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Archive pour le mot-clef ‘Zachée’

« Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison. »

mardi 15 novembre 2022

Recevons le Christ dans l’eucharistie comme l’a fait Zachée, le bon publicain (…) ; il s’est empressé de descendre de l’arbre et avec bonheur il a reçu Jésus dans sa maison. Mais il ne s’est pas contenté de l’accueillir avec une joie éphémère, fruit d’un attachement superficiel (…) : il en a donné la preuve par des œuvres de vertu. Il s’est mis en devoir de dédommager tout de suite toutes les personnes à qui il avait fait tort, et cela non pas chichement, mais au quadruple ; et il s’est engagé en outre à distribuer tout de suite aux pauvres la moitié de tout ce qu’il possédait — sur-le-champ, remarquez bien, tout de suite, sans attendre le lendemain. (…)

Avec le même empressement, la même spontanéité, la même allégresse, la même joie spirituelle qui étaient ceux de cet homme le recevant chez lui, que notre Seigneur nous accorde la grâce de recevoir son corps et son sang très saints, son âme bénie et sa divinité toute-puissante, tant dans notre âme que dans notre corps. Et que le fruit de nos bonnes œuvres puisse rendre témoignage que nous le recevons dignement, avec cette foi totale et ce ferme propos de bien vivre qui s’imposent à ceux qui communient. Alors Dieu (…) dira sur notre âme comme jadis sur celle de Zachée : « Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison »

Saint Thomas More (1478-1535)

 

 

 

 

« Zachée, descends vite ! »

dimanche 30 octobre 2022

Jésus nous a attirées ensemble, quoique par des voies différentes ; ensemble il nous a élevées au-dessus de toutes les choses fragiles de ce monde dont la figure passe ; il a mis pour ainsi dire toutes choses sous nos pieds. Comme Zachée nous sommes montées sur un arbre pour voir Jésus. Alors nous pouvions dire avec saint Jean de la Croix : « Tout est à moi, tout est pour moi, la terre est à moi, les cieux à moi, Dieu est à moi et la Mère de mon Dieu est à moi ». (…)

Céline, quel mystère que notre grandeur en Jésus ! Voilà tout ce que Jésus nous a montré en nous faisant monter sur l’arbre symbolique dont je parlais tout à l’heure. Et maintenant quelle science va-t-il nous enseigner ? Ne nous a-t-il pas tout appris ? Écoutons ce qu’il nous dit : « Hâtez-vous de descendre, il faut que je loge aujourd’hui chez vous ». Eh quoi ! Jésus nous dit de descendre. Où donc faut-il descendre ? Céline, tu le sais mieux que moi, cependant laisse-moi te dire où nous devons maintenant suivre Jésus. Autrefois les juifs demandaient à notre divin Sauveur : « Maître, où logez-vous ? » et il leur répondit : « Les renards ont leur tanière, les oiseaux du ciel leurs nids et moi je n’ai pas où reposer la tête » (Jn 1,38; Mt 8,20). Voilà où nous devons descendre afin de pouvoir servir de demeure à Jésus. Être si pauvre que nous n’ayons pas où reposer la tête.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897)

 

 

« Zachée courut et grimpa sur un sycomore. »

mardi 16 novembre 2021

Voici un doux remède lorsque le cœur est bas et petit, il faut faire comme Zachée, qui n’était pas grand, et qui monta sur un arbre pour voir Dieu. Son zèle lui mérita d’entendre cette douce parole : Zachée, allez à votre maison, car aujourd’hui j’ai besoin de manger avec vous.

Nous devons faire ainsi lorsque nous sommes bas, lorsque nous avons le cœur étroit et peu de charité ; il faut monter sur l’arbre de la très sainte Croix, et là nous verrons, nous toucherons Dieu, là nous trouverons le feu de son ineffable charité, l’amour qui l’a fait courir jusqu’aux opprobres de la Croix, qui l’a exalté, et lui a fait désirer avec l’ardeur de la faim et de la soif l’honneur de son Père et notre salut. (…) Si nous le voulons, si notre négligence n’y met pas d’obstacle, nous pourrons, en montant sur l’arbre de la Croix, accomplir en nous cette parole, sortie de la bouche de la Vérité : « Quand je serai levé en haut, j’attirerai tout à moi » (Jn 12,32). Il faudrait un cœur dur comme le diamant pour n’être pas attendri par un si grand amour. Dès que le cœur est blessé de cette flèche, il monte de toutes ses forces, et non seulement l’homme se purifie, mais l’âme, pour laquelle Dieu a fait toute chose, se dépouille de ses imperfections. (…)

