aux nations païennes (Mc 3,13-14)…

C’est le vrai Dieu qui appelle, mais l’homme doit lui répondre de telle manière qu’ « en dehors de tout motif humain » (Ga 1,16) il s’attache tout entier au travail de l’Évangile. Or, cette réponse ne peut être donnée que si l’Esprit Saint y pousse et en donne la force. Car celui qui est envoyé entre dans la vie et la mission de celui qui « s’est dépouillé lui-même en prenant la condition de serviteur » (Ph 2,7). Le missionnaire doit donc être prêt à persévérer pour la vie dans sa vocation, « à renoncer à lui-même » et à « tout ce qu’il a possédé » jusque-là (Lc 14,26.33), et à « se faire tout à tous » (1Co 9,22).

Lorsqu’il annonce l’Évangile parmi les nations, il doit « faire connaître avec assurance le mystère du Christ qui l’a chargé d’être son ambassadeur » (Ep 6,19) ; en lui il doit parler avec toute l’audace nécessaire, sans rougir du scandale de la Croix. En suivant les traces de son Maître, qui est « doux et humble de cœur », il manifestera que le « joug de celui-ci est facile à porter, et son fardeau, léger » (Mt 11,29). En ayant une vie vraiment évangélique, une constance inlassable, de la patience, de la douceur, une charité loyale, il rendra témoignage à son Seigneur ; et cela, si c’est nécessaire, jusqu’à répandre son sang. Il obtiendra de Dieu force et courage pour découvrir que, dans toutes les détresses qui le mettent à l’épreuve, et dans la plus profonde pauvreté, il y a une joie immense.

Concile Vatican II

 

 

 

« Un pauvre … était couché devant le portail. »

dimanche 25 septembre 2022

Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent être mis en abondance à la disposition de tous, selon la règle de la justice, qui est inséparable de la charité. Quelles que soient les formes de la propriété, adaptées aux légitimes institutions des peuples, selon des circonstances diverses et changeantes, on doit toujours tenir compte de cette destination universelle des biens. C’est pourquoi, en utilisant ces biens, l’homme ne doit pas considérer les choses qu’il possède légitimement comme n’appartenant qu’à lui, mais il doit aussi les considérer comme communes, en ce sens qu’elles peuvent profiter non seulement à lui, mais aussi aux autres.

D’ailleurs, tous les hommes ont le droit d’avoir une part suffisante de biens pour eux-mêmes et leur famille. C’est ce qu’ont pensé les Pères et les Docteurs de l’Église qui enseignaient que l’on est obligé d’aider les pauvres, et pas seulement au moyen de son superflu. Quant à celui qui se trouve dans l’extrême nécessité, il a le droit de se procurer le nécessaire à partir des richesses d’autrui. [note 148 : Ici vaut l’ancien principe (…) : « Dans le cas d’extrême nécessité tout est commun, et doit donc être mis en commun ». Il est clair que, pour une application exacte de ce principe, toutes les conditions moralement requises doivent être remplies.] Vu le nombre si grand de ceux qui souffrent de faim dans le monde, le Concile insiste auprès de tous, qu’il s’agisse des individus ou des autorités, pour qu’ils se souviennent de ce mot des Pères : « Donne à manger à celui qui meurt de faim car, si tu ne lui as pas donné à manger, tu l’as tué. » Et le Concile insiste auprès de tous pour que, selon les possibilités de chacun, ils partagent réellement leurs biens et les emploient pour fournir, soit à des individus et à des peuples, les moyens qui leur permettront de s’aider eux-mêmes et de se développer.

Concile Vatican II