Montez sur cet arbre très saint, où sont les fruits mûrs de toutes les vertus que porte le corps du Fils de Dieu ; courez avec ardeur. Demeurez dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison. »

mardi 17 novembre 2020

Zachée priait ainsi dans son cœur : « Bienheureux celui qui est digne de recevoir ce Juste dans sa demeure ». Notre Seigneur lui a dit : « Vite, descends, Zachée ! » Celui-ci, voyant que le Seigneur connaissait sa pensée, a dit : « Puisqu’il connaît cela, il connaît aussi tout ce que j’ai fait ». C’est pourquoi il a déclaré : « Tout ce que j’ai acquis injustement, je le rends au quadruple ».

« Vite, descends du figuier, car je vais séjourner chez toi. » Grâce à ce second figuier, celui de ce chef des publicains, le premier figuier, celui d’Adam, tombe dans l’oubli, et le nom d’Adam est également oublié grâce au juste Zachée (…) : « Aujourd’hui, la vie a paru dans cette demeure. » (…) Par sa prompte obéissance celui qui hier n’était qu’un voleur, aujourd’hui est devenu un bienfaiteur ; celui qui hier était un collecteur d’impôts, aujourd’hui devient un disciple.

Zachée a laissé la loi ancienne ; et il est monté sur un figuier inerte, symbole de la surdité de son esprit. Mais cette ascension est le symbole de son salut. Il a abandonné la bassesse ; il est monté pour voir la divinité dans les hauteurs. Notre Seigneur s’est hâté de lui faire quitter ce figuier desséché, son ancienne manière d’être, afin qu’il ne reste pas sourd. Pendant que flambait en lui l’amour de notre Seigneur, il a consumé en lui l’homme ancien pour façonner en lui un homme nouveau.

Saint Éphrem (v. 306-373)

 

 

La sollicitude du Bon Pasteur

lundi 4 mai 2020

Le bon Pasteur, (…) dans la parabole du berger et de la centième brebis perdue, cherchée avec tant de soin, enfin retrouvée et rapportée joyeusement sur ses épaules, montre en une tendre image, quels sont les soins de sa sollicitude et quelle est sa clémence pour les brebis perdues : sa parole formelle le déclare expressément : « Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11), ce qui est vraiment l’accomplissement de la prophétie : « Il paîtra son troupeau comme un berger » (Is 40,11).

Dans ce but, supportant travaux, soucis et faim, pièges des pharisiens et périls de toute espèce, annonçant le royaume de Dieu, parcourant les cités et les bourgades, passant les nuits dans la veille en oraison et, sans être arrêté par le murmure ou le scandale des pharisiens, se montrant affable aux publicains, Il affirma « qu’Il était venu en ce monde pour les malades » (Mt 9,12), et témoigna aux pénitents une affection paternelle, leur montrant large ouvert le sein de la miséricorde divine.

Évoquons les témoins de ces choses et citons aux yeux de tous : Matthieu, Zachée, la pécheresse prosternée à ses pieds et la femme surprise en adultère. Comme Matthieu, deviens le parfait disciple de ce pasteur si bon ; comme Zachée, donne-lui l’hospitalité ; comme la pécheresse, oins de parfum et arrose de larmes ses pieds, essuie-les de tes cheveux et caresse-les de tes baisers, afin de pouvoir entendre la sentence d’absolution, avec la femme présentée à son jugement : « Personne ne t’a condamnée ? Moi non plus, je ne te condamnerai point. Va et ne pèche plus » (Jn 8,10-11).

Saint Bonaventure (1221-1274)

 

 

 

« Zachée, descends vite ; aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. »

mardi 19 novembre 2019

Céline, quel mystère que notre grandeur en Jésus. Voilà tout ce que Jésus nous a montré en nous faisant monter comme Zachée sur l’arbre symbolique dont je te parlais. Et maintenant quelle science va-t-il nous enseigner ? Ne nous a-t-il pas tout appris ? Écoutons ce qu’il nous dit : « Hâtez-vous de descendre, il faut que je loge aujourd’hui chez vous ». Eh quoi ! Jésus nous dit de descendre. Où donc faut-il descendre ? Céline, tu le sais mieux que moi, cependant laisse-moi te dire où nous devons maintenant suivre Jésus. Autrefois les juifs demandaient à notre divin Sauveur : « Maître, où logez-vous ? » et il leur répondit : « Les renards ont leur tanière, les oiseaux du ciel leurs nids et moi je n’ai pas où reposer la tête » (Jn 1,38; Mt 8,20). Voilà, où nous devons descendre afin de pouvoir servir de demeure à Jésus. Être si pauvre que nous n’ayons pas où reposer la tête. Voilà ce que Jésus a fait dans mon âme pendant ma retraite. Tu comprends qu’il s’agit de l’intérieur. (…)

Ce que Jésus désire c’est que nous le recevions dans nos cœurs ; sans doute ils sont déjà vides des créatures, mais hélas ! je sens que le mien n’est pas tout à fait vide de moi et c’est pour cela que Jésus me dit de descendre. Lui, le Roi des rois, il s’est humilié de telle sorte que son visage était caché et que personne ne le reconnaissait et moi aussi je veux cacher mon visage, je veux que mon bien-aimé seul puisse le voir, qu’il soit le seul à compter mes larmes, que dans mon cœur au moins il puisse reposer sa tête chérie et sente que là il est connu et compris !

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897)

 

 

 

 

« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison. »

dimanche 3 novembre 2019

À l’approche des fêtes de Pâques nous disons sans hésiter : « C’est demain la Passion du Seigneur » et cependant il y a bien des années que le Seigneur a subi sa Passion, qui a eu lieu une fois pour toutes (He 9,26). Ce dimanche aussi, nous avons raison de dire : « C’est aujourd’hui que le Seigneur est ressuscité » ; or il y a bien des années écoulées depuis que le Christ est ressuscité. Pourquoi donc personne ne vient-il nous reprocher cet « aujourd’hui » comme un mensonge ?

N’est-ce pas parce que nous disons « aujourd’hui » car ce jour représente le retour, dans le cycle du temps, du jour où a eu lieu l’événement que nous commémorons ? Nous avons raison de dire « aujourd’hui » : en effet, aujourd’hui s’accomplit par la célébration du mystère l’événement qui a eu lieu il y a déjà longtemps. Le Christ a été immolé en lui-même une fois pour toutes et pourtant, aujourd’hui il est immolé dans le mystère que nous célébrons, non seulement à chaque fête pascale, mais tous les jours, pour tous les peuples. Ce n’est donc pas mentir que d’affirmer : « Aujourd’hui, le Christ est immolé ». Car, si les sacrements que nous accomplissons n’avaient pas une véritable ressemblance avec la réalité dont ils sont le signe, ils ne seraient pas du tout des sacrements. Mais c’est justement cette ressemblance qui permet de les désigner du nom même de la réalité dont ils sont le signe. Ainsi le sacrement du corps du Christ que nous célébrons est en quelque manière le corps du Christ ; le mystère du sang du Christ que nous accomplissons, c’est le sang du Christ. Le mystère sacramentel de la foi, c’est la réalité que l’on croit.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

 

« Zachée cherchait à voir qui était Jésus. »

mardi 20 novembre 2018

Les riches doivent l’apprendre : ce n’est pas une faute d’être riche, mais c’en est une de ne pas savoir utiliser ses richesses. Car les richesses, si elles empêchent les méchants d’atteindre la vertu, aident les bons. En tout cas, Zachée, qui était riche, a été choisi par le Christ, mais en donnant la moitié de ses biens aux pauvres et même en remboursant le quadruple de ce qu’il avait frauduleusement dérobé. Car une seule chose ne suffit pas : les largesses sont sans valeur, si l’injustice subsiste ; ce qui est demandé, ce ne sont pas des dépouilles, mais des dons. C’est pourquoi il a reçu une récompense plus abondante que ses largesses. Et il est bien qu’il soit désigné comme chef de publicains. En effet, qui pourrait désespérer, quand même Zachée a réussi ? Car Zachée tirait son revenu de la fraude.

« Et il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille »… Zachée, tant qu’il est dans la foule, ne voit pas le Christ, mais il s’est élevé au-dessus de la foule et il a vu… Et Jésus a vu Zachée en haut, car l’élévation de sa foi le faisait désormais émerger parmi les fruits des œuvres nouvelles, comme au sommet d’un arbre fécond.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église

 

 

 

 

Zachée découvre le seul bien véritable

dimanche 30 octobre 2016

zachee

Notre Seigneur a appelé Zachée du sycomore sur lequel il était monté, et aussitôt Zachée s’est empressé de descendre et l’a reçu dans sa maison. C’était parce que, avant même d’être appelé, il espérait le voir et devenir son disciple. C’est une chose admirable qu’il ait cru en lui sans que Notre Seigneur lui ait parlé et sans l’avoir vu avec les yeux du corps, mais simplement sur la parole des autres. La foi qui était en lui avait été gardée dans sa vie et sa santé naturelles. Et cette foi a été manifestée quand il a cru en Notre Seigneur au moment même où il a appris son arrivée. La simplicité de sa foi est apparue lorsqu’il a promis de donner la moitié de ses biens aux pauvres et de rendre au quadruple ce qu’il avait pris d’une manière malhonnête.

En effet, si l’esprit de Zachée n’avait pas été rempli à ce moment-là de la simplicité qui convient à la foi, il n’aurait pas fait cette promesse à Jésus et il n’aurait pas dépensé et distribué en peu de temps ce qu’il avait amassé pendant tant d’années de travail. La simplicité a répandu de tous côtés ce que la ruse avait amassé, la pureté de l’âme a dispersé ce que la tromperie avait acquis et la foi a renoncé à ce que l’injustice avait obtenu et possédé et elle a proclamé que cela ne lui appartenait pas.

Car Dieu est le seul bien de la foi, et elle refuse de posséder d’autres biens avec lui. Tous les biens sont de peu d’importance pour elle, en dehors de ce seul bien durable qui est Dieu. Nous avons reçu en nous la foi pour trouver Dieu et ne posséder que lui, et pour voir que tout ce qui est en dehors de lui ne sert à rien.

Philoxène de Mabboug (?-v. 523), évêque en Syrie
Homélie 4, 79-80 (trad. SC 44, p. 97 rev. ; cf Delhougne, p. 456)

 

 

« Zachée, descends vite ! »

mardi 17 novembre 2015
© Détail de la céramique de sœur Mercédès  (abbaye Sainte-Scholastique, Dourgne, Tarn),  Abbaye Notre-Dame-des-Neiges.  Photographie de Bruno Wadoux.

© Détail de la céramique de sœur Mercédès
(abbaye Sainte-Scholastique, Dourgne, Tarn),
Abbaye
Notre-Dame-des-Neiges.
Photographie de Bruno Wadoux.

 

On lit dans l’évangile que Zachée aurait voulu voir Notre Seigneur, mais il était trop petit. Que fit-il alors ? Il grimpa sur un figuier desséché. Ainsi fait encore l’homme. Il désire voir celui qui opère des merveilles et cause tout un tumulte en lui ; mais il n’est pas de taille suffisante pour cela, il est trop petit. Que faire alors ? Il doit grimper sur le figuier desséché. Le figuier mort symbolise la mort des sens et de la nature, et la vie de l’homme intérieur sur lequel Dieu est porté.

Que dit Notre Seigneur à Zachée ? « Descends vite. » Tu dois descendre, tu ne dois pas retenir une seule goutte de consolation de toutes tes impressions dans la prière, mais descendre dans ton pur néant, dans ta pauvreté, dans ton impuissance… S’il te reste encore quelque attache de la nature, dès que la vérité t’a donné quelque lumière, tu ne la possèdes pas encore, elle n’est pas devenue ton bien propre ; nature et grâce travaillent encore ensemble, et tu n’en es pas arrivé à l’abandon parfait… ; ce n’est pas encore la pleine pureté. C’est pourquoi Dieu invite un tel homme à descendre, c’est-à-dire qu’il l’appelle à un plein renoncement, à un plein détachement de la nature, en tout ce en quoi elle possède encore quelque chose en propre. « Car aujourd’hui il me faut demeurer chez toi ; aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison. » Que nous advienne cet aujourd’hui d’éternité !

Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 68 (trad. Cerf 1980, p.84)